Khoutbah n°1331
Discours du vendredi 28 mars 2025 correspondant au 28 ramadan 1446 de l’Hégire
Gardez-vous bien d’insulter Dieu
التَحْذِيرُ مِنْ مَسَبَّةِ اللهِ
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Dieu, nous Le louons soubhanahou ta^ala, nous L’implorons de nous guider sur le chemin de droiture, nous recherchons Son pardon et nous nous repentons à Lui. Nous Lui demandons de nous préserver du mal de nos âmes et du mal de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer et celui que Dieu égare, nul ne peut le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est unique, qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni de forme, ni d’image, ni de membre. Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie Mouhammad, est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus ; celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad et préserve-le de ce qu’il craint pour sa communauté ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.
Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad et préserve-le de ce qu’il craint pour sa communauté, lui qui a appelé au bien et à la guidée, lui qui a instauré pour la communauté la voie de la réussite, ainsi que sa famille et l’élite des compagnons.
Mes frères de foi, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyyou l-^Adhim, Lui Qui dit, pour indiquer que les bienfaits accordés aux gens sont par Sa grâce :
﴿ أَلَمۡ نَجۡعَل لَّهُۥ عَيۡنَيۡنِ ٨ وَلِسَانٗا وَشَفَتَيۡنِ ٩ ﴾
(‘alam naj^al lahou ^aynayn waliçanan wachafatayn) [sourate Al-Balad versets 8-9] ce qui signifie : « N’est-ce pas que Nous lui avons accordé deux yeux ? Une langue et deux lèvres !? »
Dieu a ainsi indiqué à l’être humain les bienfaits qu’Il lui a accordés. Que c’est Lui Qui lui a accordé deux yeux avec lesquels il voit les choses visibles, Qui lui a accordé une langue avec laquelle il exprime ce qu’il a à l’esprit, Qui lui a accordé deux lèvres qui cachent l’intérieur de sa bouche et dont il se sert pour prononcer, manger, boire et souffler. Quant à la parole de Dieu :
﴿ وَهَدَيۡنَٰهُ ٱلنَّجۡدَيۡنِ ١٠ ﴾
(wahadaynahou n-najdayn) [sourate Al-Balad verset 10] elle signifie que Dieu lui a montré les deux voies, la voie du bien et la voie du mal, celle qui mène au Paradis et celle qui mène à l’enfer. Il a été dit que ce verset a été révélé au sujet de Al-Walid Ibnou l-Moughirah, l’un des grands mécréants de Qouraych, qui n’avait pas observé le droit de Allah ta^ala concernant les bienfaits qu’Il a accordés et n’avait donc pas été reconnaissant envers Dieu pour cela : il avait mécru en Celui Qui fait parvenir toute grâce.
Mes frères de foi, certes la langue est un bienfait éminent, il est donc un devoir d’être reconnaissant envers Celui Qui fait parvenir toute grâce… Et la reconnaissance envers Lui au sujet de Ses bienfaits se fait en se gardant de les utiliser dans ce que Dieu a interdit…
On trouve des gens qui ne remercient pas Dieu pour le bienfait de la langue et qui utilisent leur langue pour prononcer ce qui ne leur est pas permis de dire ; et combien ils sont nombreux à le faire… Parmi les choses que Dieu a interdit de dire, mes frères de foi, il y a le mensonge… les injures envers un musulman sans aucun droit… la médisance… la namimah – c’est-à-dire rapporter les paroles des uns aux autres pour semer la discorde –… les paroles qui sèment la zizanie entre les musulmans… les paroles qui leur font du tort… ou d’autres péchés de la langue encore…
Mais il y a parmi ces gens-là, mes frères de foi, ceux qui en arrivent à la plus grande des injustices qui est la mécréance, que Dieu nous en protège… Tu vois donc l’un d’entre eux qui, au lieu de manifester une grande reconnaissance pour le bienfait de la langue accordé par Dieu, utilise plutôt sa langue pour injurier Dieu… pour insulter Dieu, que Dieu nous en protège… Il y a parmi eux aussi celui qui, lorsqu’il se met en colère, injurie Dieu, que Dieu nous en protège… Parmi eux, il y a celui qui insulte Dieu, en étant en colère ou en étant satisfait, et qui prétend ensuite qu’il est musulman ; alors qu’il ne l’est plus !!… Celui qui injurie Dieu n’est pas musulman. Certes, un musulman, c’est quelqu’un qui a cru que Le seul Qui mérite l’adoration, c’est-à-dire l’extrême limite de la crainte et la soumission, c’est Dieu, et que Mouhammad est le messager de Dieu, et qui s’est gardé de tout ce qui contredit l’Islam… Un musulman, c’est quelqu’un qui a attaché son cœur à vénérer Dieu, Al-Wahid Al-‘Ahad, de la vénération qui est obligatoire envers Lui, en permanence… Quant à celui qui profère des blasphèmes à l’encontre de Dieu, celui-là n’est pas quelqu’un qui vénère Dieu.… Celui qui insulte Dieu sort de l’Islam et se retrouve au nombre des mécréants, et l’on n’accepte pas de lui, après cela, sa parole quand il dit : « Mais moi, j’étais en colère et je ne voulais pas commettre la mécréance. » En effet, les savants de l’Islam ont indiqué que le fait d’être en colère ne sauve pas la personne de la mécréance si elle prononce une parole de mécréance volontairement, c’est-à-dire lorsque cela ne s’est pas produit de lui par lapsus. Le hafidh An-Nawawiyy a rapporté des savants hanafites, en approuvant leurs propos, que si quelqu’un se met en colère contre son enfant et qu’il le frappe durement, et qu’une autre personne lui dit : « N’es-tu pas musulman ?! » S’il lui répond : « Non » volontairement, il aura mécru. La signification de la parole de ces savants est que si un musulman se met dans une grande colère contre son enfant et le frappe durement à cause de sa grande colère et que quelqu’un d’autre lui dit alors : Comment le frappes-tu aussi durement ? N’es-tu pas musulman ? Car être miséricordieux et ne pas se laisser aller à frapper durement un enfant, même si on est en colère, cela fait partie de ce qui est digne d’un musulman. Par sa réponse « non », sans que cela soit par lapsus, ni en ayant perdu la raison de sorte à être fou, celui qui a frappé a dit qu’il n’est pas musulman, il a commis ainsi de la mécréance et sa colère n’est pas une excuse pour lui.
Prêtez bien attention, mes frères de foi… injurier Dieu ne se limite pas uniquement à prononcer les paroles vulgaires connues chez les gens impudents, comme les paroles dites par certains dans le dialecte « yal^an rabbak » qui signifie « Maudit soit ton Seigneur » ou « ‘oukht rabbak » qui signifie « la sœur de ton Seigneur », que Dieu nous en garde. En effet, injurier Dieu consiste en tout propos qui attribuerait à Dieu ce qui n’est pas digne de Lui, comme par exemple attribuer à Dieu un enfant ou une épouse… une quantité, un corps ou des membres… une forme, un endroit ou une couleur… ou d’être touché par la fatigue, par l’incapacité ou l’ignorance… ainsi que toutes les caractéristiques des êtres créés.
Ne soyez pas trompés, mes frères de foi, par la parole de certains qui disent que celui qui injurie Dieu n’aurait pas commis de mécréance et ne serait pas sorti de l’Islam s’il n’avait pas voulu sortir de l’Islam et que son cœur était resté ferme sur la foi ; ou que celui qui injurie Dieu en plaisantant n’aurait pas de compte à rendre pour cela. En effet, leurs propos sont invalides, faux et archi faux, car ils sont en contradiction avec la parole de Allah ta^ala… ils sont en contradiction avec la parole du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam… et ils sont en contradiction avec l’unanimité des savants.
Concernant leur contradiction avec la parole de Allah ta^ala, notre Seigneur tabaraka wata^ala dit :
﴿ يَحۡلِفُونَ بِٱللَّهِ مَا قَالُواْ وَلَقَدۡ قَالُواْ كَلِمَةَ ٱلۡكُفۡرِ وَكَفَرُواْ بَعۡدَ إِسۡلَٰمِهِمۡ ﴾
(yahlifouna bil-Lahi ma qalou walaqad qalou kalimata l-koufri wakafarou ba^da ‘islamihim) [sourate At-Tawbah verset 74] ce qui signifie : « Ils jurent par Dieu qu’ils n’ont pas dit [ce qu’ils ont proféré], mais ils ont bien dit une parole de mécréance et ils ont montré leur mécréance après avoir montré l’Islam. » Dieu les a donc jugés mécréants pour avoir dit une parole de mécréance. Mais il y a également leur contradiction avec la parole de Dieu :
﴿ وَلَئِن سَأَلۡتَهُمۡ لَيَقُولُنَّ إِنَّمَا كُنَّا نَخُوضُ وَنَلۡعَبُۚ قُلۡ أَبِٱللَّهِ وَءَايَٰتِهِۦ وَرَسُولِهِۦ كُنتُمۡ تَسۡتَهۡزِءُونَ لَا تَعۡتَذِرُواْ قَدۡ كَفَرۡتُم بَعۡدَ إِيمَٰنِكُمۡۚ ﴾
(wala’in sa’altahoum layaqoulounna ‘innama kounna nakhoudou wanal^ab ; qoul ‘abil-Lahi wa‘ayatihi waraçoulihi kountoum tastahzi’oun, la ta^tadhirou qad kafartoum ba^da ‘imanikoum) [sourate At-Tawbah versets 65-66] qui signifie : « Si tu les interrogeais, ils diraient : “Certes, nous ne faisions que discuter et plaisanter“, dis : “Est-ce de Dieu, de Ses signes, de Son messager dont vous vous moquiez ?! N’avancez pas d’excuses [non valables], vous avez mécru après avoir montré la foi.” »
Concernant leur contradiction avec la parole du Prophète, il a été rapporté que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لَا يَرَى بِهَا بَأْسًا يَهْوِي بِهَا فِي النّارِ سَبْعِينَ خَرِيفًا ))
(‘inna l-^abda layatakallamou bil-kalimati la yara biha ba’sa yahwi biha fi n-nari sab^ina kharifa) [rapporté par At-Tirmidhiyy] ce qui signifie : « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixante-dix automnes. »
Le Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam a donc indiqué dans ce hadith qu’il est possible que quelqu’un dise une parole qu’il ne voit pas comme étant nuisible pour lui-même, mais qui le fera chuter pendant soixante-dix ans en enfer, du fait que sa parole était de la mécréance, s’il ne revient pas à l’Islam. Il est rapporté du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam que le fond de l’enfer est à une distance de soixante-dix ans de chute et que cet endroit ne sera atteint que par les mécréants.
Quant à la contradiction avec l’unanimité des savants, le Qadi ^Iyad le Malékite a rapporté l’unanimité de la communauté sur la déclaration de mécréance de celui qui injurie Dieu, lorsqu’il a dit dans son livre Ach-Chifa biTa^rifi Houqouqi l-Moustafa :
لا خِلافَ أَنَّ سابَّ اللهِ تَعالى مِنَ الْمُسْلِمِينَ كافِرٌ
(la khilafa ‘anna sabba l-Lahi ta^ala mina l-mouslimina kafir) c’est-à-dire : « Il n’y a pas de divergence que celui qui insulte Allah ta^ala parmi les musulmans est devenu mécréant. »
Alors prends bien garde, mon frère musulman, de tomber dans le laisser aller dans le langage, et pèse tes paroles avec la balance de la Loi de l’Islam avant de les prononcer, car tout ce que l’esclave dit volontairement est inscrit par les deux anges. Notre Seigneur Allah tabaraka wata^ala dit :
﴿ مَّا يَلۡفِظُ مِن قَوۡلٍ إِلَّا لَدَيۡهِ رَقِيبٌ عَتِيدٞ ﴾
(ma yalfidhou min qawlin ‘il-la ladayhi Raqiboun ^Atid) [sourate Qaf verset 18] ce qui signifie : « Pas une parole qu’il prononce sans qu’il ait auprès de lui Raqib et ^Atid. »
C’est-à-dire que toutes les paroles que l’être humain dit, les anges Raqib et ^Atid les inscrivent. Elles seront donc soit en ta faveur, soit contre toi. Alors protège ta langue de dire la mécréance et d’autres choses laides encore, car certes, tu es responsable de ta langue.
Je demande à Allah tabaraka wata^ala qu’Il nous protège afin de rester sur l’Islam, qu’Il protège nos organes de tomber dans la désobéissance à Dieu. Certes n’a la capacité d’obéir à Dieu que celui à qui Dieu l’a accordée.
Enfin, je demande que Allah ta^ala me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours [1] :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفر للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah. Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.