Khoutbah n°1258
Discours du vendredi 3 novembre 2023 correspondant au 19 Rabi^ al-‘Akhir 1445 de l’Hégire.
Abou Bakr As–Siddiq Le premier des califes bien guidés
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, le Seigneur des mondes, la louange est à Dieu Qui nous a créés, Qui nous a ordonné de L’adorer et de Lui obéir.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé et je témoigne que notre maître, notre Prophète, notre éminence محمّد Mouhammad est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il a honoré, celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad Al-‘Amin, ainsi que sa famille, ses compagnons et ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.
Esclaves de Dieu, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَظِيم Al-^Adhim, et de persévérer sur la bonne guidée de Son Prophète honoré. Dieu تعالى dit, dans la sourate الأَحۡزَاب Al-‘Ahzab :
﴿ مِّنَ ٱلۡمُؤۡمِنِينَ رِجَالٞ صَدَقُواْ مَا عَٰهَدُواْ ٱللَّهَ عَلَيۡهِۖ فَمِنۡهُم مَّن قَضَىٰ نَحۡبَهُۥ وَمِنۡهُم مَّن يَنتَظِرُۖ وَمَا بَدَّلُواْ تَبۡدِيلٗا ﴾
(mina l-mou’minina rijaloun sadaqou ma ^ahadou l-Laha ^alayhi faminhoum man qada nahbahou waminhoum man yantadhirou wama baddalou tabdila)
ce qui signifie : « Il y a parmi les croyants des hommes qui ont respecté les engagements qu’ils ont pris à l’égard de Dieu, certains d’entre eux ont fait leur temps et d’autres sont encore dans l’attente, mais ils n’ont pas dévié. »
Esclaves de Dieu, sachez que les califes bien guidés font partie des gens de science qui sont quant à eux les héritiers des prophètes, et les meilleurs d’entre eux sont les quatre califes : Abou Bakr, ^Oumar, ^Outhman et ^Aliyy, que Dieu les agrée. La durée de leurs califats au total fut d’environ trente ans.
Nous allons parler, aujourd’hui, de Abou Bakr As–Siddiq, que Dieu l’agrée, le premier des califes bien guidés. Le meilleur homme de cette communauté après son Prophète صلَّى الله عليه وسلم.
Il s’agit de Abou Bakr As–Siddiq, que Dieu l’agrée, l’exemple même de la bonne guidée et de la croyance en la véracité. Il se nomme عبد الله ^Abdou l-Lah fils de ^Outhman, de la tribu de Qouraych et il est né trois ans environ après l’année de l’éléphant. Il faisait partie des dignitaires de Qouraych, avant même l’envoi du Prophète محمّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم, il était bien aimé d’eux et très respecté.
Il était blanc de peau, son corps était mince, il avait une barbe légère sur les joues, son front était bien prononcé et il était le plus généreux des compagnons.
Lorsque l’Islam est venu, il fut le premier des hommes à entrer en Islam, il avait alors trente-sept ans. Il a vécu vingt-six ans dans l’Islam. Grâce à lui, un grand nombre de gens sont entrés en Islam, en raison de leur amour et de leur attachement à lui. Parmi eux, il y eut ses deux parents et cinq des dix compagnons qui ont reçu l’annonce de la bonne nouvelle du Paradis, parmi lesquels il y a Az–Zoubayr, ^Outhman, عبد الرَّحمٰن ^Abdou r-Rahman Ibnou ^Awf et Talhah.
Il était lui-même un compagnon du Prophète محمّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم, ses parents également, ainsi que son fils et son petit-fils que Dieu les agrée. Il fut le premier calife dans l’Islam, le premier à avoir dirigé le pèlerinage dans l’Islam. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a conquis La Mecque la huitième année de l’Hégire, et il a ordonné à Abou Bakr de diriger les gens pour le pèlerinage, la neuvième année.
Abou Bakr As–Siddiq a accompli l’émigration avec le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, il l’a accompagné dans la grotte, il lui a tenu compagnie et il l’a protégé par sa propre personne. Ainsi, d’après le fils de ^Oumar, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit à Abou Bakr dans un حديث hadith rapporté par Ibnou l-‘Athir dans ‘Ousdou l-Ghabah :
(( أَنتَ أخي وصاحبي في الغار ))
(‘anta ‘akhi wasahibi fi l-ghar)
ce qui signifie : « Tu es mon frère et mon compagnon dans la grotte. »
Abou Bakr lui demandait ainsi l’autorisation pour sortir émigrer et le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui disait :
(( لا تعجَلْ لعلّ اللهَ يجعلُ لك صاحبًا ))
(la ta^jal la^alla l-Laha yaj^alou laka sahiba)
ce qui signifie : « Ne t’empresse pas, il se peut que Dieu t’accorde un compagnon [pour ton émigration]. »
Quand ce fut le moment d’émigrer, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم s’était rendu chez Abou Bakr alors qu’il était endormi et il l’avait réveillé. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui avait dit :
(( قد أُذِنَ لي في الخُروج ))
(qad ‘oudhina li fi l-khourouj)
ce qui signifie : « J’ai reçu l’autorisation de partir. »
^A’ichah, que Dieu l’agrée, disait : « J’ai vu alors Abou Bakr pleurer de joie » [rapporté par Ibnou l-‘Athir dans ‘Ousdou l-Ghabah]
Pour ce qui est des conquêtes et des occasions importantes : Abou Bakr, que Dieu l’agrée, était présent le jour de Badr, le jour de ‘Ouhoud, le jour du khandaq et de Al-Houdaybiyyah ainsi que dans toutes les occasions, auprès du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم.
Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui a donné sa grande bannière, le jour de Tabouk, elle était de couleur noire et le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui a attribué le jour de Khaybar cent wasq.
Il faisait partie de ceux qui ont tenu bon auprès du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم le jour de ‘Ouhoud et le jour de Hounayn, lorsque les gens avaient fui. Les spécialistes des biographies n’ont pas divergé sur le fait que Abou Bakr As–Siddiq n’a pas abandonné le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم dans une seule occasion.
Pour ce qui est de ses mérites, que Dieu l’agrée, ils sont nombreux. Entre autres, c’est qu’il fait partie des dix qui ont reçu l’annonce de bonne nouvelle du Paradis, tout comme cela est parvenu dans le حديث hadith. Il y a aussi le fait que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( إِنّ لي وزيرَينِ مِن أَهلِ السماءِ ووزيرَينِ مِن أهلِ الأَرضِ فأمّا وزيرايَ مِن أَهلِ السماءِ فجِبريلُ وميكائيلُ وزيرايَ مِن أَهلِ الأَرضِ فأبو بكرٍ وعُمر ))
(‘inna li wazirayni min ‘ahli s-sama’i wawazirayni min ‘ahli l-‘ardi fa’amma waziraya min ‘ahli s-sama’i faJibrilou waMika’ilou wawaziraya min ‘ahli l-‘ardi fa’Abou Bakrin wa^Oumar)
ce qui signifie : « J’ai deux ministres parmi les gens du ciel et deux ministres parmi les gens de la terre. Pour ce qui est des deux ministres des gens du ciel, il s’agit de جبريل Jibril et de مِيكَىٰل Mika’il et pour les deux ministres des gens de la terre, ce sont Abou Bakr et ^Oumar »
D’après ‘Anas, le Prophète صلَّى الله عليه وسلم est monté sur la montagne de ‘Ouhoud, en compagnie de Abou Bakr, ^Oumar et ^Outhman. C’est alors que la montagne a tremblé. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( اُثبُتْ فما عليكَ إلّا نبيٌّ وصِدِّيقٌ وشهِيدَانِ ))
(‘outhbout fama ^alayka ‘il-la nabiyyoun wasiddiqoun wachahidan)
ce qui signifie : « Sois ferme [‘Ouhoud], il n’y a sur toi qu’un prophète, un saint véridique et deux martyrs. »
Il est rapporté de ^Aliyy qu’il disait : « Ô Wahb, je vais t’informer au sujet des meilleurs hommes de cette communauté après son Prophète : Abou Bakr, ^Oumar et un troisième homme. » Et des paroles semblables ont été rapportées par محمّد Mouhammad Ibnou l-Hanafiyyah d’après ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Dieu les agrée tous les deux.
D’après ^Aliyy également, Il disait : « Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a demandé à Abou Bakr de s’avancer pour diriger les gens dans la prière. J’étais bien présent, pas absent, en bonne santé, je n’étais pas malade ; s’il avait voulu me demander à moi de diriger les gens, il me l’aurait demandé. Ainsi, nous avons accepté, pour diriger nos affaires du bas monde, celui que Dieu et Son Messager ont agréé pour nous diriger dans notre religion. »
Il a été dit à ^Aliyy, que Dieu l’agrée : « Parle-nous de Abou Bakr. » Il a dit : « C’est un homme que Dieu عزّ وجلّ a appelé Siddiq –saint véridique–, par la langue de جبريل Jibril et par la langue de
محمّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم ; il était le calife du Messager de Dieu pour diriger la prière. Il l’a agréé pour nous diriger dans notre religion, nous l’avons accepté pour nous diriger dans notre bas monde. »
Concernant son ascèse, sa modestie et sa largesse, il est rapporté de ^Oumar, que Dieu l’agrée, qu’il disait : « Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم nous a donné l’ordre de faire des aumônes et, il se trouvait que ce jour-là j’avais de l’argent. Je me suis dit, aujourd’hui je vais faire mieux que Abou Bakr, si je dois y arriver un jour. » ^Oumar a dit : « J’ai apporté la moitié de mes biens. » Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( ما أبقَيتَ لِأهلِك ))
(ma ‘abqayta li-’ahlik)
ce qui signifie : « Qu’as-tu laissé pour ta famille ? » Il a dit : « J’ai dit : l’équivalent. » C’est alors que Abou Bakr est venu avec tout ce qu’il possédait. Le Messager صلَّى الله عليه وسلم lui a dit :
(( يا أبا بكرٍ ما أبقَيتَ لِأهلِك ))
(ya ‘Aba Bakrin ma ‘abqayta li-’ahlik)
ce qui signifie : « Ô Abou Bakr, qu’as-tu laissé pour ta famille ? » Il a dit : « Je leur ai laissé le fait d’être dans l’obéissance à Dieu et et l’obéissance à Son Messager. » Alors ^Oumar s’est dit qu’il ne pourrait jamais faire mieux que lui. [rapporté par Ibnou l-‘Athir dans ‘Ousdou l-Ghabah]
D’après Abou Hourayrah, il a dit : le Prophète عليه الصلاة والسلام a dit :
(( ما نَفَعَنِي مالٌ قَط ما نفعني مالُ أبي بكرٍ ))
(ma nafa^ani maloun qat ma nafa^ani malou ‘Abi Bakr)
ce qui signifie : « Aucun argent ne m’a été aussi utile que celui de Abou Bakr. »
C’est alors que Abou Bakr s’est mis à pleurer et a dit : « Se pourrait-il que ma personne et mes biens soient autrement qu’entièrement dévoués à toi, ô Messager de Dieu ? » [rapporté par Ibnou l-‘Athir dans ‘Ousdou l-Ghabah]
D’après Hicham Ibnou ^Ourwah d’après son père, il a dit : « Quand Abou Bakr est entré en Islam, il possédait quarante milles dinar, il les a tous dépensés dans la voie que Dieu agrée. Il a affranchi sept esclaves, tous avaient été torturés à cause de leur croyance en Dieu ; il a affranchi Bilal, ^Amir Ibnou Fouhayrah, Zinnirah, An-Nahdiyyah et sa fille, une servante de Banou Mou’ammal et ‘Oummou ^Oubays. »
D’après Habib Ibnou عبد الرَّحمٰن ^Abdi r-Rahman, il a entendu sa tante paternelle ‘Aniçah dire : « Abou Bakr est resté chez nous trois ans, deux ans avant d’être désigné Calife et une année après avoir été désigné Calife. Les voisines du quartier lui ramenaient leurs brebis et c’est lui qui les trayait pour elles. »
Combien son attitude fut éminente après le décès du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, lorsque les épreuves devinrent terribles sur les musulmans ; certains avaient apostasiés l’Islam et d’autres s’étaient abstenus de payer la zakat. Abou Bakr, que Dieu l’agrée, s’était empressé de récupérer la situation.
Il avait été désigné comme Calife le jour même du décès du Prophète صلَّى الله عليه وسلم, en l’an onze de l’Hégire. Tous les compagnons furent unanimes sur le bienfondé de son califat.
Ensuite Abou Bakr, que Dieu l’agrée, a donné l’ordre de rassembler le قرآن Qour’an en Mous–haf, en livre relié. Il fut ainsi le premier, que Dieu l’agrée, à rassembler le قرآن Qour’an sous forme de livre.
Auparavant, il n’était pas relié mais mémorisé dans le cœur des compagnons spécialistes de la récitation. Il était écrit sur différents supports, sur du tissu, du cuir et d’autres choses encore.
Ceci est un exemple de bonne innovation qu’a instaurée Abou Bakr, que Dieu l’agrée, et sur laquelle les compagnons furent tous d’accord.
Abou Bakr As–Siddiq, que Dieu l’agrée, est décédé la treizième année de l’Hégire, à l’âge de soixante-trois ans. Son califat a duré deux ans, trois mois et dix nuits. Lorsqu’il fut près de mourir, il a proposé aux musulmans de lui choisir comme successeur ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Dieu l’agrée. Il y a eu divergence à propos de la cause de son décès. ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Dieu l’agrée, a dirigé la prière funéraire en sa faveur et Abou Bakr fut enterré dans la maison de ^A’ichah, que Dieu l’agrée, sa tête disposée au niveau des épaules du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم [mais pas dans la même tombe]. Il fut son compagnon dans la vie et il continue d’être à ses côtés après sa mort.
Ô Dieu, fais que nous soyons rassemblés dans le groupe des véridiques, fais que nous mourions en les aimant et fais que nous soyons parmi ceux qui les suivent.
Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne, ainsi qu’à vous-même.
Second Discours :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.