Khoutbah n°1017
Discours du vendredi 22 mars 2019, correspondant au 16 rajab 1440 de l’Hégire
Les Prophètes seuls ont des Miracles
Al-hamdou lil-Lahi [1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louange est à Allah que la louange soit à Allah, Celui Qui nous a fait grâce par la révélation prophétique, Qui a couronné notre communauté par ce joyau qu’est Mouhammad, et Qui en a fait une communauté élevée, Il a envoyé Son prophète avec le bien et la miséricorde, appelant à la justice et aux œuvres charitables, appuyé par les miracles éclatants et les preuves manifestes, je demande à Allah qu’Il honore et élève davantage en degré et qu’Il l’apaise quant au sort de sa communauté Mouhammad l’esclave de Allah et Son messager, Son Élu qu’Il a honoré, le meilleur des humains et la fierté de Rabi^ah et de Moudarr, celui pour qui la lune s’est fendue en deux, et pour qui l’arbre a témoigné de son envoi. Je témoigne qu’Il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable ni de pareil, Il n’engendre pas et Il n’est pas engendré et Il n’a pas d’équivalent. Gloire à Lui Qui est exempt d’imperfection, Lui Dont la réalité n’est accessible à la compréhension d’aucune créature, Lui dans les grâces et les signes DuQuel s’émerveillent les pensées en méditation. Et je témoigne que notre maître et la vie de nos cœurs, Mouhammad est l’esclave de Allah et Son messager, que l’élévation en degré et l’apaisement de mon Seigneur lui soient accordés ainsi qu’à sa famille et à ses compagnons bons et purs, tant qu’un souffle d’air passera sur Médine et répandra dans les vents son parfum.
Après quoi, esclaves de Allah, notre Seigneur jalla wa^ala ne nous a pas créés de façon vaine et absurde, mais Il ne nous a créés que pour Le connaître et L’adorer. Et par une miséricorde de Sa part, Il nous a envoyé Ses prophètes honorés qui nous ont indiqué le chemin de droiture, nous privant ainsi par leur envoi, de toute justification pour l’avoir ignorer. Allah ^azza wajall dit :
﴿وَمَا كُنَّا مُعَذِّبِينَ حَتَّىٰ نَبۡعَثَ رَسُولٗا﴾
[sourat Al-‘Isra’ / 15] (wama kounna mou^adh-dhibina hatta nab^atha raçoula) ce qui signifie : « Et Nous ne châtions qu’après avoir envoyé un Messager. »
Celui qui a cru en eux et qui les a suivis gagnera le Paradis et sera au nombre de ceux qui ont réussi. Celui qui se détourne d’eux et leur désobéit aura perdu et obtiendra l’enfer, ce sera sa demeure pour l’éternité. Alors, esclaves de Allah, faites preuve de piété à l’égard de Allah et craignez-Le.
Notre Seigneur tabaraka wata^ala dit :
﴿كَانَ ٱلنَّاسُ أُمَّةٗ وَٰحِدَةٗ فَبَعَثَ ٱللَّهُ ٱلنَّبِيِّۧنَ مُبَشِّرِينَ وَمُنذِرِينَ﴾
[sourat Al-Baqarah / 213] (kana n-naçou ‘oummatan wahidatan faba^atha l-Lahou n-nabiyyina moubach-chirina wamoundhirin) ce qui signifie : « Les gens formaient une seule et même communauté et Allah a envoyé des prophètes, annonciateurs de bonnes nouvelles et avertisseurs d’un châtiment. »
Allah a envoyé Ses prophètes et les a embellis de caractères louables, et les a préservés de la mécréance. Il a fait que la validité de la foi requière de croire en eux, et Il nous a ordonné de les suivre. Toute personne ayant entendu parler d’un prophète sans croire en lui obtiendra le feu de l’enfer pour demeure. Et par une sagesse de Sa part, Allah a spécifié les prophètes par des choses extraordinaires grâce auxquelles leur statut peut être connu et Il a confirmé leur véracité par des miracles qui montrent qu’ils sont effectivement envoyés par Allah.
Il n’y a pas un seul prophète sans qu’il n’ait eu un miracle montrant la véracité de son appel. Un miracle est une chose extraordinaire qui advient à quelqu’un qui dit être prophète, en accord avec sa prétention à la prophétie et à quoi rien de semblable ne peut être opposé. Celui qui est raisonnable ne peut faire autrement qu’avoir foi en la véracité de celui qui a eu un miracle, et d’avoir la certitude en son statut de prophète. En effet, le miracle est équivalent à la parole de Allah : « Mon esclave que voici est véridique dans sa prétention qu’il est prophète et en tout ce qu’il transmet de Ma part. »
Parmi les miracles que Mouça ^alayhi s-salam a eu, il y a que son bâton s’est transformé en un véritable serpent qui a dévoré les cordes et les bâtons que des sorciers avaient lancés. Ils avaient alors eu la certitude de la véracité de son appel, ils ont cru en Dieu malgré la nuisance que Pharaon leur avait réservée, lui et ses soldats. Pour Mouça également, la mer s’est ouverte grâce à son bâton, de sorte que chacune des voies qui s’était ouverte dans la mer était séparée des autres par une montagne d’eau. Il a ainsi pu traverser la mer avec les fils de ‘Isra’il et Allah a fait noyer Pharaon et ses soldats.
Quant aux miracles accordés à ^Iça ^alayhi s-salam, il y a qu’il a ressuscité des morts par la volonté de Allah grâce à son invocation. Allah a guéri par les mains de ^Iça un malade atteint de vitiligo. Il y a également, parmi ses miracles, ^alayhi s-salam, qu’un enfant qui était né non-voyant est devenu voyant. Tout ceci fut une confirmation de son statut de prophète et de son message.
Celui des prophètes qui a eu les miracles les plus éminents, c’est notre Maître Mouhammad, le dernier et le meilleur d’entre eux. Au point que l’Imam Ach-Chafi^iyy que Allah l’agrée a dit : « Allah n’a pas accordé de miracle à un prophète sans qu’Il n’accorde à Mouhammad un miracle semblable ou plus éminent encore. »
Le poète a été véridique quand il a dit :
Si Mouça a donné à boire aux fils de ‘Isra’il à partir d’un rocher,
Il y a dans la main du Prophète un sens qui n’est pas dans la roche,
Si ^Iça a donné la vue à l’aveugle de naissance par ses invocations,
Combien par sa main le prophète Mouhammad a rendu de visions !
En effet, le Prophète ^alayhi s–salatou was-salam est celui qui a les miracles les plus éminents et les plus hauts degrés. Il est celui à qui a été révélé le Qour’an honoré, le plus important des miracles. C’est un Livre qui ne comporte pas d’erreur, qui n’est entaché d’aucun défaut. Un Livre dont les versets sont parfaits. C’est le plus éloquent des discours, il reste un défi pour les arabes, eux qui étaient un peuple connu pour son éloquence. Le défi était de pouvoir amener ne serait-ce qu’un verset semblable et ils ont reconnu leur totale incapacité.
Les miracles, chers frères de foi sont spécifiques aux prophètes. Ils ne peuvent advenir à personne d’autres qu’eux. Quant aux choses extraordinaires qui arrivent à certains saints, comme cela est arrivé à la Dame Maryam quand elle avait secoué un tronc de palmier sec qui s’était immédiatement chargé de dattes qui étaient tombées à ses côtés pour qu’elle puisse en manger, cela s’appelle un prodige ou karamah, par lequel Allah honore ce saint. Il honore les saints par quelque chose qui indique la véracité de sa religion et qu’il suit correctement l’exemple de son prophète. Les prodiges sont également des preuves de la véracité du prophète qui est suivi par ce saint, car aucun saint ne prétend être prophète.
Nous demandons à Allah de nous accorder la persévérance sur la vérité et de continuer à suivre les prophètes dans la croyance au sujet du Seigneur des mondes, et qu’Il nous rassemble au Jour du jugement avec ceux à qui Il a fait miséricorde, parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux, et quelle bonne compagnie que la compagnie de ces gens-là !
Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours [1] :
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.