بِسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيم
Je commence par le nom de Allah, Ar-Rahman Ar-Rahim
الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين
La louange est à Allah le Seigneur des mondes,
والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ
Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.
Khoutbah n°849
Le vendredi 1er janvier 2016, correspondant au 21 rabi^ou l-awwal 1437 de l’Hégire.
Se fier à Allah et mettre en garde contre la divination et la voyance
Mes frères de foi.
La louange est à Allah. Nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions. Nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique, qu’Il n’a pas d’associé ni de semblable ni de ressemblant, qu’Il n’a pas de comment, ni de forme, ni d’image, ni d’organe, qu’Il a créé les endroits et n’en a pas besoin, qu’Il existe de toute éternité sans endroit et qu’Il a créé le Trône en tant que manifestation de Sa toute-puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour Lui-même. Que mon Seigneur soit glorifié et exempté de toute imperfection car Il est Celui Qui n’a pas d’associé dans la divinité et Qui contraint Ses créatures à ce qu’Il veut.
Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminent, notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est Son esclave et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus. Ô Allah honore et élève davantage en degré notre Maître Mouhammad, d’une élévation par laquelle nous espérons que nos affaires nous soient réglées et nos tourments dissipés et que nous soyons protégés du mal de nos ennemis ; et préserve sa communauté, ainsi que ses compagnons bons et purs, sa famille et tous ceux qui l’ont suivi de ce que le Messager craint pour sa communauté, d’une ample préservation.
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-Qadir, Lui Qui dit dans la révélation explicite :
﴿ اللهُ لَا إِلَهَ إِلَّا هُوَ وَعَلَى اللهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُؤْمِنُونَ ﴾
[sourat At-Taghaboun / 13] (Allahou la ‘ilaha ‘il-la houwa wa^ala l-Lahi falyatawakkali l-mou’minoun)
« Allah, il n’est de dieu que Lui, que les croyants se fient totalement à Allah. »
Mes frères de foi, parmi les devoirs du cœur, il y a se fier à Allah (at-tawakkoulou ^ala l-Lah). Il est donc un devoir pour l’esclave que de se fier à Allah car Il est le Créateur de toute chose, que ce soit de ce qui est profitable ou de ce qui est nuisible. Tout ce qui entre en existence, c’est Allah qui en est le Créateur. Nul ne crée la nuisance et nul ne crée le profit si ce n’est Allah.
Lorsque l’esclave a fermement cela dans son cœur et que son cœur est résigné à cela, alors il se fie totalement à Allah, pour sa subsistance et la préservation contre les choses nuisibles. Se fier à Allah, c’est avoir la confiance du cœur en Allah.
Al-Jounayd Al-Baghdadiyy a dit que Allah l’agrée : « Le tawwakoul, c’est de ne se fier véritablement à nul autre que Allah. »
Celui qui se fie à Allah évitera d’avoir recours à ce que Allah a interdit, que ce soit la sorcellerie ou la consultation des voyants et des devins.
Notre bien aimé Mouhammad, que Allah l’honore et l’élève davantage en degré a dit :
(( مَنْ أَتَى كاهِنًا أَوْ عَرّافًا فَصَدَّقَهُ بِما يَقُولُ فَقَدْ كَفَرَ بِما أُنْزِلَ عَلى محمَّدٍ ))
[rapporté par Al-Hakim] (man ‘ata kahinan ‘aw ^arrafan fasaddaqahou bima yaqoul faqad kafara bima ‘ounzila ^ala Mouhammad)
« Celui qui va consulter un devin ou un voyant en croyant à ce qu’il dit, certes, il aura mécru en ce qui a été révélé à Mouhammad. »
Un devin (kahin), c’est quelqu’un qui annonce des choses qui pourraient se produire dans le futur, comme ceux qui ont des complices parmi les jinn qui leur ramènent des informations. Il se base sur leurs informations puis annonce aux gens que telle ou telle chose va se produire. Quant au voyant, c’est quelqu’un qui parle de choses qui ont déjà eu lieu dans le passé, par exemple ce qui a été volé et ce qui est de cet ordre. Celui qui va consulter un voyant ou un devin en ayant pour croyance qu’il a connaissance des choses cachées (ghayb), il aura mécru en Allah et en Son messager car nul autre que Allah ne sait les choses cachées (ghayb). En effet, Allah ta^ala dit :
﴿ قُل لَّا يَعْلَمُ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ الْغَيْبَ إِلَّا اللهُ ﴾
[sourat An-Naml / 65] (qoul la ya^lamou man fi s-samawati wal-‘ardi l-ghayba ‘il-la l-Lah)
« Dis : Nul dans les cieux et dans la terre ne sait les choses cachées (ghayb). Seul Allah sait le ghayb. »
Celui qui est visé par le hadith n’est pas celui qui croit qu’il se peut que leurs propos coïncident avec la réalité tout comme il se peut que cela ne coïncide pas. Une telle personne reste musulmane et ne devient pas mécréante mais elle aura désobéi en les interrogeant.
Que l’on sache également qu’il y a parmi les jinn ceux qui espionnent les anges en essayant d’écouter ce que les anges chargés de faire descendre la pluie se disent entre eux. Alors que les anges sont dans les nuages, les jinn montent à un endroit proche de ces nuages pour entendre ce qu’ils se disent entre eux au sujet de ce qui va se produire cette année-là sur terre comme événements, que telle personne va mourir ou que telle autre va naître, que telle personne va avoir le pouvoir ou que telle autre va être démise de ses fonctions et ce qui est de cet ordre parmi les choses que Allah a accordé aux anges de savoir. En effet, Allah accorde aux anges, aux prophètes et aux saints la connaissance de certaines choses cachées mais Il ne leur fait pas connaître toutes les choses cachées. Après avoir espionné les anges, ces jinn descendent sur terre et vont transmettre ces informations à leur complice parmi les humains.
Prenez garde aussi à ceux qui prétendent faire revenir des âmes alors qu’en réalité, ils ne font qu’amener des jinn. L’âme des pieux n’aime pas revenir dans le bas-monde même s’il devait posséder tout le bas-monde et ce qu’il contient. Quant aux âmes des mécréants, elles sont sous l’emprise des anges du châtiment. Aucun de ces charlatans ne peut ramener l’âme d’un mécréant et l’enlever des anges du châtiment. Ceux qui viennent en réalité dans les assemblées de ces charlatans, ce sont les jinn qui connaissaient l’état de la personne avec laquelle ils ont vécu. C’est soit son qarin, soit un autre jinn qui connaît sa vie ; il ment et lui dit : « je suis l’âme de Untel ! » que Dieu nous en préserve !
Quant à celui qui répète une ‘ayah un certain nombre de fois dans un objectif louable, il n’est pas concerné par ce que nous venons de citer. Il se peut que les anges de la miséricorde viennent en soutien par les bénédictions de la récitation de cette ‘ayah. Toutefois, celui dont l’objectif est de gagner le bas-monde, les anges de la miséricorde ne viennent pas le soutenir.
La plupart de ceux qui se disent rouhaniyy – c’est-à-dire qui prétendent avoir des anges avec eux – sont des gens qui font intervenir des jinn mais ils ne le disent pas aux gens pour garder leur considération. En effet, lorsqu’ils leur disent : « nous sommes des rouhaniyy», les gens viennent les consulter.
Au début, les jinn montrent parfois qu’ils appliquent la religion puis ils introduisent des choses contraires à la religion. Notre Chaykh, que Allah l’agrée, a parlé d’un homme qui était dans leur région et disait : « je suis un rouhaniyy » c’est-à-dire « j’ai des anges avec moi » ; les gens venaient lui demander son aide pour soigner un malade ou autre. Il venait après le coucher du soleil puis les gens entraient auprès de lui. Ensuite, il éteignait les lumières et les gens ressentaient alors des mouvements et entendaient une présence qui passait le salam à l’assistance mais au lieu de dire : « nous sommes des jinn ! », ils disaient plutôt : « nous sommes des rouhaniyy ! » Puis il disait : « ce malade est atteint de telle chose et son remède est telle chose. » Une fois, lorsque ces jinn sont venus, l’un d’eux a dit : « certains pensent du mal de nous et disent que nous sommes des jinn mais nous ne sommes pas des jinn, nous sommes des anges, nous n’avons ni père ni mère. » Mais Allah ta^ala a dévoilé ce jinn car lui-même a avoué en disant : « j’ordonne à mon fils Maymoun de faire telle chose. » Allah l’a dévoilé car il est bien connu que les anges ne se reproduisent pas et ne sont ni mâles ne femelles. Leurs corps sont créés à partir de lumière, ils ne mangent pas, ne boivent pas, ne se reproduisent pas et ne désobéissent pas à Allah en tout ce qu’Il leur ordonne de faire et font ce qu’Il leur ordonne d’accomplir.
Mes frères de foi, le Chaykh ^Abdou l-Wahhab Ach-Cha^raniyy, que Allah l’agrée, a dit dans son livre Lata’ifou l-Minani wal-‘Akhlaq en rapportant de Ibnou ^Arabiyy : « Celui qui veut ne pas s’égarer, qu’il ne lâche pas la balance de la Loi de sa main ne fût-ce le temps d’un clin d’œil, mais qu’il la garde avec lui nuit et jour, lors de chaque parole, chaque acte et chaque croyance. »
Chaque fois mon frère que tu viens pour faire la prière ici, rejoins les assemblées de science de la religion que nous donnons, cela renforcera en toi la balance de la religion. Celui qui apprend la Loi agréée par Allah distinguera entre ce qui est beau et ce qui est laid, entre ce qui est bon et ce qui est mauvais.
Après avoir tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.