Quand peut-on accomplir la prière du voyageur ?
Il est autorisé au voyageur de raccourcir les prières de quatre rak^ah, à savoir adh–dhouhr, al-^asr et al-^icha‘, en faisant deux rak^ah sous certaines conditions, parmi lesquelles :
1/ Que le voyage soit long, c’est-à-dire que l’aller dépasse une distance de seize farçakh. Le farçakh est égal à trois mil. Le mil est égal à six mille coudées, selon un avis, trois mille cinq cents coudées selon un deuxième avis et deux mille selon un troisième avis. Si l’on considère que la coudée vaut 46.5 cm, la distance serait d’après le premier avis de 133.92 Km, de 78.12 Km selon le second et de 44.64 Km selon le troisième. Quant au voyage court, il n’est alors pas permis au voyageur de raccourcir ses prières ;
2/ Que le voyageur ne commette pas de désobéissance par son voyage c’est-à-dire que le but de son voyage ne soit pas de commettre une désobéissance. Ainsi, le voyage qui est permis est par exemple le voyage pour faire du commerce ou pour se promener. Pendant ce voyage, il est autorisé au voyageur de raccourcir les prières. Mais quelqu’un qui commet une désobéissance par son voyage, comme celui qui voyage pour commettre la fornication, il ne lui est pas permis de raccourcir ses prières ;
3/ Le raccourcissement concerne les prières de quatre rak^ah qu’il accomplit pendant son voyage. Ainsi, on ne raccourcit pas la prière de al-maghrib, ni celle de as–soubh. D’autre part, on ne raccourcit pas la prière manquée avant le voyage, c’est-à-dire on ne la rattrape pas raccourcie pendant le voyage. Il faut la rattraper en complétant les quatre rak^ah. Il est permis de raccourcir la prière qu’on a manquée durant le voyage, c’est-à-dire de l’effectuer raccourcie au cours du voyage. Ceci a lieu par exemple, dans le cas où on aurait manqué la prière de adh–dhouhr à cause du sommeil en étant voyageur, si on la rattrape pendant le voyage, on la rattrape raccourcie si l’on veut ;
4/ Que le voyageur mette l’intention de raccourcir sa prière lors de l’entrée en rituel, en disant dans son cœur par exemple, lors de la formulation du takbir : « je fais la prière obligatoire de adh–dhouhr de deux rak^ah » ou « je fais la prière obligatoire de al-^asr de deux rak^ah », ou « je fais la prière obligatoire de al-^icha‘ raccourcie » ;
5/ Qu’il ne prenne pas pour imam quelqu’un qui est résident. Ainsi, il n’est pas valable pour le voyageur qui veut raccourcir sa prière d’avoir pour imam quelqu’un qui ne raccourcit pas, c’est-à-dire qui fait sa prière de quatre rak^ah sans la raccourcir.
Quelques détails sur le sujet :
1) Dans le cas où la destination du voyageur a deux chemins, l’un est long et l’autre court, s’il prend le chemin le plus long pour se rendre permis le raccourcissement de la prière et seulement dans cet objectif, il ne lui est pas autorisé de raccourcir. Mais s’il avait un autre objectif en empruntant ce chemin, même accompagné de l’objectif de se rendre permis le fait de raccourcir, par exemple la sûreté du chemin, sa facilité, une visite ou la visite d’un malade ou même si l’objectif était seulement de se promener, il peut raccourcir.
2) Le début du voyage a lieu en franchissant les remparts de la ville ou les limites de l’agglomération.
3) Si le voyageur entre dans un lieu dans lequel il a l’intention de résider quatre jours complets ou plus, c’est-à-dire quatre jours complets en dehors de ses jours d’arrivée et de départ, il ne peut y raccourcir la prière.
Peut-on avancer ou retarder ?
Il est permis à celui qui fait un long voyage de regrouper adh–dhouhr avec al-^asr dans le temps de l’un des deux, c’est-à-dire en avançant la prière de al-^asr au temps de adh–dhouhr ou en reculant adh–dhouhr jusqu’au temps de al-^asr. Il en est de même pour les prières de al-maghrib et de al-^icha‘. Il est autorisé d’avancer la prière de al-^icha‘ au temps de al-maghrib ou de retarder la prière de al-maghrib jusqu’au temps de al-^icha‘.
Comment avancer une prière ?
Si l’on regroupe pendant le temps de la première prière, il y a trois conditions :
1) Accomplir la première prière avant la seconde. Ainsi, on accomplit par exemple adh–dhouhr en premier puis al-^asr, ou al-maghrib puis al-^icha‘.
2) Avoir l’intention de regrouper présente dans son cœur et ce, pendant qu’on est dans la première prière.
3) Les faire immédiatement l’une après l’autre. Il n’est pas valable de regrouper en faisant une pause très longue, par rapport à l’usage. Toutefois, une petite pause n’est pas préjudiciable, comme par exemple le temps de faire l’iqamah –l’annonce de la prière– pour la seconde prière ou le temps de faire le tayammoum pour elle.
Comment retarder une prière ?
Il est une condition pour le regroupement, lorsqu’on recule la première prière d’avoir l’intention, dans le temps de la première prière, de la reculer jusque dans le temps de la seconde. Cette intention de reculer doit être présente alors qu’il reste du temps de la première prière ce qui suffit à la faire ou plus. Il n’est pas une condition de respecter l’ordre des deux prières, ni de les faire l’une immédiatement après l’autre, ni d’avoir l’intention dans son cœur de regrouper pendant la première prière.
Le cas du malade
Il est permis de regrouper les prières de adh–dhouhr avec al-^asr et de al-maghrib avec al-^icha‘ mais sans les raccourcir pour celui qui est résident et malade d’une maladie comportant une difficulté manifeste, que ce soit en anticipant ou en reculant, selon ce qui lui est le plus facile. Si le plus facile pour lui, c’est d’anticiper, cela lui est permis et si le plus facile pour lui, c’est de reculer, cela lui est permis.