Khoutbah

Khoutbah n°1217 : La Foi en Dieu et en Son Messager

Parmi les obligations qui incombent aux personnes responsables, il y a de croire en Dieu et en Son Messager et c’est la base de toutes les obligations, la meilleure, la plus importante et la plus prioritaire des obligations.

Khoutbah n°1217

Discours du vendredi 20 janvier 2023 correspondant au 27 Joumada l-‘akhirah 1444 de l’Hégire.

La foi en Dieu et en Son Messager   

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louange à Dieu, Celui Qui est unique, Qui domine par Sa puissance et Qui n’est pas vaincu, Celui Qui accepte le repentir des croyants et Qui fait succéder la nuit au jour, pour que cela soit un rappel pour qui possède un cœur et des yeux, et un sujet de méditation pour qui possède une raison et une réflexion saine. Que davantage d’honneur et d’élévation en degrés soient accordés à notre maître مُحَمَّد Mouhammad ainsi qu’à sa proche parenté musulmane et à ses compagnons bons et purs, ainsi que l’apaisement quant au sort de sa communauté. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique Qui n’a pas d’associé, et je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, مُحَمَّد Mouhammad, est Son esclave et Son messager, Son élu et Son bien-aimé. Que Dieu l’honore et l’élève en degré ainsi que tout messager qu’Il a envoyé, lui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, guide annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur d’un châtiment. Il a parfaitement transmis le message et s’est acquitté de sa mission et a prodigué le conseil à la communauté des croyants, que Dieu le rétribue pour nous du mieux qu’Il ait rétribué l’un de Ses prophètes.

Esclaves de Dieu, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ العَظِيم Al-^Aliyy Al-^Adhim, Lui Qui dit dans Son Livre, dans la sourate الفتح Al-Fath :

﴿ وَمَن لَّمۡ يُؤۡمِنۢ بِٱللَّهِ وَرَسُولِهِۦ فَإِنَّآ أَعۡتَدۡنَا لِلۡكَٰفِرِينَ سَعِيرٗا ﴾

(waman lam you’min bil-Lahi waraçoulihi fa’inna ‘a^tadna lil-kafirina sa^ira

ce qui signifie : « Et celui qui ne croit pas en Dieu et en Son Messager, certes Nous avons préparé pour les mécréants l’enfer. »

Mes frères de foi, parmi les obligations qui incombent aux personnes responsables, il y a de croire en Dieu et en Son Messager et c’est la base de toutes les obligations, la meilleure, la plus importante et la plus prioritaire des obligations.

Concernant la foi en Dieu, elle consiste à croire en Son existence تعالى selon ce qui est digne de Lui. Ainsi, Dieu existe, il n’y a pas de doute sur Son existence, Il existe sans comment, sans quantité, sans endroit et sans direction.

Concernant la foi en مُحَمَّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم, elle consiste à croire qu’il s’agit de مُحَمَّد Mouhammad, fils de عبد الله ^Abdou l-Lah, qu’il est le messager de Dieu envoyé aux humains et aux jinn, et qu’il est véridique en tout ce qu’il a transmis de la part de Dieu.

Ainsi, le plus éminent des droits que Dieu a sur Ses esclaves, c’est qu’ils aient connaissance de Dieu تعالى tout en Lui consacrant à Lui seul, exclusivement, l’adoration, c’est-à-dire l’extrême soumission. Or notre connaissance à propos de Dieu n’advient pas en cernant Sa réalité mais en sachant ce qui est obligatoire selon la raison à Son sujet, comme le fait qu’Il est éternel exempt de début, unique, qu’Il sait tout et qu’Il est différent de toutes les créatures ; mais aussi en l’exemptant de tout ce qui est impossible à Son sujet, comme le fait d’avoir un associé, une limite, c’est-à-dire une taille, une forme, un aspect, une image, d’occuper un endroit ou d’être dans une direction [tout cela est impossible à Son sujet] ; et en sachant également ce qui est possible à Son sujet تعالى, comme de créer une chose ou de ne pas la créer.

L’Imam Ahmad Ar-Rifa^iyy, que Dieu l’agrée, a dit : « L’extrême limite de notre connaissance de Dieu, c’est d’avoir la certitude qu’Il existe تعالى sans comment et sans endroit. » Cela signifie que la limite à laquelle peut parvenir l’esclave concernant la connaissance de Dieu, c’est d’avoir la croyance certaine, qui n’est entachée d’aucun doute, en l’existence de Dieu تعالى sans comment et sans endroit. Sa parole : « sans comment » est explicite pour nier le corps, le fait d’occuper un endroit, la forme, le mouvement, l’immobilité, le contact, la séparation et la position assise au sujet de Dieu, Lui Qui est exempt de toute imperfection. En effet, le comment englobe tout ce qui fait partie des attributs des créatures. Celui qui a la certitude que Dieu existe sans comment et sans endroit, aura atteint la limite à laquelle peut parvenir l’être humain concernant la connaissance de Dieu تبارك وتعالى.

Quant à la connaissance de Son Messager صلَّى الله عليه وسلم, elle a lieu par la connaissance de ce qui est obligatoire au sujet des prophètes, de ce qui est impossible à leur sujet et de ce qui est possible les concernant.

Il est un devoir de joindre la foi au message de notre Maître مُحَمَّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم à la foi en Dieu تعالى. Croire conjointement aux deux témoignages est indispensable pour être sauvé de l’éternité à jamais en enfer. Par conséquent, celui qui a pour croyance que Dieu existe, mais n’a pas cru en مُحَمَّد Mouhammad, celui-là n’est pas croyant, ni musulman. Preuve en est le verset précédemment cité.

Il n’en est pas comme l’ont dit certains associateurs : « Il nous sera donné dans l’au-delà mieux que ce que vous [les croyants] aurez. » En effet, Dieu تعالى les dément dans le verset de la sourate القَلَم Al-Qalam :

﴿ أَفَنَجۡعَلُ ٱلۡمُسۡلِمِينَ كَٱلۡمُجۡرِمِينَ ٣٥ ﴾

 (‘afanaj^alou l-mouslimina kal-moujrimin)

ce qui signifie : « Allons-Nous rendre équivalents les musulmans et les mécréants !? » c’est-à-dire que Dieu n’a pas rendu équivalents selon Son jugement ceux qui ont cru en leur Seigneur et les mécréants. Ceci est exprimé sous forme d’une interrogation signifiant le désaveu, pour indiquer leur erreur et pour les blâmer et rejeter ce qu’ils disent.

Il est donc un devoir de croire en Dieu et en Son Messager, mes frères de foi, et ne prêtez aucune attention à celui qui contredirait tout cela, en jugeant équivalents les croyants et ceux qui ne le sont pas, et qui appellerait les gens à croire et à adorer ce qu’ils veulent au lieu d’adorer Dieu, et c’est par Dieu que l’on recherche la protection. Certes, le Jour dernier arrivera et l’interrogatoire qui aura lieu ce Jour-là est une vérité. Or la plus importante des choses sur laquelle l’être humain sera jugé, c’est la foi.

N’est-ce pas qu’il a été rapporté que certains des mécréants de Qouraych avaient demandé au Prophète صلَّى الله عليه وسلم d’adorer leurs idoles une année et qu’ils adorent, eux, son Dieu l’année suivante. Alors, Dieu تعالى a révélé la sourate الكَافِرُون Al-Kafiroun, Dieu تعالى dit :

﴿ قُلۡ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلۡكَٰفِرُونَ ١ ﴾

(qoul ya ‘ayyouha l-kafiroun)

qui signifie : « Dis[ô مُحَمَّد Mouhammad] : » Puis Dieu a ordonné au Messager de s’adresser à eux en les interpelant : « …ô vous les mécréants ! », et de leur dire :

﴿ لَآ أَعۡبُدُ مَا تَعۡبُدُونَ ٢ ﴾

(la ‘a^boudou ma ta^boudoun)

ce qui signifie : « Je n’adore pas ce que vous adorez » c’est-à-dire : ni maintenant ni le restant de ma vie, je n’adorerai ce que vous adorez.

﴿ وَلَآ أَنتُمۡ عَٰبِدُونَ مَآ أَعۡبُدُ ٣ ﴾

(wala ‘antoum ^abidouna ma ‘a^boud)

ce qui signifie : « Pas plus que vous n’adorez Celui Que j’adore » c’est-à-dire : ni maintenant ni dans le futur vous n’adorerez Celui Que j’adore ; car Dieu تعالى sait de toute éternité qu’ils ne seront jamais croyants. Et Dieu a ordonné au Prophète de leur dire :

﴿ وَلَآ أَنَا۠ عَابِدٞ مَّا عَبَدتُّمۡ ٤ وَلَآ أَنتُمۡ عَٰبِدُونَ مَآ أَعۡبُدُ ٥ ﴾

(wala ‘ana ^abidoun ma ^abadtoum, wala ‘antoum ^abidouna ma ‘a^boud)

ce qui signifie : « Je ne suis pas un adorateur de ce que vous adorez. Pas plus que vous n’êtes des adorateurs de Celui Que j’adore. » Il y a ici une insistance qui revient à couper tout faux espoir de la part des non croyants et qui confirme l’annonce qu’ils mourront sur la mécréance, qu’ils n’entreront jamais en Islam et ne seront donc jamais croyants.

﴿ لَكُمۡ دِينُكُمۡ وَلِيَ دِينِ ٦ ﴾

(lakoum dinoukoum waliya din)

Ce verset comporte une menace. Ainsi, Sa parole :

﴿ لَكُمۡ دِينُكُمۡ ﴾

(lakoum dinoukoum)

signifie : « Vous avez votre religion » qui est fausse et qui est votre adoration d’autre que Dieu, et Sa parole :

﴿ وَلِيَ دِينِ ٦ ﴾

(waliya din)

signifie : « et j’ai ma religion » qui est la religion de vérité, l’Islam. C’est-à-dire : Vous, vous avez votre association (chirk) alors que moi j’ai ma croyance en l’unicité de Dieu (Tawhid). Ceci représente un summum dans le fait de se déclarer innocent des choses fausses auxquelles croient les mécréants. On trouve une formulation semblable qui comporte le sens de la menace et de la mise en garde dans Sa parole تعالى, dans la sourate الكهف Al-Kahf :

﴿ فَمَن شَآءَ فَلۡيُؤۡمِن وَمَن شَآءَ فَلۡيَكۡفُرۡۚ ﴾

(faman cha’a falyou’min waman cha’a falyakfour) [18/29] ce verset signifie : « Celui qui choisit la foi ne sera pas comme celui qui choisit la mécréance, car celui qui choisit la mécréance en rendra compte et sera châtié ; et celui qui choisit la foi en sera récompensé. » Le reste du verset indique bien cette signification-là, dans la sourate الكهف Al-Kahf :

﴿ إِنَّآ أَعۡتَدۡنَا لِلظَّـٰلِمِينَ نَارًا أَحَاطَ بِهِمۡ سُرَادِقُهَاۚ وَإِن يَسۡتَغِيثُواْ يُغَاثُواْ بِمَآءٍ كَٱلۡمُهۡلِ يَشۡوِي ٱلۡوُجُوهَۚ بِئۡسَ ٱلشَّرَابُ وَسَآءَتۡ مُرۡتَفَقًا ﴾

(‘inna ‘a^tadna lidhdhalimina naran ‘ahata bihim souradiqouha wa’in yastaghithou youghathou bima’in kal-mouhli yachwi l-woujouha bi’sa ch-charabou wasa’at mourtafaqa)

ce qui signifie : « Nous avons préparé pour les mécréants un feu qui les enveloppera de toute part ; s’ils appellent au secours, on déversera sur eux un liquide comme de la lie d’huile bouillante qui brûlera leurs visages. Quel mauvais breuvage et quelle mauvaise demeure ! »

Nous demandons à Dieu تعالى de nous faire vivre musulmans, de nous faire mourir croyants et de nous préserver des différentes causes de désobéissances dans la religion.

Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers des discours selon Ach-Chafi^iyy. Pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français, les piliers devraient être dits en arabe.