Khoutbah n°1216
Discours du vendredi 13 janvier 2023 correspondant au 20 Joumada l-‘akhirah 1444 de l’Hégire.
Parmi les exhortations de notre maître لقمان Louqman
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions, nous recherchons Son pardon, nous nous repentons à Lui, nous demandons que Dieu nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, Lui Seul, Il n’a pas d’associé, Il n’a pas d’égal, Il est le Créateur du Trône et du Koursiyy, des cieux et de la terre, Il est le Créateur des jinn, des humains et des anges, Il est le Créateur des océans et des fleuves, Il est le Créateur des plantes, des arbres et des fruits, Il est le Créateur de toute chose, Il n’a besoin de rien. Absolument rien n’est tel que Lui, Il n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit et rien n’a de ressemblance avec Lui.
Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de la réjouissance de nos cœurs, محمّد Mouhammad, qu’il est Son esclave et Son envoyé, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus. Il a bien transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié, il a porté le conseil à la communauté, que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré محمّد Mouhammad, d’une élévation qui soit la cause pour que nous soient réalisées toutes nos affaires… Ô Dieu, honore et élève davantage en degré محمّد Mouhammad, d’une élévation qui nous délivre de nos tourments… Ô Dieu, honore et élève davantage en degré محمّد Mouhammad, d’une élévation qui nous protège du mal de nos ennemis, et préserve sa communauté ainsi que sa famille.
Ceci étant dit, esclaves de Dieu, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ Al-^Aliyy العَظِيم Al-^Adhim, et sachez que Dieu تعالى dit dans le قرآن Qour’an honoré, dans la sourate لقمان Louqman au verset 13 :
﴿ وَإِذۡ قَالَ لُقۡمَٰنُ لِٱبۡنِهِۦ وَهُوَ يَعِظُهُۥ يَٰبُنَيَّ لَا تُشۡرِكۡ بِٱللَّهِۖ إِنَّ ٱلشِّرۡكَ لَظُلۡمٌ عَظِيمٞ ﴾
(wa’idh qala Louqmanou libnihi wahouwa ya^idhouhou ya bounayya la touchrik bil-Lah ‘inna ch-chirka ladhoulmoun ^adhim)
ce qui signifie : « Et lorsque لقمان Louqman a dit à son fils en l’exhortant : “Ô mon fils, n’attribue pas d’associé à Dieu ! L’association à Dieu est certes une grave injustice”. »
Mes frères de foi, notre maître لقمان Louqman était un homme sage, c’est-à-dire que Dieu lui a accordé la sagesse. Il a été dit qu’il était prophète et il a été dit que c’était un homme saint, un vertueux, et c’est cet avis-là qui est prépondérant. Il a donc exhorté son fils en commençant par le conseiller de s’éloigner d’adorer autre que Dieu –ach-chirk–, en le mettant en garde contre le chirk, qu’il a décrit comme étant une grave injustice. Telle est la voie des prophètes et des vertueux parce qu’ordonner de croire en l’unicité de Dieu –at-tawhid– et d’avoir la foi –al-‘iman–, et mettre en garde contre la mécréance et le fait d’adorer autre que Dieu –ach-chirk–, c’est l’ordre le plus important adressé à l’esclave dans l’absolu.
Après que لقمان Louqman a mis son fils en garde contre le chirk –l’adoration d’autre que Dieu–, il s’est mis à lui enseigner en disant, ce qui est cité dans la sourate لقمان Louqman au verset 16 :
﴿ يَٰبُنَيَّ إِنَّهَآ إِن تَكُ مِثۡقَالَ حَبَّةٖ مِّنۡ خَرۡدَلٖ فَتَكُن فِي صَخۡرَةٍ أَوۡ فِي ٱلسَّمَٰوَٰتِ أَوۡ فِي ٱلۡأَرۡضِ يَأۡتِ بِهَا ٱللَّهُۚ إِنَّ ٱللَّهَ لَطِيفٌ خَبِيرٞ ﴾
(yabounayya ‘innaha ‘in takou mithqala habbatin min khardalin fatakoun fi sakhratin ‘aw fi s-samawati ‘aw fi l-‘ardi ya’ti biha l-Lah ‘inna l-Laha Latifoun Khabir)
et qui signifie : « Ô mon fils, même s’il s’agit d’une chose qui fait le poids d’un grain de moutarde, qu’elle soit dans une roche, dans les cieux ou sur terre, Dieu est tout puissant à la ramener, certes Dieu est لَطِيفٌ Latif –Celui Qui accorde des bienfaits à Ses esclaves d’une façon qui leur est voilée, par où les esclaves ne s’attendaient pas–, Il est خَبِيرٞ Khabir –Celui Qui sait la réalité des choses, à Qui rien n’échappe et Qui sait les choses dans leur généralité et dans le moindre détail. »
Il lui a fait comprendre par cela que Dieu est sur toute chose tout puissant et que Dieu englobe toute chose par Sa science même s’il s’agit d’une chose qui ferait le poids minuscule d’un grain de moutarde, cela ne rend pas Dieu impuissant. Dieu تعالى la ramène, même si c’était de l’un des endroits les plus éloignés et les plus inconnus de l’univers.
Regardez chers frères, لقمان Louqman a mis son fils en garde contre le chirk, puis il lui a donné une leçon dans le tawhid et ceci nous rappelle le hadith de Joundoub fils de عَبْد الله ^Abdou l-Lah puisqu’il disait :
( كنّا مع نبيّنا صلَّى الله عليه وسلم فِتْيانًا حَزاوِرة –والحزاورة جمع الحِزِوَّر وهو الغلام إذا اشتدّ وقوي– فتعلّمنا الإيمان قبل أن نتعلّم القرآن ثمّ تعلّمنا القرآن فازددنا به إيمانًا )
(kounna ma^a nabiyyina salla l-Lahou ^alayhi wasallam fityanan hazawirah fata^allamna l-‘imana qabla ‘an nata^allama l-qour’an thoumma ta^allamna l-qour’ana fazdaddna bihi ‘imana) ce qui signifie : « Nous étions auprès de notre Prophète صلَّى الله عليه وسلم alors que nous étions de jeunes adolescents pleins de force et de vigueur, nous avons appris la foi avant d’apprendre le قرآن Qour’an, puis nous avons appris le قرآن Qour’an et nous avons ainsi augmenté en foi. »
Donc, le sujet de la foi est prioritaire sur les autres actes parce qu’aucun acte ne sera accepté tant que la personne n’est pas croyante. Dieu تعالى dit dans la sourate النِّسَاء An-Niça’ au verset 124 :
﴿ وَمَن يَعۡمَلۡ مِنَ ٱلصَّٰلِحَٰتِ مِن ذَكَرٍ أَوۡ أُنثَىٰ وَهُوَ مُؤۡمِنٞ فَأُوْلَٰٓئِكَ يَدۡخُلُونَ ٱلۡجَنَّةَ وَلَا يُظۡلَمُونَ نَقِيرٗا ﴾
(waman ya^mal mina s–salihati min dhakarin ‘aw ‘ountha wahouwa mou’minoun fa’oula’ika yadkhoulouna l-jannata wala youdhlamouna naqira)
ce qui signifie : « Si quelqu’un accomplit les bonnes œuvres, que ce soit un homme ou une femme, en étant croyant, alors ce sont ceux-là qui entreront au Paradis, et ils ne seront aucunement lésés. »
Et voici le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم qui avait rencontré un bédouin sur l’un des chemins à travers les montagnes de La Mecque et qui lui avait dit :
(( هل لك في خير ))
(hal laka fi khayr) ce qui signifie : « Est-ce que tu veux –que je t’enseigne– un bien ? » Le bédouin lui avait répondu : « Quel est-il ? » Alors le Prophète عليه الصلاة والسلام lui a dit :
(( أن تشهد أن لا إله إلّا الله وأنّي رسول الله ولك الجنّة ))
(‘an tach-hada ‘an la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou wa’anni raçoulou l-Lah walaka l-jannah) ce qui signifie : « C’est que tu témoignes qu’il n’est de dieu que Dieu et que je suis le Messager de Dieu et tu auras ainsi le Paradis. » Le bédouin lui demanda alors : « Y a-t-il quelqu’un qui témoigne en ta faveur ? » Le Prophète عليه الصلاة والسلام lui répondit :
(( تلك الشجرة ))
(tilka ch-chajarah) ce qui signifie : « Cet arbre là-bas » et il avait montré un arbre du doigt, à l’autre bout de la vallée. L’arbre est venu en fendant la terre jusqu’à arriver devant le Prophète صلَّى الله عليه وسلم et le Prophète lui a demandé :
(( من أنا يا شجرة ))
(man ‘ana ya chajarah) ce qui signifie : « Arbre, qui suis-je ? » Le Messager de Dieu lui avait posé cette question à trois reprises et l’arbre avait répondu à chaque fois : « Tu es le Messager de Dieu. » Puis le Prophète صلَّى الله عليه وسلم lui avait fait un signe de la main et l’arbre était retourné à sa place. C’est alors que le bédouin a prononcé les deux témoignages. Il est entré en Islam et il a embrassé la tête et les pieds du Prophète, puis il est retourné auprès des siens pour les appeler à l’Islam. Ainsi, le Messager lui a enseigné le tawhid avant n’importe quelle autre œuvre parce que le tawhid est la base qu’il est indispensable d’avoir pour que les œuvres soient valables.
Puis, لقمان Louqman s’est mis à enseigner à son fils les branches de la jurisprudence, après lui avoir enseigné le fondement. Il a dit ce que Dieu nous apprend dans la sourate لقمان Louqman verset 17 :
﴿ يَٰبُنَيَّ أَقِمِ ٱلصَّلَوٰةَ وَأۡمُرۡ بِٱلۡمَعۡرُوفِ وَٱنۡهَ عَنِ ٱلۡمُنكَرِ وَٱصۡبِرۡ عَلَىٰ مَآ أَصَابَكَۖ إِنَّ ذَٰلِكَ مِنۡ عَزۡمِ ٱلۡأُمُورِ ﴾
(yabounayya ‘aqimi s–salati wa’mour bil-ma^roufi wanha ^ani l-mounkari wasbir ^ala ma ‘asabak ‘inna dhalika min ^azmi l-‘oumour)
ce qui signifie : « “Ô mon fils, accomplis la prière, ordonne le bien et interdis le mal, patiente face aux épreuves qui te touchent, cela fait partie des choses ordonnées par Dieu.” »
Il a ordonné à son fils, la plus grande obligation après la foi, à savoir la prière qui était aussi obligatoire dans toutes les communautés antérieures. Puis, il l’a exhorté à s’attacher à ordonner le bien et à interdire le mal qui sont deux piliers importants sur lesquels se base la société vertueuse, et cela a lieu en ordonnant les actes obligatoires, les devoirs, dont le plus important est la foi, et en interdisant les choses blâmables dont la plus dangereuse est la mécréance sous toutes ses formes, que Dieu nous en préserve.
Puis, il lui a indiqué la patience. La patience sous toutes ses formes est une lumière, comme cela est parvenu dans le حديث hadith. Et la foi nécessite indispensablement la patience pour pouvoir persévérer dessus. Également, ordonner le bien et interdire le mal nécessitent la patience, en raison des nuisances qui pourraient s’en suivre, et de même pour le reste des actes d’adoration.
Après cela, notre maître لقمان Louqman a enseigné à son fils les bons comportements ; il lui a dit dans la sourate لقمان Louqman, verset 18 :
﴿ وَلَا تُصَعِّرۡ خَدَّكَ لِلنَّاسِ وَلَا تَمۡشِ فِي ٱلۡأَرۡضِ مَرَحًاۖ إِنَّ ٱللَّهَ لَا يُحِبُّ كُلَّ مُخۡتَالٖ فَخُورٖ ﴾
(wala tousa^^ir khaddaka lin-naçi wala tamchi fi l-‘ardi maraha ‘inna l-Laha la youhibbou koulla moukhtalin fakhour) [31/18] ce qui signifie : « Ne détourne pas ton visage des gens, ne marche pas sur terre avec orgueil, certes Dieu n’agrée pas ceux qui sont vaniteux et imbus d’eux-mêmes. »
Donc, la première partie du verset
﴿ وَلَا تُصَعِّرۡ خَدَّكَ لِلنَّاسِ ﴾
(wala tousa^^ir khaddaka lin-nas)
qui signifie : « Ne détourne pas ton visage des gens » c’est-à-dire par orgueil, en étant hautain.
Et la deuxième partie
﴿ وَلَا تَمۡشِ فِي ٱلۡأَرۡضِ مَرَحًاۖ ﴾
(wala tamchi fi l-‘ardi maraha)
qui signifie : « et ne marche pas sur terre avec orgueil », en étant imbus de toi-même, car celui qui fait preuve de modestie pour l’agrément de Dieu, Dieu l’élève en degré. Et cette modestie, c’est le caractère des prophètes, prenons-les donc en modèle.
Mon frère musulman, fais preuve de modestie envers celui qui est plus âgé et envers celui qui est plus jeune que toi, agis avec bienveillance envers les gens, écoute bien celui qui te parle, écoute celui qui te donne le conseil et ne sois pas imbus de toi-même, en te considérant comme étant au-dessus des autres et les autres comme étant méprisables. Et si tu entends la vérité sortir de la bouche d’une personne, ne la rejette pas sous prétexte que cette personne est plus jeune que toi ou qu’elle a moins de science que toi, ou qu’elle a moins d’argent que toi, ou moins de pouvoir que toi, mais prends ce conseil, suis-le et applique-le et que ton cœur se réjouisse de l’existence de cette personne musulmane qui te donne le conseil en voulant pour toi le bien et en te le prodiguant, parce qu’il en est comme l’a dit le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم par sa parole :
(( الدين النصيحة ))
(ad-dinou n-nasihah) qui signifie : « [Une part importante de] la religion, c’est le conseil. » On lui a demandé : « À quel titre, ô Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم ? » Il a répondu :
(( للهِ ولِرَسُولِهِ ولِدِينِهِ ولِأَئِمَّةِ المُسْلِمِينَ وعامَّتِهِم ))
(lil-Lahi waliraçoulihi walidinihi wali’a’immati l-mouslimina wa^ammatihim) ce qui signifie : « Pour [obéir et rechercher l’agrément de] Dieu, pour [suivre] Son Messager, pour [appliquer] la religion qu’Il agrée, [adressé] aux imams et aux communs des musulmans. »
Que Dieu تعالى nous donne la force d’être fermes sur la religion de l’Islam, d’appliquer les ordres du قرآن Qour’an et de prendre pour modèle la conduite exemplaire du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم afin que nous accomplissions les devoirs sans manquement… que nous évitions les interdits sans défaillance… et nous nous embellissions avec la patience, la modestie et le reste des excellents comportements… Certes Dieu est كريم Karim –Il accorde Ses bienfaits avec largesse–, Il est لطيف Latif –Il accorde Ses bienfaits d’une façon qui échappe aux esclaves, par une voie à laquelle ils ne s’attendaient pas–.
Voilà mes propos, et je demande à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous-même.
Second Discours :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.