L’Imam Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ach-Chafi^iyy
Le grand Imam Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iyy est né en 150 de l’Hégire, l’année de la mort du fondateur de l’école hanafite Abou Hanifah. Après avoir appris la science de la religion de manière approfondie, Ach-Chafi^iyy est devenu apte à donner des avis de jurisprudence (fatwa) et a fondé sa propre école : le madh-hab chafi^ite.
Son nom et son ascendance
Il s’appelle Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad, fils de Idris, fils de Al-^Abbas, fils de ^Outhman, fils de Chafi^, fils de As-Sa‘ib, fils de ^Oubayd, fils de ^Abdi-Yazid, fils de Hachim, fils de Al-Mouttalib, fils de ^Abdou Manaf. Il est donc arabe, Qourachiyy, Hachimiyy, Mouttalibiyy.
Son ascendance rejoint celle du Messager de Allah en leur ancêtre commun ^Abdou Manaf. Il a été surnommé Ach-Chafi^iyy parce qu’il y a dans son ascendance un homme du nom de Chafi^ qui était un compagnon du Prophète Mouhammad صلى الله عليه وسلم et dont le père était également compagnon. Il est très élogieux pour un homme d’être à la fois compagnon et fils de compagnon.
Ach-Chafi^iyy est né à Gaza, en Palestine, en l’an 150 de l’Hégire, l’année même où est décédé l’Imam Abou Hanifah, que Allah l’agrée. Il a consacré sa vie à l’apprentissage et à la transmission de la science de la religion. Il est ainsi devenu un grand saint (waliyy) et un grand savant.
L’Imam Ach-Chafi^iyy est décédé au Caire –en Égypte– en l’an 204 de l’Hégire. Que Allah agrée ce savant éminent des gens du Salaf.
Ach-Chafi^iyy a grandi dans la pauvreté…
Ach-Chafi^iyy a grandi dans une famille pauvre. Son père est décédé alors qu’il était encore jeune, sa mère est partie avec lui s’installer à la Mecque lorsque Ach-Chafi^iyy avait dix ans.
Sa mère s’appelait Fatimah, fille de ^Abdi l-Lah, Al-‘Azdiyyah par appartenance à la tribu Al-‘Azd. Ach-Chafi^iyy a grandi dans la pauvreté. C’est pourquoi, lorsqu’il apprenait la science de la religion, il écrivait sur des bouts de pierre, de cuir ou encore de feuilles de palme et d’os d’animaux ; il était tellement pauvre qu’il n’avait pas les moyens d’acheter des feuillets.
…et l’amour de la science
Ach-Chafi^iyy a mémorisé le Qour’an honoré très jeune. Il a également commencé à apprendre les hadith du Prophète et à les écrire.
Puis il a voyagé pour s’installer à la campagne. Il a vécu avec la tribu de Houdhayl pendant une dizaine d’années afin d‘apprendre la linguistique arabe et le vocabulaire car Houdhayl faisait partie des tribus arabes connues pour leur éloquence. Ach-Chafi^iyy a mémorisé la poésie et les nouvelles de cette tribu.
Tout en apprenant la science, Ach-Chafi^iyy avait appris le tir à l’arc, de sorte que sur dix flèches tirées, toutes atteignaient la cible.
Il a dit à ce sujet : « Ma ferveur portait sur deux choses : le tir à l’arc et la science ; et je suis devenu performant au tir au point d’atteindre dix cibles sur dix. » Ensuite il s’est tu. C’est alors qu’un de ceux qui l’écoutaient lui a dit : « Par Allah, tu es encore meilleur dans la science qu’au tir ! »
Le fondateur de l’école chafi^ite
Ach-Chafi^iyy a fondé une école de jurisprudence (madh-hab) : l’école chafi^ite. Dans cette école, on trouve l’ancienne (al-madh-hab al-qadim) et la nouvelle (al-madh-hab al-jadid). L’ancienne école date de l’époque où l’Imam Ach-Chafi^iyy vivait en Iraq ; puis en Égypte il a fondé sa nouvelle école.
Ar-Raziyy, dans son livre Manaqibou ch-Chafi^iyy a dit : « Sachez que Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, a composé son livre Ar-Riçalah alors qu’il était à Bagdad, mais lorsqu’il est parti en Égypte, il l’a écrit de nouveau ; et dans chacune des deux versions, il y a beaucoup de science. » C’est là la différence entre l’ancienne et la nouvelle école de l’Imam Ach-Chafi^iyy.
Le chafi^isme, parfois orthographié shafiisme ou chaféisme est une école très suivie aujourd’hui dans le monde, on la retrouve notamment sur le continent asiatique : en Inde et en Asie du Sud-Est –Indonésie, Malaise, Thaïlande…– ainsi qu’en Égypte, au Yémen, et dans les pays du Cham –Liban, Syrie, Palestine et Jordanie–.
Quelques-unes de ses qualités
Allah ta^ala a honoré Ach-Chafi^iyy par différents dons parmi lesquels, en plus de sa grande connaissance, il y avait la modestie.
Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, possédait une voix exceptionnelle au point que lorsque, tout jeune, il récitait le Qour’an, les gens allaient vers lui pour écouter sa belle voix et certains de ceux qui étaient assis à écouter sa récitation tombaient à terre, tant ils craignaient Allah, grâce au secret de sa récitation.
Il était extrêmement généreux et courageux, très adroit au tir à l’arc. Il avait un comportement d’excellence.
Son kachf –dévoilement–
Parmi les particularités que Allah lui a accordées, il faisait partie des grands saints, des vertueux de Allah, des connaisseurs, des gens qui avaient le kachf, à savoir le dévoilement par la grâce de Dieu.
Il s’est adressé une fois à trois de ses plus grands élèves. Il a dit au premier : « Toi, tu seras dans le hadith. » L’élève s’appelait Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman et il fut effectivement parmi les gens du hadith. Au deuxième il a dit : « Toi, tu seras dans le débat. » Cet élève s’appelait Al-Mouzaniyy et il s’est avéré également très fort dans le débat. Il avait le dessus sur les mauvais innovateurs et leur donnait des arguments qui les faisaient taire. Au troisième, il a dit : « Toi, tu seras dans le fer. » Il s’appelait Al-Bouwaytiyy ; il est devenu un savant en Égypte et a vécu à l’époque de la discorde des Mou^tazilah : il a été entravé avec des chaînes de fer et transporté ainsi d’Egypte jusqu’à Bagdad.
Allah a donc dévoilé à l’Imam Ach-Chafi^iyy ces faits au sujet de ses élèves bien avant qu’ils aient lieu, c’est ce qu’on appelle le dévoilement (kachf).
L’Imam Ach-Chafi^iyy en quête de science
L’Imam Ach-Chafi^iyy a acquis beaucoup de science dès son plus jeune âge. Il a effectué de nombreux voyages afin de profiter de la science d’un grand nombre de savants, notamment de l’Imam Malik au début de ses périples et d’un élève de l’Imam Abou Hanifah à la fin.
Le Prophète صلى الله عليه وسلم a fait son éloge
Ach-Chafi^yy disait : « Malik est mon enseignant, mon professeur et de lui nous avons appris la science. »
Mais c’est en Ach-Chafi^yy que s’est réalisée la parole du Messager صلى الله عليه وسلم dans le hadith :
((لا تسُبّوا قُريشًا فإنّ عالمَها يملَأُ طِباقَ الأرضِ عِلمًا))
(la taçoubbou Qouraychan fa’inna ^alimaha yamla’ou tibaqa l-‘ardi ^ilma)
« N’insultez pas Qouraych, car le savant [de Qouraych] rempliera les continents de la terre de science. »
Al-Bayhaqiyy a dit :
« L’interprétation qu’en ont fait un ensemble d’Imams parmi nous est que ce savant qui remplira la terre de science et qui est de Qouraych, c’est Ach-Chafi^yy.
Cela a été rapporté de Ahmad Ibnou Hanbal et c’est ce qu’a dit Abou Nou^aym ^Abdou l-Malik Ibnou Mouhammad, le Faqih, Al-Istirabadhiyy et d’autres qu’eux deux. Il n’est pas possible que sa parole « car le savant [de Qouraych] remplira les continents de la terre de science » vise tout savant de Qouraych. Nous avons trouvé un groupe d’entre eux qui étaient des savants mais dont la science ne s’est pas répandue sur la terre. Il n’a donc visé que l’un d’entre eux à l’exclusion des autres.
Si ce qui est visé par cette parole est toute personne dont la science est manifeste et dont la renommée s’est répandue sur terre tout en étant de Qouraych, alors Ach-Chafi^yy fait partie de ceux dont la science a été évidente et dont la renommée s’est répandue, il fait donc partie de l’ensemble de ceux qui sont concernés par cette nouvelle.
Maintenant, si ce qui en est visé c’est le surcroît de manifestation et d’extension, alors nous ne connaissons personne de Qouraych qui mérite davantage cette qualification sinon Ach-Chafi^yy. Il est en effet parmi l’ensemble des savants de Qouraych celui qui a composé dans les fondements et les sciences annexes, dont les livres font référence dans la pratique, dont les sentences sont mémorisées, dont la réputation est manifeste et dont la renommée s’est répandue au point que des gens recherchant la connaissance ont bénéficié de sa science, des savants ont donné des avis selon sa voie de jurisprudence, des juges ont statué selon ses jugements et des défenseurs ont fait vaincre sa parole, du fait qu’ils l’ont trouvé pertinent dans ce qu’il a dit, attaché au Livre de Allah, sur les pas de Son Prophète صلى الله عليه وسلم , cherchant à prendre exemple sur les nouvelles des Compagnons et à rechercher la bonne guidée avec ce qu’ils ont indiqué comme significations.
Il est donc celui de Qouraych qui a rempli la terre de science et qui est de plus en plus suivi au fil du temps qui passe, il est par conséquent prioritaire sur tout autre à faire l’objet de l’interprétation de cette nouvelle et d’être concerné par ce qui a été rapporté du Prophète صلى الله عليه وسلم : (al-‘a’immatou min Qouraych qaddimou Qouraychan wala touqaddimouha) ce qui signifie « Les [principaux] imams sont de Qouraych, alors faites prévaloir Qouraych et ne les dépassez pas »
D’abord à la Mecque honorée…
notre article détaillé sur l’Histoire de la Mecque honorée
Au tout début, Ach-Chafi^iyy s’est intéressé à la poésie, à la littérature et à l’histoire des Arabes. Par la suite, Allah l’a guidé vers l’apprentissage approfondi de la jurisprudence et de la science. D’après différentes versions, un jour qu’il allait apprendre la grammaire et la littérature arabes, il a rencontré en chemin Mouslim Ibnou Khalid Az–Zounjiyy qui était alors le moufti de la Mecque. Le moufti lui a demandé : « D’où viens-tu ? » Il a répondu : « Moi, je fais partie des gens de la Mecque. » Il lui a dit : « Où habites-tu ? » Il lui a répondu : « À Chi^abou l-Khayf. » Le moufti lui demanda : « De quelle tribu es-tu ? » Ach-Chafi^iyy avait répondu : « Je suis de la tribu de ^Abdou-Manaf. » Alors, le moufti lui dit : « Bonheur à toi, Allah t’a honoré dans le bas-monde et dans l’au-delà ! Pourquoi ne mets-tu pas ton intelligence et ta compréhension au service de la jurisprudence ? Ce serait mieux pour toi. »
Ach-Chafi^iyy, bien que très jeune, excella dans la jurisprudence et Az–Zounjiyy l’autorisa à donner des avis de jurisprudence (fatwa). Mais l’ardeur de Ach-Chafi^iyy était telle qu’il ne s’est pas limité à ce niveau-là. En effet, il avait entendu parler de l’Imam de la Terre de l’Émigration, à savoir Malik Ibnou Anas, que Allah l’agrée, à l’époque où le nom de Malik était déjà connu sous tous les horizons et il avait entendu que Malik avait atteint de hauts degrés dans la science de la religion et du hadith.
… Puis à Médine l’Illuminée
notre article détaillé sur la ville de Médine l’illuminée et ses grands mérites
La détermination de Ach-Chafi^iyy le poussa à émigrer vers Médine en quête de science. Il s’y était préparé puisqu’il avait emprunté à un homme de La Mecque le livre Al-Mouwatta’ écrit par l’Imam Malik. Il l’avait lu et l’avait appris par cœur. Ensuite, il voyagea à Médine. Lorsque l’Imam Malik interrogea Ach-Chafi^iyy sur son nom, il lui répondit : « Je m’appelle Mouhammad.» Malik lui dit : « Mouhammad, crains Allah, fais preuve de piété à l’égard de Allah et évite les désobéissances, car tu auras certes un haut degré. Allah a fait que dans ton cœur il y ait une lumière, n’éteins pas cette lumière par les péchés ! » Puis il lui avait dit : « Demain, tu viendras en compagnie de quelqu’un qui te servira de lecteur. » Ach-Chafi^iyy s’est mis à apprendre et plus il avançait, plus Malik lui en demandait. Il était resté avec lui dans le but d’apprendre et d’étudier la science, la jurisprudence et tout autre domaine religieux dans lequel l’Imam glorieux, Malik, donnait des avis religieux (fatwa) jusqu’à ce qu’il décède en l’an 179 de l’Hégire. Ach-Chafi^iyy avait alors atteint la trentaine.
Son amour pour les voyages toujours en quête de science
Ach-Chafi^iyy tenait beaucoup à rester auprès de l’Imam Malik, mais de temps à autre il accomplissait des voyages à La Mecque pour rendre visite à sa mère et profiter de ses conseils. En effet, sa mère avait une noblesse de caractère et une bonne compréhension et l’Imam Ach-Chafi^iyy aimait voyager, ce qu’il considérait comme étant très utile. Il disait : « Je vais parcourir les pays de long en large pour acquérir la science ou bien je mourrai inconnu dans ces pays. Si je meurs j’espère que Allah me fera miséricorde, mais si je reste en vie, je reviendrai bientôt. »
Ach-Chafi^iyy composait beaucoup de poèmes, il a dit au sujet des bienfaits du voyage, un poème –en arabe– dont voici le sens :
Pars en voyage et tu trouveras
Ce qui compensera ce que tu as quitté.
Et supporte la fatigue car c’est
Dans la fatigue qu’on obtient la meilleure des vies.
J’ai vu que l’eau lorsqu’elle s’arrête
De couler, elle stagne.
Et lorsqu’elle coule, elle devient douce,
Sinon, elle n’est pas potable.
Et si le lion ne quittait pas la forêt,
Il ne pourrait jamais trouver de proie.
Et si la flèche ne quittait pas l’arc,
Elle n’atteindrait jamais sa cible.
L’honneur de l’ascendance de Ach-Chafi^iyy ne l’a pas détourné du travail et de la recherche de sa subsistance afin de vivre du fruit de son labeur. Par la suite, un des gouverneurs du Yémen l’a nommé gouverneur à Najran. Dans cette responsabilité, se sont manifestées son extrême intelligence et sa noblesse de caractère à ne pas commettre d’injustices. Il a ainsi refusé la flatterie et la corruption, alors que celui qui l’avait précédé les avait, lui, acceptées.
Ach-Chafi^iyy à Bagdad puis au Yémen
Ach-Chafi^iyy avait trente-quatre ans à son arrivée à Bagdad où il a résidé deux ans. Puis il s’est complètement libéré de ses occupations pour apprendre la science et la jurisprudence auprès de Mouhammad Ibnou l-Haçan Ach-Chaybaniyy, le compagnon et l’élève de Abou Hanifah. C’est là, qu’il a joint la jurisprudence du Hijaz –région de la péninsule arabique– basée sur la transmission à la jurisprudence de l’Iraq (^Iraq) basée sur la déduction. Ach-Chafi^iyy a ainsi atteint le degré des imams de la jurisprudence aussi bien par la transmission que par la déduction.
De retour en Égypte, il a fondé sa nouvelle école.
Ibnou Hajar a dit de Ach-Chafi^iyy : « Il a réuni la science des savants qui déduisent les lois et la science des savants spécialistes du hadith.»
Quinze des chaykh de l’Imam Ach-Chafi^iyy
Parmi ses chaykh à Médine figuraient :
- Malik Ibnou Anas Al-‘Asbahiyy,
- Ibrahim Ibnou Sa^d Al-‘Ansariyy,
- ^Abdou l -^Aziz Ibnou Mouhammad Ad-Dawardiyy,
- Ibrahim Ibnou Yahya Al-‘Ouçamiyy,
- Mouhammad Ibnou Sa^id Ibnou Abi Foudayk
- ^Abdou l-Lah Ibnou Nafi^ As–Sa‘igh.
Parmi ses chaykh en Iraq, il y a eu :
- Mouhammad Ibnou l-Haçan Ach-Chaybaniyy
- Waki^ Ibnou l-Jarrah Al-Koufiyy,
- Abou Ouçamah Hammad Ibnou Ouçamah Al-Koufiyy,
- Isma^il Ibnou ^Atiyyah Al-Basriyy
- ^Abdou l-Wahhab Ibnou ^Abdi l-Hamid Al-Basriyy.
Parmi ses chaykh au Yémen, on retient :
- Moutraf Ibnou Mazin,
- Hicham Ibnou Youçouf le juge de Sanaa (San^a‘),
- ^Oumar Ibnou Abi Mouslamah le compagnon de Al-‘Awza^iyy
- Yahya Ibnou Haçan le compagnon de Al-Layth Ibnou Sa^d.
La science et le haut degré de l’Imam Ach-Chafi^iyy
Ach-Chafi^iyy n’avait que quatorze ans lorsque l’Imam Malik l’a autorisé à donner des avis de jurisprudence (fatwa). En plus d’être un des plus grands savants de l’Islam, Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, avait une maîtrise étonnante de la généalogie des arabes et de leur histoire –culturelle, sociale, politique et économique–.
Le jour où son ijtihad a divergé de celui de son chaykh
Un jour qu’il assistait à une assemblée de l’Imam Malik, on a demandé l’avis de Malik sur un homme qui avait dit à quelqu’un à qui il voulait vendre son oiseau : « Ma femme est divorcée par trois fois s’il est faux que cet oiseau n’arrête pas de crier. » Malik lui a dit : « Alors ta femme est divorcée et ce parce que le Qoumriyy –c’est une sorte de pigeon– va certainement s’arrêter de crier pour s’endormir ou pour manger par exemple. »
Ach-Chafi^iyy qui était présent, a rattrapé cet homme pour lui dire : « Qu’est-ce qu’il t’a donné comme jugement ? » L’homme lui a répondu : « que ma femme est divorcée » alors le jeune Ach-Chafi^iyy lui a dit : « Non, ta femme n’est pas divorcée. » Il avait prononcé ce jugement en raison de ce que l’homme avait visé par sa formule, à savoir : la plupart du temps, cet oiseau crie et ne se tait pas. Cela ne signifie pas qu’il crie tout le temps dans l’absolu.
Lorsqu’on apprit à Malik l’avis de Ach-Chafi^iyy, il l’interrogea sur la raison qui l’avait conduit à donner un avis différent du sien. Il lui répondit : « Ne nous as-tu pas rapporté le hadith de Fatimah Bintou Qays qui avait demandé conseil au Prophète pour deux hommes qui l’avaient demandée en mariage. L’un des deux s’appelait Mou^awiyah et l’autre Abou Jahm. Le Messager lui avait déconseillé les deux en disant du premier ce qui signifie : « Mou^awiyah est un homme pauvre –c’est-à-dire qu’il n’a pas de quoi payer la charge obligatoire– ; quant au second, Abou Jahm, il ne descend pas le bâton de son épaule –c’est-à-dire qu’il frappe beaucoup–. » Le Messager voulait-il dire qu’il ne déposait pas du tout le bâton de son épaule au point que, même en dormant, en mangeant ou en se lavant, son bâton restait sur son épaule ? Ou voulait-il dire qu’il portait souvent son bâton, c’est-à-dire qu’il frappait beaucoup ? C’est à partir de là que j’ai déduit le jugement. »
Malik s’est tu et n’a émis aucune opposition. Ach-Chafi^iyy avait à ce moment-là seulement quatorze ans et Malik l’autorisa à donner des avis de jurisprudence.
Sa rencontre avec l’Imam Ahmad Ibnou Hanbal
Lorsque Ach-Chafi^iyy retourna à la Mecque pour transmettre et dispenser son enseignement dans l’Enceinte sacrée (haram), à la période du pèlerinage, il rencontra les plus grands savants qui apprirent la science auprès de lui.
C’est par la suite qu’il rencontra Ahmad Ibnou Hanbal, le glorieux savant, que Allah l’agrée. Lorsqu’on avait interrogé Ahmad au sujet de Ach-Chafi^iyy, il avait dit : « C’est une grâce que Allah nous a accordée. J’ai pu profiter de son assemblée durant des jours et des nuits ; je n’ai remarqué en lui que du bien, que Allah lui fasse miséricorde ! »
Ibnou Hanbal se rendait souvent aux assemblées de Ach-Chafi^iyy, il le respectait beaucoup et l’honorait.
On dit qu’un jour que Ach-Chafi^iyy était sur son âne, Ibnou Hanbal marchait à ses côtés et révisait avec lui des questions de religion. Lorsque Yahya Ibnou Mou^in –un savant musulman spécialiste dans le hadith et ami de l’Imam Ahmad– l’avait su, il avait blâmé Ahmad Ibnou Hanbal. C’est alors que l’Imam Ahmad lui a dit : « Si tu avais été de l’autre côté de l’âne, cela aurait mieux valu pour toi. »
Son enseignement à Bagdad
En l’an 195 de l’Hégire, Ach-Chafi^iyy est retourné à Bagdad –capitale actuelle de l’Iraq– après avoir bien appris les fondements et les règles de la jurisprudence. Les savants, les mouhaddith et les spécialistes de la croyance sont venus profiter de sa science. C’est ainsi qu’il a diffusé sa science en Iraq où il avait des élèves et des disciples ; son école en Iraq était réputée et connue sous l’appellation “d’ancienne école”.
Il fut, que Allah lui fasse miséricorde le premier à classer en différents chapitres les domaines de la jurisprudence, qui étaient déjà connus par ailleurs. Malgré cela, il disait : « J’aimerais que l’on apprenne de moi cette science sans pour autant qu’on me l’attribue. » Il le disait par modestie.
Parmi ses paroles, il y a : « Je n’ai jamais débattu avec quelqu’un autrement que dans l’espoir que Allah manifeste la vérité chez celui avec qui je débats. » C’est-à-dire qu’il ne faisait pas de débats juste pour débattre ou pour se mettre en valeur, mais en mettant la bonne intention que la vérité soit avérée pour son interlocuteur.
Il exhortait le calife Haroun Ar-Rachid …
Haroun Ar-Rachid lui demanda un jour une exhortation, ce qu’il fit en lui disant des paroles extrêmement sensibles qu’il rapporta de Tawous Al-Yamaniyy. C’est alors que Ar-Rachid s’était mis à pleurer et avait ordonné qu’on donne beaucoup d’argent et de cadeaux à Ach-Chafi^iyy. Mais Ach-Chafi^iyy les avait distribués devant la porte du calife.
Une journée bien remplie
Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman, l’un des élèves de Ach-Chafi^iyy, a dit : « Ach-Chafi^iyy tenait son assemblée dès qu’il finissait la prière de l’aube (as–soubh). C’est alors que venaient les gens qui apprenaient le Qour’an. Lorsque le soleil se levait, ce sont les gens du hadith qui venaient pour lui demander de leur expliquer les significations des hadith. Quand le soleil était plus haut, il tenait une assemblée consacrée à la révision et aux questions de jurisprudence. Ils se séparaient à la fin du temps du douha alors qu’arrivaient ceux qui apprenaient les sciences de la langue arabe, al-^aroud –la science de la composition des poèmes–, an-nahwou –la grammaire arabe– et la poésie, ils restaient ainsi jusqu’à presque la moitié de la journée. »
Ceci montre combien Allah a donné de bénédictions dans le temps de ce savant.
Son exemplaire rigueur
Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, était extrêmement rigoureux dans ce qu’il rapportait des paroles prophétiques. À celui qui rapporte le hadith, il posait comme condition d’être véridique et ascète, de comprendre ce qu’il rapporte, d’avoir de la mémoire et d’avoir entendu le hadith directement de celui dont il le rapporte. Ach-Chafi^iyy considérait l’avis concordant par unanimité (ijma^) comme un argument –c’est-à-dire l’unanimité des savants moujtahid de la communauté de Mouhammad à une époque donnée concernant un jugement– après avoir défini des conditions éloignant l’anarchie de cet argument. Il détestait l’outrance dans la religion, il considérait qu’il n’était pas permis à quiconque de dire quelque chose dans la Loi en suivant son avis personnel, sauf un avis personnel basé sur l’analogie (qiyas). L’analogie (qiyas), c’est faire le rapport entre une question à propos de laquelle il n’y a pas eu de texte, avec une question à propos de laquelle il y a eu un texte et ce pour une raison déterminée. Ceci à condition que celui qui émet ce jugement soit apte à faire l’ijtihad ou l’analogie. Il se peut alors que les moujtahid aient des avis divergents ; mais s’ils concordent dans leur avis, on dit qu’il y a unanimité sur cette question.
Ishaq Ibnou Rahawayh a dit : « Ahmad Ibnou Hanbal m’a dit à La Mecque : Viens afin que je te montre un homme dont tu n’as pas vu de tes yeux de semblable. Il m’a alors conduit en présence de Ach-Chafi^yy. » Fin de citation.
Dans le livre Al-Jarhou wat-Ta^dil de Ar-Raziyy : « Abdou r-Rahman Abou ^Outhman Al-Khawarizmiyy, concernant ce qu’il m’a écrit, il a dit : j’ai entendu Mouhammad Ibnou Fadl Al-Bazzaz dire : j’ai entendu mon père dire : J’ai fait le hajj avec Ahmad Ibnou Hanbal et nous sommes descendus au même endroit. Lorsque j’ai prié le soubh, j’ai fait le tour de la mosquée et suis parvenu à l’assemblée de Soufyan Ibnou ^Ouyaynah et je suis allé d’assemblée en assemblée en cherchant Ahmad Ibnou Hanbal jusqu’à ce que je trouve Ahmad auprès d’un jeune homme arabe à la tête dotée d’une chevelure abondante, je me suis faufilé jusqu’à m’asseoir auprès de Ahmad Ibnou Hanbal à qui j’ai dit : « Ô Père de ^Abdou l-Lah, tu as laissé Ibnou ^Ouyaynah auprès de qui il y a Az–Zouhriyy, ^Amr Ibnou Dinar, Ziyad Ibnou ^Allaqah et les successeurs que Allah sait. Alors il m’a dit : Silence, si un hadith te manque avec une chaîne de transmission courte, tu peux le trouver avec une chaîne de transmission plus longue et cela ne te nuira ni dans ta religion ni dans ta compréhension ; mais si la compréhension de ce jeune homme te manquait, je crains que tu ne la trouves pas jusqu’au Jour dernier, je n’ai vu personne comprenant mieux le Livre de Allah que ce jeune homme de Qouraych. J’ai dit : Qui est-ce donc ? Il a dit : Mouhammad Ibnou Idriss Ach-Chafi^yy. » Fin de citation
Abou Thawr a dit : « Je n’ai vu personne semblable à Chafi^iyy et il n’a vu personne semblable à lui-même. » Fin de citation
Et Harmalah a dit : « J’ai entendu Ach-Chafi^iyy dire : j’ai été appelé à Bagdad le défenseur du hadith. » Fin de citation Ahmad et d’autres que lui l’ont certifié.
Abou Dawoud a dit : « Je n’ai pas su de Ach-Chafi^iyy qu’il ait rapporté de hadith erroné. » Fin de citation
Et il a été certifié de sa part qu’il a dit : « Si le hadith s’avère être sûr, alors ne prenez plus mon avis en compte. » Fin de citation
Ar-Rabi^ a dit : « Je l’ai entendu dire : « S’il t’est rapporté un hadith sahih que je n’aurais pas pris en considération, alors je vous prends à témoin que ma déduction était caduque. » Fin de citation
Ar-Raziyy disait au sujet de la jurisprudence de Ach-Chafi^iyy : « Sache que la maîtrise de Ach-Chafi^iyy de la science des fondements de la Loi (al-‘ousoul) est comparable à celle d’Aristote dans l’élocution et à celle de Khalil Ibnou Ahmad dans la science de la composition des poèmes (^aroud). »
Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, a obtenu une grande science et des arguments éclatants, un superbe mérite et un haut degré.
Ce sont bien la science et la connaissance, ses œuvres et sa sincérité uniquement qui l’ont mené à ce haut degré. Il était pourtant pauvre, mais la recherche des biens de ce bas-monde ne l’a pas détourné de la connaissance.
La Croyance de l’Imam Ach-Chafi^iyy
L’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, exemptait Allah de l’endroit, de la direction, du temps et du comment. Il disait :
(إنه تعالى كان ولا مكان فخلق الـمكان وهو على صفة الأزلية كما كان قبل خلقه الـمكان لا يجوز عليه التغيِير فى ذاته ولا في صفاته)
(‘innahou ta^ala kana wala makan, fakhalaqa l-makan, waHouwa ^ala sifati l-‘azaliyyati kama kana qabla khalqi l-makan, la yajouzou ^alayhi t-taghayyourou fi dhatihi wala fi sifatih)
« Il existe ta^ala de toute éternité alors qu’il n’y a pas d’endroit de toute éternité, Il a créé l’endroit et Il est attribué de l’éternité exempte de début tel qu’Il est avant la création de l’endroit, le changement est impossible à Son sujet, concernant Son être tout comme Ses attributs. »
Dans son livre Najmou l-Mouhtadi –l’Étoile de celui qui est Bien Guidé– (page 551 du manuscrit présenté ici), le Chaykh Ibnou l-Mou^allim Al-Qourachiyy rapporte que les savants musulmans sont unanimes à déclarer mécréant ceux qui ont pour croyance que Allah serait assis sur le trône, et il précise que c’est un jugement confirmé de la part de l’Imam Ach-Chafi^iyy :
(قال وهذا ينظمُ مَن كُفْرُهُ مُجمَعٌ عَليهِ ومَن كفَّرناهُ مِن أهلِ القِبلةِ كالقائلينَ بِخَلقِ القُرءانِ وَبأنَّهُ لا يَعلَمُ المَعدوماتِ قَبلَ وُجودِها ومَن لا يُؤمِنُ بالقَدرِ وكذا مَن يَعتقدُ أنَّ اللهَ جالسٌ على العَرشِ كما حَكاهُ القاضي الحُسَينُ بهذا عن نَصِّ الشَّافِعيِّ رضيَ اللهُ عنه)
« Il a dit : Et ceci s’applique à tous ceux dont la mécréance est par Unanimité et à ceux que nous déclarons mécréant parmi ceux qui se réclament –mensongèrement– de l’Islam tels que ceux qui disent que la parole de Allah serait créée, ceux qui disent que Allah ne saurait pas les choses avant leur existence, ceux qui ne croient pas en la prédestination et également ceux qui croient que Allah serait assis sur le Trône, tout comme l’a rapporté au sujet de ce dernier jugement le Qadi l-Houçayn d’après le texte de Ach-Chafi^iyy que Allah l’agrée ».
Le scan présenté ici est issu du manuscrit qui est conservé en France. Cette même référence a été rapporté aussi par l’Imam Ibnou r-Rif^ah dans son livre Kifayatou n-Nabih fi Charhi t-Tanbih.
Le Chaykh, le Faqih –spécialiste de la jurisprudence– Fakhrou d-Din Ibnou l-Mou^allim Al-Qourachiyy, est né en 660 de l’Hégire en Égypte et il est décédé en 725 à Damas que Allah lui fasse miséricorde. Sa biographie a été faite par le Hafidh Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy dans son ouvrage Ad-Dourarou l-Kaminah fi ’A^yani l-Mi’ati th-Thaminah.
Quant au ^allamah –sommité–, le Chaykh, le Qadi l-Houçayn, il fait partie des plus grands savants de l’école de l’Imam Ach-Chafi^iyy, il est décédé en 462 de l’Hégire que Allah lui fasse miséricorde. L’imam ^Abdou l-Karim Ar-Rafi^yy a dit à son sujet : « On le surnommait le Savant de la communauté ».
La fin de la vie de l’Imam Ach-Chafi^iyy
Après avoir voué sa vie à l’apprentissage puis à l’enseignement de la science de la religion, l’Imam Ach-Chafi^iyy est décédé des suites d’une maladie. « Ach-Chafi^iyy est l’Imam de tous les gens dans la science, dans l’indulgence, dans l’élévation et dans la force. Le statut d’Imam des Imams (al-‘imamah) dans le bas-monde lui a été donné tout comme le califat a été donné aux fils de Al-^Abbas. Ses élèves sont les meilleurs compagnons et son école est la meilleure des écoles pour les gens. »
L’Imam Ach-Chafi^iyy refuse le poste de juge et part s’installer en Egypte
En l’an 198 de l’Hégire, Al-Ma’moun Al-^Abbasiyy est devenu Calife des musulmans. Mais à son époque, Ach-Chafi^iyy n’a pas aimé prolonger son séjour à Bagdad, étant donné que les Perses avaient le dessus et avaient la main mise sur les rouages de l’État alors que Ach-Chafi^iyy, qui était arabe et Qourachiyy, était fier de la Loi de l’Islam. Quant à Al-Ma’moun, il encourageait la philosophie qui s’était propagée à son époque. Il avait proposé à Ach-Chafi^iyy de se charger de la fonction de juge (qadi), mais Ach-Chafi^iyy avait refusé.
Lorsque Ach-Chafi^iyy décida d’aller s’installer en Égypte, il dit sous forme de poésie :
Je me suis senti nostalgique
Et désireux de partir en Égypte.
Et pour cela, je suis prêt
A traverser les déserts.
Par Allah, je ne sais pas
Si j’y vais pour la réussite
Et pour la richesse
Ou si j’y vais pour y être enseveli.
Ach-Chafi^iyy a résidé en Égypte pendant un peu plus de quatre ans, durant lesquels ses livres se sont répandus et sa célébrité s’est accrue, en raison du grand nombre de gens qui avaient appris auprès de lui la science de la religion et qui l’ont par la suite propagée.
Sa maladie et son décès
Ach-Chafi^iyy a enduré plusieurs maladies durant sa vie. Il était notamment atteint d’hémorroïdes qui lui avaient causé plusieurs hémorragies. L’une d’elle fut si intense qu’elle causa son décès, que Allah lui fasse miséricorde.
Ach-Chafi^iyy est mort en Égypte à l’âge de cinquante-quatre ans la dernière nuit du mois de Rajab en l’an 204 de l’Hégire, c’était la nuit du jeudi. Il est décédé chez ^Abdou l-Lah Ibnou l-Hakam à qui il avait donné son testament. Il fut enterré le lendemain, le vendredi. C’est le clan de ^Abdou l-Hakam qui l’enterra dans leur cimetière à Qarafah s–Soughra.
Ils ont construit au-dessus de sa tombe un dôme queSalahou d-Din –le sultan Saladin– restaura par la suite, et il fit construire à côté la Madraçah Salahiyyah, c’est-à-dire l’École Salahite, en l’an 575 de l’Hégire (1179), qui fut un bastion, une citadelle pour la propagation de l’école de l’Imam Ach-Chafi^iyy.
Le dôme de Ach-Chafi^iyy
Un dôme magnifique fut construit sur la tombe de l’Imam Ach-Chafi^iyy. Au fil du temps, les ingénieurs et les architectes l’ont embelli et décoré de la plus belle façon, et il a été restauré et réparé par les rois et les gouverneurs.
Sur les deux battants de la porte de ce dôme, sont inscrits des vers qui signifient :
Ach-Chafi^iyy est l’Imam de tous dans la science,
Dans l’indulgence, l’élévation et la force.
Le statut de grand Imam (al-‘imamah)
Dans le bas monde lui a été donné
Tout comme aux fils de Al-^Abbas
Le califat a été donné.
Au-dessus de la pointe du dôme est fixé un petit bateau depuis qu’il a été édifié. L’Imam Al-Bousiriyy, l’auteur de Al-Bourdah, mort en l’an 695 de l’Hégire (1295) a dit lui aussi en poésie :
Sur le dôme de la tombe de Ach-Chafi^iyy, a jeté
Une embarcation son ancre, arrimée à un fort bâti.
Le déluge de sa science l’a entièrement engloutie,
mais au-dessus de cette tombe ce vaillant navire a flotté.
Prenons exemple sur la bonne éducation de l’Imam Ach-Chafi^iyy
Son père est mort alors qu’il n’était qu’un jeune enfant mais cela ne l’a pas entraîné vers les groupes du mal et de la perversité car sa mère l’avait orienté vers l’apprentissage de la connaissance. Le rôle des membres de la famille en matière d’éducation de leurs enfants est en effet primordial. Ach-Chafi^iyy excellait dans la science de la religion au point de donner des avis de jurisprudence alors qu’il était encore jeune homme. Sa mère avait eu un rôle essentiel en cela. Ceci s’est manifesté dans sa récitation sur les gens, par son bon comportement et son immense science.
Attachez-vous à la science et faites en sorte que vos enfants s’y attachent car c’est dans la connaissance que réside l’élévation. C’est grâce aux actes effectués conformément à la science et avec sincérité que l’homme s’élève en degrés et que les drapeaux de la vérité bien hauts sont hissés.