Le Hafidh Abou Nou^aym a rapporté dans le chapitre sur la biographie de ^Aliyy ibnou Abi Talib dans Hilyatou l-‘Awliya‘, que Koumayl fils de Ziyad a dit : ^Aliyy Ibnou Abi Talib m’a pris par la main et m’a emmené à l’écart de la ville. Lorsque nous sommes arrivés dans un lieu éloigné des habitations et des plantations, il s’est assis, a pris une inspiration, puis a dit : « Ô Koumayl fils de Ziyad, les cœurs sont des réceptacles et les meilleurs des cœurs sont ceux qui mémorisent et comprennent le plus. Retiens ce que je vais te dire : les gens sont de trois catégories : un savant éducateur, un étudiant en voie d’apprentissage sur un chemin de sauvegarde, et une population de gens incultes qui suivent tout braillard et penchent au moindre courant d’air, qui n’ont pas été éclairés par la science de la religion et n’ont aucune base solide à laquelle se référer.
La science est meilleure que les biens, la science veille sur toi tandis que les biens c’est toi qui veilles sur eux. La science s’accroît en la mettant en application, alors que les biens diminuent en les dépensant. Aimer les savants est une chose prescrite dans la religion et c’est donc une obéissance à Dieu. La science procure au savant le mérite d’obéir à Dieu pendant sa vie et d’être cité en bien après sa mort, alors que ce que les biens procurent est éphémère et disparaît avec leur déclin. Les gens avides sont comme des morts de leur vivant ; quant aux savants, leur mérite demeure à travers les époques, leurs corps ne sont plus, mais leur mémoire demeure dans les cœurs.
Puis il a pris une inspiration et a dit : Ah !… Ici –et il a indiqué de sa main sa poitrine– se trouve beaucoup de science, si seulement je pouvais lui trouver preneur. Bien sûr, je pourrais trouver quelque esprit vif mais qui n’en sera pas digne, qui utilisera la science, l’instrument de la religion, pour un intérêt du bas monde, qui apprendra les preuves de la religion agréée par Allah pour finalement œuvrer à l’encontre de Son Livre et qui se servira de bienfaits de Allah à l’encontre de Ses esclaves. Ou bien quelque fidèle aux gens de vérité mais qui n’aura aucune clairvoyance pour revivifier la science, et dont le cœur sera assailli par le doute à la première ambiguïté qui se présentera… [On ne peut la confier] ni à l’un ni à l’autre. Ou encore quelque assoiffé de plaisirs, versant sans retenue dans ses passions. Ou bien quelque féru de gains d’argent et d’accumulation de biens. Ces deux-là non plus ne sont pas de ceux qui appellent à la religion, ils sont plutôt semblables à du bétail qui pâture. C’est ainsi que la science disparaît par la mort de ceux qui la portent…
Mais cette terre ne sera jamais dépourvue de qui soutiendra par l’argumentation la religion que Allah agrée, afin que les arguments et les preuves de cette religion perdurent. Il s’agira-là d’un faible nombre de gens, mais qui auront les hauts degrés selon le jugement de Allah. C’est par eux que Allah préservera les preuves de la religion qu’Il agrée, jusqu’à ce qu’ils les transmettent à leurs homologues et qu’ils les sèment dans le cœur de leurs semblables. La science leur ouvrira les yeux sur la réalité des choses, ils trouveront facile ce que trouvent ardu les gens vivant dans le luxe et ils se complairont dans ce qu’abhorrent les ignorants. Ils côtoieront le bas monde dans des enveloppes charnelles dont les âmes seront attachées à l’au-delà. Ils seront ceux que Allah charge de cette responsabilité sur terre, ceux qui appelleront à la religion qu’Il agrée. Il a soupiré puis a dit : Que j’aimerais les voir ! Que Allah me pardonne ainsi qu’à toi, si tu veux, tu peux t’en aller. Fin de citation.
روى الحافظ أبو نعيم في ترجمة علي بن أبي طالب في حلية الأولياء، إن كُميل بن زيادٍ قال: أخذَ علىُّ بن أبِى طالبٍ بِيَدِى فأخرجنِى إلى ناحية الجَبَّانِ فلما أصْحَرْنا جلسَ ثم تنفَّسَ ثم قال يا كُمَيْلُ بنَ زيادٍ القلوبُ أوعيةٌ فخيرُها أوعاها. احْفَظْ ما أقولُ لكَ الناسُ ثلاثةٌ فعالِمٌ رَبَّانىٌّ ومتعلمٌ على سبيل نجاةٍ وهمجٌ رعاعٌ أتباع كلّ ناعقٍ يميلون مع كلّ ريحٍ لم يستضيئوا بنور العلم ولم يلجَأُوا إلى ركنٍ وثيقٍ.
العلمُ خيرٌ من المال، العلمُ يحرسُكَ وأنتَ تحرسُ المالَ، العلمُ يزكو على العمل والمالُ تُنْقِصُهُ النفقةُ، ومحبةُ العالم دينٌ يُدانُ بها، العلمُ يُكْسِبُ العالمَ الطاعةَ فى حياتِهِ وجميلَ الأُحدوثةِ بعد موتِهِ وصنيعةُ المال تزول بزوالِهِ، مات خُزَّانُ الأموال وهم أحياءٌ والعلماءُ باقون ما بقِىَ الدَّهْرُ أعيانُهُم مفقودةٌ وأمثالُهُم فى القلوب موجودةٌ.
هاه إنَّ ههنا وأشار بيده إلى صدرِهِ علمًا لو أصبْتُ له حَمَلَةً، بلى أصبتُهُ لَقِنًا غيرَ مأمونٍ عليه يستعمل ءالةَ الدين للدنيا يستظهر بِحُجَجِ الله على كتابه وبِنِعَمِهِ على عبادِهِ أو منقادًا لأهل الحقّ لا بصيرةَ له فى إحيائِهِ يقتدح الشكُّ فى قلبه بأولِ عارضٍ من شُبْهَةٍ لا ذا ولا ذاك أو منهومٍ باللَّذَّاتِ سلس القيادِ للشَّهَوَاتِ أو مُغْرًى بجمع الأموال والادّخار وليسا من دعاة الدين، أقربُ شَبَهًا بهما الأنعامُ السائمةُ، كذلك يموت العلمُ بموت حامليه.
اللهم بلى لا تخلو الأرض من قائمٍ لله بحجةٍ لئلا تبطلَ حججُ اللهِ وبَيّنَاتُهُ أولئك هم الأقلّونَ عددًا الأعظمون عند الله قدرًا، بهم يدفع الله عن حُجَجِهِ حتى يُؤَدُّوها إلى نظرائهم ويزرعوها فى قلوب أشباههم، هجم بهم العلم على حقيقة الأمر فاستلانوا ما استوعر منه المترَفون وأنِسُوا بما استوحش منه الجاهلون، صحبوا الدنيا بأبدانٍ أرواحُها معلَّقةٌ بالمنظر الأعلى، أولئك خلفاءُ اللهِ فى بلاده ودعاتُهُ إلى دينِهِ، هاه هاه شوقًا إلى رؤيتهم وأستغفر الله لِى ولك إذا شئتَ فقُمْ اﻫ