بِــــــــــــــــــسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيــــــــــــــــــــــم
Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants
الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين
La louange est à Allah le Seigneur des mondes,
والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ
Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.
Khoutbah n°892
Le vendredi 28 octobre 2016, correspondant au 27 Al-Mouharram 1438 de l’Hégire
^Oumar Ibnou l-Khattab
La louange est à Allah, le Seigneur des mondes. La louange est à Allah Qui a accordé aux créatures des hommes qui préservent leur religion et Qui a fait que leur conduite mémorable soit un soutien pour cette religion.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, et je témoigne que notre maître, notre Prophète Mouhammad est Son esclave et Son envoyé à toutes les créatures en tant que miséricorde pour les mondes. Ô Allah, honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad l’Honnête, ainsi que sa famille, ses compagnons et leurs successeurs et ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.
Esclaves de Allah, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Adhim, et de persévérer sur la guidée de Son Prophète honoré. Allah ta^ala dit :
﴿ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ رِجَالٌ صَدَقُوا مَا عَاهَدُوا اللَّهَ عَلَيْهِ فَمِنْهُمْ مَنْ قَضَى نَحْبَهُ وَمِنْهُمْ مَنْ يَنْتَظِرُ وَمَا بَدَّلُوا تَبْدِيلًا ﴾
[sourat Al-‘Ahzab / 23] (mina l-mou’minina rijaloun sadaqou ma ^ahadou l-Laha ^alayhi faminhoum man qada nahbahou waminhoum man yantadhirou wama baddalou tabdila)
« Il y a parmi les croyants des hommes qui ont respecté les engagements qu’ils ont pris à l’égard de Allah, parmi eux il y a ceux qui ont terminé leurs vies et d’autres pas encore, et ils n’ont pas changé leur engagement. »
Les meilleurs hommes de cette communauté après son Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam sont les quatre califes bien guidés, Abou Bakr, ^Oumar, ^Outhman et ^Aliyy, que Allah les agrée. La durée de leur califat fut d’environ trente ans.
Nous allons parler aujourd’hui de ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, le deuxième calife bien guidé, le meilleur de cette communauté après son Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam et Abou Bakr, que Allah l’agrée. Son califat dura dix ans et six mois environ. Il fut investi du califat après le décès de Abou Bakr As–Siddiq, que Allah l’agrée, en l’an treize de l’Hégire. Il est l’Émir des croyants, Abou Hafs, ^Oumar fils de Al-Khattab fils de Noufayl fils de ^Abdou l-^Ouzza fils de Riyah le Qourachite. Sa mère s’appelait Hantamah fille de Hachim. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam l’a surnommé Al-Farouq, parce qu’il tranchait entre le vrai et le faux.
Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( إنّ اللهَ جعل الحقَّ على لسانِ عمرَ وقلبِه ))
[rapporté par At-Tirmidhiyy dans ses Sounan] (‘inna l-Laha ja^ala l-haqqa ^ala liçani ^Oumara waqalbih)
« Allah a fait que la vérité soit sur la bouche de ^Oumar et dans son cœur. »
Il était né, que Allah l’agrée, treize ans après l’année de l’éléphant. Il est entré en Islam après qu’y soient entrés quarante hommes et onze femmes. Il était grand de taille, comme s’il était sur une monture, il était chauve, il avait la peau de couleur blanche avec un teint rosé, sa barbe était fournie mais ses favoris ne l’étaient pas ; il était modeste, ascète, il craignait Dieu et se suffisait de peu.
^Oumar fut investi du califat par recommandation de Abou Bakr As–Siddiq, que Allah les agrée tous les deux. Il s’acquitta du califat avec véracité, équité, bonne gestion et bonne stratégie. Il ne craignait pour l’agrément de Dieu le blâme de personne. Malgré sa fermeté, il était modeste. On rapporte qu’il a porté lui-même la farine et le blé sur son dos chez des orphelins, quand il avait pris connaissance de leur état de pauvreté et de famine. Une femme l’avait repris parce qu’il avait défendu d’augmenter le montant des dotes des femmes au-delà de que ce qu’avait donné le Prophète ^alayhi s-salam ou de ce qui avait été accordé à l’une de ces filles. Cette femme avait dit à ^Oumar : « Tu n’as pas à le faire, ô Émir des croyants. Allah ta^ala dit :
﴿ وَآتَيْتُمْ إِحْدَاهُنَّ قِنْطَارًا فَلَا تَأْخُذُوا مِنْهُ شَيْئًا ﴾
[sourat An-Niça’ / 20] (wa’ataytoum ‘ihdahounna qintaran fala ta’khoudhou minhou chay’a)
« Même si vous aviez donné à l’une d’entre elle un quintal, n’en reprenez rien. »
Notre maître ^Oumar était alors revenu sur la chaire, le minbar, et il avait indiqué aux gens son erreur et qu’il revenait sur ce qu’il avait dit et il avait ajouté : « Une femme a dit vrai et ^Oumar s’est trompé ». Que Allah l’agrée.
À l’époque de ^Oumar, que Allah l’agrée, il y a eu beaucoup de conquêtes, parmi lesquelles celles de Jérusalem, Baytou l-Maqdis, qui s’appelait ‘Ilya’. Les gens de Baytou l-Maqdis avaient demandé l’armistice et avaient dit à Abou ^Oubaydah : « Envoie un émissaire à votre calife pour que ce soit lui qui nous donne le pacte d’armistice. » L’Émir des croyants est donc entré à Al-Jabiyah et les gens de Baytou l-Maqdis étaient venus. Artaboun, l’émir de l’armée des Romains avait fui en Égypte et c’est ainsi que fut prononcé l’armistice entre l’Émir des croyants et les gens de Baytou l-Maqdis avec des conditions bien connues. Puis, l’Émir des croyants, ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, a envoyé ^Amr Ibnou l-^As en Égypte et il l’a fait suivre par Az–Zoubayr Ibnou ^Awwam. Ils s’étaient dirigés vers l’Égypte et les musulmans sont entrés en Égypte et l’ont conquise.
En l’an dix-sept de l’Hégire, l’Émir des croyants est parti accomplir la ^oumrah. Il est resté vingt jours à La Mecque et c’est à ce moment-là qu’il a élargi la mosquée Al-Haram, que Dieu le rétribue en bien pour les musulmans. C’est cette même année que l’Émir des croyants a épousé ‘Oummou Koulthoum, la fille de ^Aliyy Ibni Abi Talib. ^Aliyy, que Allah l’agrée, avait envoyé sa fille ‘Oummou Koulthoum, pour une affaire, chez ^Oumar. Puis il lui avait demandé si elle lui avait plu pour qu’il la lui donne en mariage. ^Oumar avait accepté et ceci indique l’extrême amour que ^Aliyy portait à ^Oumar, son grand respect pour lui et le fait que ^Oumar avait à cœur d’avoir l’honneur par la famille du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam et avoir pour beau-père ^Aliyy, que Allah les agrée tous les deux. Combien ils s’aimaient sincèrement l’un et l’autre par recherche de l’agrément de Dieu.
En l’an dix-huit de l’Hégire, il y a eu une extrême famine à Médine et ses alentours. Le vent ramenait le sable comme de la cendre, c’est pour cela que cette année fut appelée l’année de la cendre. Beaucoup de gens périrent à cause de la famine et du manque de pluie. Les animaux ne trouvaient plus à manger, au point qu’un compagnon égorgea une brebis après que sa famille avait insisté et il leur avait dit : « Mais il n’y a rien dedans. » Après l’avoir égorgée, il avait vu que ses os étaient rouges, alors il avait dit : « Ya Mouhammadah » et il s’était rendu à la tombe du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam et avait dit : « Ô Messager de Allah, demande la pluie pour ta communauté », c’est-à-dire invoque Dieu pour qu’Il fasse tomber de la pluie, « car ils sont en train de périr. » Il avait alors vu le Prophète Mouhammad dans le rêve qui lui avait ordonné de passer le salam à ^Oumar et de lui annoncer qu’ils allaient recevoir la pluie, en lui ordonnant de lui dire : (^alayka bil-kaysi l-kays) c’est-à-dire fournis tout ton effort. Cet homme vint voir ^Oumar et lui annonça ce qu’il avait vu. ^Oumar, que Allah l’agrée, se mit à pleurer et se dirigea vers les gens pour leur annoncer le rêve que cet homme avait fait et pour leur demander le conseil si, dans les choses qu’ils voyaient de lui, il avait fait preuve de manquement ou s’il avait fait un choix alors qu’un autre aurait été meilleur. Ils lui ont alors suggéré de faire la prière de demande de la pluie, l’istisqa, et de demander le renfort des musulmans des différentes régions en dehors du Hijaz. Il adressa des lettres aux émirs des différentes régions pour qu’ils envoient du secours aux gens de Médine et de ses alentours. Et ^Oumar, que Allah l’agrée, a fait la prière de demande de la pluie et donna un discours. Il y avait avec lui Al-^Abbas Ibnou ^Abdi l-Mouttalib, l’oncle du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam. ^Oumar a fait le tawassoul par Al-^Abbas. Il s’est mis à genoux et a invoqué : « Ô Allah, nos partisans n’ont pas pu nous secourir, nous n’avons plus de force pour nous secourir, nous ne sommes pas capables de nous sauver nous-mêmes, il n’est de préservation et de force que par Toi, ô Allah, accorde-nous la pluie et revivifie les esclaves et le pays » et ce jusqu’à ce que la pluie se mette à tomber et qu’ils soient secourus. Puis les caravanes d’Iraq, envoyées par Abou Mouça Al-‘Ach^ariyy vinrent avec des provisions, ainsi que le blé d’Égypte que ^Amr Ibnou l-^As avait envoyé par la mer. Et l’épreuve fut dissipée par la grâce de Dieu.
Quant à la prière du tarawih telle que les musulmans l’accomplissent de nos jours en assemblée, il s’agit d’une des traditions instaurées par ^Oumar, que Allah l’agrée. Il avait en effet rassemblé les gens pour accomplir la prière du tarawih derrière un même imam, alors qu’auparavant ils la faisaient individuellement. Il avait désigné Oubay Ibnou Ka^b pour les diriger à Médine. C’est une tradition qui est demeurée après lui jusqu’à nos jours, que Dieu le rétribue en bien. Il est comme l’a dit le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam :
(( مَن سَنَّ في الإسلام سنّةً حسنة فله أجرُها وأجرُ مَن عمِل بها بعدَه مِن غير أن يَنقُصَ مِن أجورهم شيء ))
(man sanna fi l-‘Islami sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouha wa’ajrou man ^amila biha ba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘oujourihim chay’)
« Celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition, il en aura la récompense et aura une récompense chaque fois que quelqu’un d’autre le fera après lui sans que leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses. »
Il est le premier à avoir été surnommé “Amir al-mou’minin” « Émir des croyants », que Allah l’agrée. Il était quelqu’un d’ascète dans le bas monde, au point que l’on rapporte qu’il y avait sur son vêtement plus d’une dizaine de rapiècements lorsqu’il était le calife des musulmans.
À la fin de l’an vingt-trois de l’Hégire, Abou Lou’lou’ah le mazdéen l’a assassiné. Il s’appelait Fayrouz et c’était l’esclave de Al-Moughirah Ibnou Chou^bah. Abou Lou’lou’ah n’était pas musulman, c’était un mécréant, que Allah lui fasse subir ce qu’il mérite. Cela s’était produit après que ^Oumar, que Allah l’agrée, était parti pour effectuer la prière du soubh, alors que les rangs étaient alignés, Abou Lou’lou’ah le fourbe est entré, il est passé entre les rangs avec à la main un poignard empoisonné à deux pointes et il lui a planté plusieurs coups dont une sous le nombril qui fut la cause de son décès. Parmi les compagnons, certains également furent touchés et certains d’entre eux moururent. Puis, ce maudit se planta le couteau et en mourut. Quelques jours plus tard, ^Oumar mourut à l’âge de soixante-trois ans. Il fut enterré dans la chambre de ^A’ichah, que Allah l’agrée, auprès du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam et de Abou Bakr As–Siddiq, que Allah l’agrée. Que Dieu fasse miséricorde à ^Oumar Ibnou l-Khattab et qu’Il l’agrée et que Allah le rétribue du bien dont il a rétribué la communauté de Mouhammad.
Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne, ainsi qu’à vous-même.