بِسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيم
Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants
الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين
La louange est à Allah le Seigneur des mondes,
والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ
Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.
Khoutbah n°864
Le vendredi 15 Avril 2016 correspondant au 8 rajab 1437 de l’Hégire
Comment faire désirer et faire craindre l’au-delà et l’exemple de la dame Nafiçah
La louange est à Allah, nous Le louons, nous L’implorons de nous aider et de nous guider sur le chemin de droiture, nous Le remercions et nous Lui demandons de nous préserver du mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Allah guide, c’est lui le bien guidé ; et celui qu’Il égare, tu ne trouveras personne pour le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé. Et je témoigne que Mouhammad est Son esclave et Son messager, Son élu et Son bien aimé, celui par lequel les épreuves sont résolues et les soucis effacés, les besoins comblés et les objectifs atteints, les bonnes fins obtenues et la pluie est demandée. Que Allah l’honore ainsi que tous les messagers qu’Il n’ait jamais envoyés.
Mes bien-aimés musulmans, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy Al-^Adhim et de prendre des provisions dans ce bas monde qui va à sa fin pour l’au-delà qui est éternel.
Allah ta^ala dit dans le Qour’an honoré :
﴿كُلُّ نَفْسٍ ذَائِقَةُ الْمَوْتِ وَإِنَّمَا تُوَفَّوْنَ أُجُورَكُمْ يَوْمَ الْقِيَامَةِ فَمَنْ زُحْزِحَ عَنِ النَّارِ وَأُدْخِلَ الْجَنَّةَ فَقَدْ فَازَ وَمَا الْحَيَاةُ الدُّنْيَا إِلَّا مَتَاعُ الْغُرُورِ﴾
[sourat ‘Ali ^Imran / 185] (koullou nafsin dha’iqatou l-mawti wa‘innama touwaffawna ‘oujourakoum yawma l-qiyamah ; faman zouhziha ^ani n-nari wa‘oudkhila l-jannata faqad faz ; wama l-hayatou d-dounya ‘il-la mata^ou l-ghourour)
« Toute personne goûtera à la mort. Vous serez rétribués pour vos actes au Jour du jugement. Celui qui sera détourné de l’enfer et que l’on fera entrer au Paradis aura gagné. La vie du bas monde n’est qu’un bien trompeur. »
Allah ta^ala a dit à Son bien-aimé Mouhammad dans le Qour’an honoré par Sa parole :
﴿إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ﴾
[sourat Az–Zoumar / 30] (‘innaka mayyitoun wa‘innahoum mayyitoun)
« Certes tu vas mourir et ils vont également mourir. »
Ces instants-là concerneront inéluctablement chacun d’entre nous : il est indispensable que vienne à toi l’Ange de la mort, notre maître ^Azra’il ^alayhi s-salam. Dans le bas monde, il t’est possible de décaler un voyage, un examen, une excursion ou autre chose mais pas la mort ! Il n’y a pour elle aucune possibilité d’annulation ou de report. Alors contredis les mauvais penchants de ton âme. Prends exemple sur le Messager de Allah, lui qui dormait sur une simple natte qui laissait des marques sur son côté honoré.
Le Messager de Allah, notre maître Mouhammad a eu l’honneur que la lune se fende en deux pour lui, que les pierres le saluent, que l’eau jaillisse d’entre ses doigts, que le loup témoigne qu’il est prophète, que la gazelle témoigne en sa faveur, que la nourriture dise dans sa main soubhana l-Lah, soubhana l-Lah. Lui dont Allah a fait la meilleure des créatures et celui qu’Il agrée le plus, il dormait à même le sol sur une natte. Les compagnons lui ont dit : Et si nous te préparions un lit ? Le Prophète ascète, le plus ascète des gens leur a répondu :
((ما لي وما للدنيا ؟ ما أنا في الدنيا إلّا كَراكبٍ استظلَّ تحت شجرةٍ ثمّ راحَ وَتَرَكَها))
(ma li wama lid-dounya ? ma ‘ana fi d-dounya ‘il-la karakibini stadhalla tahta chajaratin thoumma raha watarakaha)
« Qu’ai-je à voir avec le bas monde ? Je ne suis dans ce bas monde que tel un voyageur sur sa monture qui a fait halte à l’ombre d’un arbre puis l’a quitté et s’en est allé. »
Chers frères, nous sommes dans le bas monde, Allah nous a créés et nous a ordonné de L’adorer. Préparez les provisions pour le Jour du retour à la vie. Sachez que le châtiment de Allah n’est pas chose négligeable.
De nombreuses personnes ne savent pas qu’en enfer il y a un châtiment avec un froid terrible appelé aussi Zamharir. Certains croient que le châtiment a lieu par le feu seulement. L’enfer… jahannam… saqar… sa^ir… al-houtamah… ladha… al-hawiyah… le feu est d’un noir de ténèbres. Son combustible sera fait d’humains et de pierres. Il est à la charge d’anges forts et rudes envers les non-croyants, qui ne désobéissent pas aux ordres de Allah et font tout ce qu’Il leur ordonne de faire. Il y a une cinquantaine d’années, des spécialistes de physique nucléaire ont trouvé que le feu est rouge à une certaine température, puis, si la température augmente, il devient blanc et si elle augmente encore, il devient noir.
Le Messager avait été interrogé il y a plus de mille quatre cents ans au sujet du feu de l’enfer. Il avait répondu :
((أُوقِدَ عَلَى النَّارِ أَلْفَ سَنَةٍ حَتَّى احْمَرَّتْ ثُمَّ أُوقِدَ عَلَيْهَا أَلْفَ سَنَةٍ حَتَّى ابْيَضَّتْ ثُمَّ أُوقِدَ عَلَيْهَا أَلْفَ سَنَةٍ حَتَّى اسْوَدَّتْ فَهِيَ سَوْدَاءُ مُظْلِمَةٌ))
(‘ouqida ^ala n-nari ‘alfa sanatin hatta hmarrat thoumma ‘ouqida ^alayha ‘alfa sanatin hatta byaddat thoumma ‘ouqida ^alayha ‘alfa sanatin hatta swaddat fahiya sawda’ou moudhlimah)
« Le feu de l’enfer a été attisé mille ans jusqu’à devenir rouge, puis mille ans jusqu’à devenir blanc puis mille ans jusqu’à devenir noir. Il est actuellement d’un noir de ténèbres ».
Ainsi, le châtiment par le feu de l’enfer est terrible.
Ô Allah, évite-nous le feu de l’enfer, ô Toi le Plus miséricordieux des miséricordieux.
Une molaire d’un mécréant aura en enfer la taille de la montagne de ‘Ouhoud. Ses molaires seront telles des braises.
Si dans le bas monde nous avons des douleurs aux dents, nous courons après le dentiste, après les calmants ou autres. Les molaires des mécréants en enfer seront des braises et le châtiment ne leur sera pas allégé un seul instant. Ils seront dans une humiliation, un châtiment et un tourment sans fin. Leur peau brûlera et il leur sera donné de nouvelles peaux afin qu’ils demeurent dans un châtiment continu et sans fin.
Allah ta^ala dit dans le Qour’an honoré :
﴿إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا بِآيَاتِنَا سَوْفَ نُصْلِيهِمْ نَارًا كُلَّمَا نَضِجَتْ جُلُودُهُمْ بَدَّلْنَاهُمْ جُلُودًا غَيْرَهَا لِيَذُوقُوا الْعَذَابَ إِنَّ اللهَ كانَ عَزِيزًا حَكِيمًا﴾
[An-Niça’ / 56] (‘inna l-ladhina kafarou bi’ayatina sawfa nouslihim naran ; koullama nadijat jouloudouhoum baddalnahoum jouloudan ghayraha liyadhouqou l-^adhab ; ‘inna l-Laha kana ^Azizan Hakima)
« Certes Nous brûlerons en enfer ceux qui ont mécru en Nos ‘ayah ; chaque fois que leurs peaux brûleront, Nous leur donnerons d’autres peaux à la place afin qu’ils goûtent au châtiment. Certes Allah est puissant et n’est pas vaincu, Il fait exister les choses avec perfection car Il sait les issues de toute chose. »
Craignez le châtiment de Allah, ô vous esclaves de Allah. Observez, que Allah vous fasse miséricorde, ceux qui ont craint leur Seigneur éminent et qui se sont préparés avec une grande ardeur pour l’au-delà, comme la dame Nafiçah, la descendante honorée de notre maître le Messager de Allah. C’était une femme vertueuse qui a creusé elle-même sa tombe dans sa maison. Elle y descendait pour y prier et réciter le Qour’an au point qu’elle y a récité six mille fois le Qour’an en entier.
Elle jeûnait le jour et veillait la nuit en prières surérogatoires. Lorsqu’elle fut sur son lit de mort, on lui a dit : Pourquoi ne romps-tu pas le jeûne ? Elle avait répondu : « Quelle idée ! Depuis trente ans, j’invoque Allah pour mourir en faisant le jeûne et j’irais le rompre maintenant ?! » Elle ne l’a pas rompu.
Elle avait des voisins non-musulmans dont la fille était handicapée et ne pouvait pas marcher. Un jour que sa mère avait voulu aller au hammam c’est-à-dire l’endroit pour se laver, la petite fille n’avait pas voulu aller avec elle. Sa mère lui a dit : Tu veux rester seule à la maison ? La petite fille handicapée lui a dit : Je souhaite plutôt aller chez notre voisine de la descendance honorée c’est-à-dire chez la dame Nafiçah. La mère demanda donc l’autorisation à la dame Nafiçah qui la lui donna. Elle avait déposé sa fille dans un coin de la maison auprès de notre dame Nafiçah puis elle était partie.
Par la suite, la dame Nafiçah s’était levée et avait fait son woudou’ et l’eau du woudou’ avait coulé jusqu’à parvenir à proximité de la petite fille. Allah lui a inspiré de prendre un peu de cette eau du woudou’ de sa main et de la passer sur ses jambes. Elle s’est alors levée sur ses pieds immédiatement, par la toute-puissance de Allah ta^ala. Elle s’est mise à marcher comme si elle n’avait jamais été malade. La dame Nafiçah était plongée dans sa prière et ne savait pas ce qui était en train de se passer. Quand la mère est revenue, la fillette est partie frapper à la porte de sa mère qui ouvrit et la fillette a pris sa mère dans ses bras toute heureuse. Mais sa mère ne l’a pas reconnue. Elle lui a dit : Mais qui es-tu ? Elle lui a répondu : Je suis ta fille ! Et elle lui a raconté en détail ce qui lui était arrivé avec la dame Nafiçah. La mère a dit : Par Allah, sa religion est correcte et la religion que nous avons est bien laide. Alors elle est partie, elle a embrassé les pieds de la dame Nafiçah et lui a dit : Tends-moi ta main : je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah et que ton ancêtre Mouhammad est le messager de Allah.
La mère et la fille ainsi que tout un groupe de voisins non-musulmans sont entrés en Islam par la cause des bénédictions de la dame dont l’ascendance est honorée, la dame Nafiçah, que Allah l’agrée.
إنَّ للَّهِ عِبَادًا فُطَنَا طَلَّقُوا الدُّنْيَا وَخَافُوا الفِتَنَا
نَظَروا فيها فلمّا عَلِموا أنّها لَيسَتْ لِحيٍّ وَطَنا
جَعَلُوهَا لُجَّةً وَاتَّخَذوا صالحَ الأَعْمالِ فيها سُفُنا
‘Inna li l-Lahi ^ibadan foutana tallaqou d-dounya wakhafou l-fitana
Nadharou fiha falamma ^alimou ‘annaha laysat lihayyin watana
Ja^alouha loujjatan wat-takhadhou saliha l-‘a^mali fiha soufouna
Certes, Allah a des esclaves qui, perspicaces, ont divorcé la vie du bas monde et craint les mauvais penchants
Ils l’ont bien observée et lorsqu’ils ont acquis la certitude qu’elle n’est une patrie pour aucun vivant
Ils l’ont considérée comme une mer et ils ont pris les œuvres de vertu comme des navires la traversant
Mon frère musulman, profite de ton bas monde pour ton au-delà, prends des provisions dans ton bas monde pour ton au-delà comme si tu devais mourir demain, comme si tu devais mourir demain ! Si ce bas monde avait été une résidence de félicité, les bien-aimés de Allah, Ses prophètes, auraient été prioritaires pour en profiter au lieu des non-musulmans. Mais Allah ta^ala leur a promis un Paradis de félicité, dans une demeure promise par le Créateur de toute chose à Qui tout appartient et Qui l’attribue à qui Il veut.
Ô Allah, nous Te demandons le Paradis et tout ce qui fait s’en rapprocher, comme parole ou comme acte, et nous recherchons Ta préservation contre l’enfer et tout ce qui fait s’en rapprocher, comme parole ou comme acte.
Enfin, je demande à Allah qu’Il vous pardonne ainsi qu’à moi-même.