Discours en Arabe et en Français
Khoutbah n°986
Discours du vendredi 17 août 2018 correspondant au 6 dhou l-hijjah 1439 de l’Hégire.
La Station à ^Arafah
Al-hamdou lil-Lahi [1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Allah, nous Le remercions. Nous recherchons Son aide et nous recherchons Sa bonne guidée. Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Allah guide, nul ne l’égare et celui qu’Il égare nul ne le guide.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, Lui Seul, Il n’a pas d’associé. Il n’a pas de semblable. Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, celui qui est comme la prunelle de nos yeux, Mouhammad, qu’il est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et celui qu’Il agrée le plus. Que Allah l’honore et l’élève davantage en degrés et qu’Il l’apaise quant au sort de sa communauté, ainsi que tous les messagers qu’Il a envoyés.
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy, Al-^Adhim, de vous attacher à la religion agréée par Allah en œuvrant conformément à Sa parole ta^ala :
﴿ وَٱعۡتَصِمُواْ بِحَبۡلِ ٱللَّهِ جَمِيعٗا وَلَا تَفَرَّقُواْۚ وَٱذۡكُرُواْ نِعۡمَتَ ٱللَّهِ عَلَيۡكُمۡ إِذۡ كُنتُمۡ أَعۡدَآءٗ فَأَلَّفَ بَيۡنَ قُلُوبِكُمۡ فَأَصۡبَحۡتُم بِنِعۡمَتِهِۦٓ إِخۡوَٰنٗا وَكُنتُمۡ عَلَىٰ شَفَا حُفۡرَةٖ مِّنَ ٱلنَّارِ فَأَنقَذَكُم مِّنۡهَاۗ كَذَٰلِكَ يُبَيِّنُ ٱللَّهُ لَكُمۡ ءَايَٰتِهِۦ لَعَلَّكُمۡ تَهۡتَدُونَ ﴾
[sourate Al ^Imran / 103] (wa^tasimou bihabli l-Lahi jami^an wala tafarraqou wadhkourou ni^mata l-Lahi ^alaykoum ‘idh kountoum ‘a^da’an fa’allafa bayna qouloubikoum fa’asbahtoum bini^matihi ‘ikhwanan wakountoum ^ala chafa houfratin mina n-nari fa’anqadhakoum minha kadhalika youbayyinou l-Lahou lakoum ‘ayatihi la^allakoum tahtadoun) ce qui signifie : « Attachez-vous tous ensemble à la religion agréée par Allah et ne vous séparez pas. Évoquez la grâce de Allah, comment vous étiez auparavant des ennemis et comment Il a uni vos cœurs, par Sa grâce vous êtes devenus des frères ; vous étiez à deux doigts de tomber en enfer, et Il vous en a sauvés. C’est ainsi que Allah vous montre Ses signes, puissiez-vous être bien-guidés. »
Mes frères de foi, la communauté de notre maître Mouhammad attend ces jours-ci un évènement important, une des plus grandes manifestations d’adoration de Dieu et d’unité des musulmans puisqu’ils se réunissent dans toute la différence de leurs origines et toute la diversité de leurs langues sous la bannière de la croyance en l’unicité de Allah, sous la bannière du tawhid, celle qui les réunit en un même lieu pour invoquer un Seigneur unique, pour adorer Allah Qui seul mérite d’être adoré.
Durant la station à ^Arafah, les musulmans diront :
لَبَّيْكَ اللَّهُمَّ لَبَّيْكَ، لَبَّيْكَ لاَ شَرِيكَ لَكَ لَبَّيْكَ، إِنَّ الحَمْدَ وَالنِّعْمَةَ لَكَ وَالمُلْكَ، لاَ شَرِيكَ لَكَ
(labbayka l-Lahoumma labbayk ; labbayka la charika laka labbayk ; ‘inna l-hamda wan-ni^mata laka wal-moulk ; la charika lak) ce qui signifie : « Nous répondons à Ton appel, ô Allah, nous y répondons. Nous y répondons, Tu n’as pas d’associé, nous y répondons. Certes Tu mérites la louange et les bienfaits [que Tu nous accordes] T’appartiennent ; Tu as la souveraineté, Tu n’as pas d’associé dans la divinité. »
Cette station à ^Arafah, est une station qui retient les regards, pour laquelle s’attendrissent les cœurs et pour laquelle les yeux se noient de larmes, par langueur pour les hauts-lieux de La Mecque, de Mina et de ^Arafah, par désir de prendre part aux rituels magnifiques que l’on accomplit en ces lieux.
Allah ta^ala dit :
﴿ وَٱعۡتَصِمُواْ بِحَبۡلِ ٱللَّهِ ﴾
(wa^tasimou bihabli l-Lah) c’est-à-dire qu’Il nous a ordonné de nous attacher à la religion, de ne pas dépasser les limites de la religion et de chercher refuge et de nous unir dans la religion que Allah agrée, le Tout puissant Qui n’est concerné ni par la somnolence ni par le sommeil ;
﴿ وَلَا تَفَرَّقُواْۚ ﴾
(wala tafarraqou) c’est-à-dire ne vous séparez pas car dans la séparation, il y a une faiblesse alors que dans l’union, il y a une force ;
﴿ وَٱذۡكُرُواْ نِعۡمَتَ ٱللَّهِ عَلَيۡكُمۡ ﴾
(wadhkourou ni^mata l-Lahi ^alaykoum) c’est-à-dire que Allah nous rappelle une grâce éminente qu’Il nous a accordée, à savoir la grâce de la foi en Allah Celui Qui est éminent.
Allah nous a enseigné dans le Qour’an que les compagnons du Messager de Allah se sont unis et rassemblés sur la foi en Allah et en Son Messager. Ils ont uni leurs cœurs et ont fraternisé à l’ombre de la bannière (la ‘ilaha ‘il-la l-Lah, Mouhammadoun raçoulou l-Lah), qui proclame qu’Il n’est de dieu que Allah et que Mouhammad est le messager de Allah, le regard dirigé vers un seul et même objectif : lever haut cette bannière et marcher sur la voie de la piété et de la sincérité envers Allah, du dévouement et du don de soi par recherche de l’agrément de Allah ^azza wajall.
Chers frères, l’attachement à la voie de la sauvegarde, c’est l’attachement au Livre de Allah et à la tradition de Son Messager.
Combien est éminente la parole de notre Messager lorsqu’il a donné un discours aux gens rassemblés lors de son pèlerinage d’adieu et qu’il a dit :
(( أَيُّهَا النَّاسُ إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ فَلَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا كِتَابَ اللهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ، إِنَّ كُلَّ مُسْلِمٍ أَخُو المُسْلِمِ، المُسْلِمُونَ إِخْوَةٌ، وَلاَ يَحِلُّ لامْرِئٍ مِنْ مَالِ أَخِيهِ إِلاَّ مَا أَعْطَاهُ عَنْ طِيبِ نَفْسٍ، وَلاَ تَظْلِمُوا، وَلاَ تَرْجَعُوا بَعْدِي كُفَّارًا يَضْرِبُ بَعْضُكُمْ رِقَابَ بَعْضٍ))
[rapporté par Al-Bayhaqiyy dans Dala’ilou n-Noubouwwah] (‘ayyouha n-naçou ‘inni qad taraktou fikoum ma ‘ini ^tasamtoum bihi falan tadillou ‘abada kitaba l-Lahi wasounnata nabiyyih ; ‘inna koula mouslimin ‘akhou l-mouslim, al-mouslimouna ‘ikhwah, wala yahil-lou limri’in min mali ‘akhihi ‘il-la ma ‘a^tahou ^an tibi nafsin, wala tadhlimou, wala tarji^ou ba^di kouffara yadribou ba^doukoum riqaba ba^d) ce qui signifie : « Ô vous les gens, j’ai laissé parmi vous ce grâce à quoi, si vous vous y attachez, vous ne serez jamais égarés : le Livre de Allah et la Sounnah de Son prophète. Tout musulman est le frère du musulman. Les musulmans sont des frères. Il n’est licite à quelqu’un de profiter du bien de son frère que ce qu’il lui a donné de bon cœur. Ne soyez pas injustes et ne redevenez pas, après mon décès, comme des mécréants s’entretuant les uns les autres. »
Allah ta^ala dit :
﴿ وَكُنتُمۡ عَلَىٰ شَفَا حُفۡرَةٖ مِّنَ ٱلنَّارِ فَأَنقَذَكُم مِّنۡهَاۗ ﴾
(wakountoum ^ala chafa houfratin mina n-nari fa’anqadhakoum minha) c’est-à-dire que Allah vous a sauvés du feu de l’enfer grâce à l’Islam. En effet, si quelqu’un mourrait chargé d’une forme d’association ou de toute autre sorte de mécréance, comme en reniant l’existence de Allah ou en Le rabaissant, ou bien en se moquant de la religion de l’Islam, ou en se moquant de l’un des prophètes de Allah ou en se moquant de l’un des anges, il irait en enfer pour l’éternité et n’en sortirait jamais, son châtiment ne serait jamais allégé.
Mes frères de foi, nous appelons à s’attacher au Livre de Allah, à s’attacher à la Tradition de Son messager, à partir de laquelle nous est parvenue sa parole :
((مَنْ يُرِدِ اللهُ بِهِ خَيْرًا يُفَقِّهْهُ فِي الدِّينِ ))
(man youridi l-Lahou bihi khayran youfaqqih-hou fi d-din) ce qui signifie : « Celui à qui Allah prédestine le bien, Il fait qu’il apprend la religion. »
Chers bien-aimés, l’épidémie d’ignorance s’est propagée et la maladie qui pousse à s’attacher au faux et à l’égarement s’est largement répandue. L’être humain n’a pas d’autre moyen pour y faire face aujourd’hui que de s’attacher à la connaissance, en apprenant la religion et en l’appliquant, et de s’attacher à la voie du juste milieu et de la modération en suivant la vérité. Allah ta^ala dit :
﴿ وكَذَلِكَ جَعَلْناكُمْ أُمَّةً وَسَطًا ﴾
[sourat Al-Baqarah /143] (wakadhalika ja^alnakoum ‘oummatan waçata) ce qui signifie : « De plus, Nous avons fait de vous une communauté du juste milieu. »
Mes frères de foi, nous voici en ces jours de grands mérites et de grandes bénédictions. Nous renouvelons l’appel à la connaissance, à la modération, au juste milieu, à la fraternité sur les fondements de l’attachement aux règles de la religion éminente, l’Islam.
Nous renouvelons l’appel à l’apprentissage, à la connaissance de la foi en Allah et de la foi en Son Messager Mouhammad, à la connaissance des règles de la religion pour que chaque musulman dispose de la balance de la Loi grâce à laquelle il puisse distinguer ce qui est excellent de ce qui est corrompu, le licite de l’illicite, le vrai du faux, le bon du mauvais.
Mes frères de foi, les pèlerins attendent aujourd’hui le meilleur des jours de l’année, c’est-à-dire le jour de ^Arafah. At-Tirmidhiyy et d’autres ont rapporté que le Messager de Allah a dit à son sujet :
(( أَفْضَلُ الدُّعَاءِ يَوْمُ عَرَفَةَ وَأَفْضَلُ مَا قُلْتُ أَنَا وَالنَّبِيُّونَ مِنْ قَبْلِي لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللهُ وَحْدَهُ لاَ شَرِيكَ لَهُ، لَهُ الـمُلْكُ وَلَهُ الحَمْدُ وَهُوَ عَلَى كُلِّ شَىْءٍ قَدِيرٍ))
(‘afdalou d-dou^a’i yawmou ^Arafah, wa’afdalou ma qoultou ‘ana wan-nabiyyouna min qabli la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou wahdahou la charika lah lahou l-moulkou walahou l-hamdou wahouwa ^ala koulli chay’in qadir) ce qui signifie : « La meilleure des invocations est celle que l’on fait le jour de ^Arafah et la meilleure parole que j’ai dite, moi ainsi que les prophètes qui m’ont précédé, c’est : (la ‘ilaha ‘il-la l-Lah wahdahou la charika lah lahou l-moulkou walahou l-hamdou wahouwa ^ala koulli chay’in qadir) : « Il n’est de dieu que Allah Lui seul, Il n’a pas d’associé, à Lui la souveraineté et à Lui la louange et Il est sur toute chose tout puissant. »
Il est recommandé de jeûner le jour de ^Arafah pour qui n’accomplit pas le pèlerinage. En effet, lorsque le Messager de Allah fut interrogé au sujet du jour de ^Arafah, il a dit :
((يُكَفرُ السَّنَةَ المَاضِيَةَ وَالبَاقِيَةَ ))
[rapporté par Mouslim] (youkaffirou s-sanata l-madiyata wal-baqiyah) ce qui signifie : « Le jeûne [de ^Arafah] expie les péchés de l’année écoulée et de l’année à venir. »
Concernant le pèlerin, il lui est recommandé de ne pas jeûner ce jour-là. Il lui est recommandé de faire beaucoup d’invocations, beaucoup de récitations de Qour’an, beaucoup de tahlil (c’est-à-dire la parole la ‘ilaha ‘il-la l-Lah qui signifie il n’est de dieu que Allah ) car ce sont-là des actes que l’on fait dans ce lieu béni. Il convient que le pèlerin multiplie les supplications, les actes de soumission et de crainte envers Allah, manifeste sa faiblesse, son besoin total et sa soumission à l’égard de Allah.
Il lui est recommandé de multiplier les talbiyah en élevant la voix, en disant : (labbayka l-Lahoumma labbayk ; labbayka la charika laka labbayk ; ‘inna l-hamda wan-ni^mata laka wal-moulk ; la charika lak).
Il multiplie également les invocations en faveur du Messager, les paroles de recherche de pardon et il fait le repentir de tous ses péchés car c’est là-bas qu’il convient de verser des larmes et de rechercher l’exaucement des demandes.
Il est parvenu du Prophète de bonne guidée salla l-Lahou ^alayhi wasallam:
((مَا مِنْ يَوْمٍ أَكْثَرَ مِنْ أَنْ يَعْتِقَ اللهُ تَعَالَى فِيهِ عَبْدًا مِنَ النَّارِ مِنْ يَوْمِ عَرَفَة ))
[rapporté par Mouslim] (ma min yawmin ‘akthara min ‘an you^tiqa l-Lahou ta^ala fihi ^abdan mina n-nari min yawmi ^Arafah) ce qui signifie : « Il n’y a pas un jour dans lequel Allah affranchit plus de gens de l’enfer que le jour de ^Arafah. »
Il est parvenu du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam qu’il a dit :
((مَا رُؤِيَ الشَّيْطَانُ أَصْغَرَ وَلاَ أَحْقَرَ وَلاَ أَدْحَرَ وَلاَ أَغْيَظَ مِنْهُ فِي يَوْمِ عَرَفَة وَمَا ذَاكَ إِلاَّ أَنَّ الرَّحْمَةَ تَنْزِلُ فِيهِ فَيُتَجَاوَزُ عَنِ الذُّنُوبِ العِظَامِ ))
(ma rou’iya ch-chaytanou ‘asghara wala ‘ahqara wala ‘adhara wala ‘aghyadha minhou fi yawmi ^Arafah wama dhaka ‘il-la ‘anna r-rahmata tanzilou fihi fayoutajawazou ^ani dh-dhounoubi l-^idham) ce qui signifie : « Le chaytan n’est jamais plus petit, plus humilié, plus rabaissé ni plus contrarié que le jour de ^Arafah. Tout cela car une miséricorde particulière descend ce jour-là et les grands péchés ce jour-là sont pardonnés. »
Al-Foudayl Ibnou ^Iyad, que Allah l’agrée, a vu les larmes des gens le jour de ^Arafah. Il a alors dit : « Voyez-vous, si tous ces gens venaient vers un même homme et lui demandaient un sixième de dirham –c’est-à-dire quelque chose d’une très faible valeur–, cet homme refuserait-il de le leur donner ? » Il a été dit : « Non. » Il dit : « Par Allah, le pardon de Allah ^azza wajall est plus facile à obtenir que la réponse de cet homme à ces gens-là. »
Nous demandons à Allah qu’Il nous pardonne et qu’Il nous fasse miséricorde, Lui Qui est le plus miséricordieux des miséricordieux. Ô Allah améliore les relations entre nous, unis nos cœurs, accorde la réussite aux pèlerins qui vont à la Maison sacrée pour qu’ils puissent accomplir ce que Tu agrées. Aide-les et fais qu’ils reviennent chez nous sains et saufs, ô Seigneur des mondes.
Voici mes propos et je demande à Allah de me pardonner ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours[2] :
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.
[2] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.