Khoutbah n°1079
Discours du vendredi 29 mai 2020 correspondant au 6 Chawwal 1441 de l’Hégire.
Persévérer dans l’obéissance et les actes de bien après Ramadan
Al-hamdou lil-Lahi [1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Allah. La louange est à Allah. La louange est à Allah pour l’ensemble des raisons que nous avons de Le louer, celles dont nous avons connaissance et celles que nous ne connaissons pas, autant de fois qu’entre en existence l’une de Ses créatures, celle dont nous avons connaissance et celles que nous ne connaissons pas.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et n’a donc pas d’associé, qu’Il ne se divise pas et n’est donc pas un corps, qu’Il n’a besoin de rien alors que toutes les créatures ont besoin de Lui. Il n’engendre pas et n’est pas engendré et Il n’a pas d’équivalent. Que mon Seigneur soit glorifié et exempté des similaires et des équivalents, Il est exempt de la fin et de l’anéantissement, rien n’est tel que Lui et rien n’a de ressemblance avec Lui. Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminent guide, la cause de notre joie, Mouhammad est Son esclave et Son messager. Ô Allah, honore et élève en degré notre maître Mouhammad, le Maître de l’humanité, la fierté de Rabi^ah et de Moudar, ainsi que sa famille vertueuse et ses compagnons, autant de fois que la nuit s’approche puis s’enfuit, autant de fois que l’aube se lève puis donne le jour.
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy, Al-Qadir, Lui Qui dit dans sourat At-Tahrim :
﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ تُوبُوٓاْ إِلَى ٱللَّهِ تَوۡبَةٗ نَّصُوحًا عَسَىٰ رَبُّكُمۡ أَن يُكَفِّرَ عَنكُمۡ سَئَِّاتِكُمۡ وَيُدۡخِلَكُمۡ جَنَّـٰتٖ تَجۡرِي مِن تَحۡتِهَا ٱلۡأَنۡهَٰرُ يَوۡمَ لَا يُخۡزِي ٱللَّهُ ٱلنَّبِيَّ وَٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ مَعَهُۥۖ نُورُهُمۡ يَسۡعَىٰ بَيۡنَ أَيۡدِيهِمۡ وَبِأَيۡمَٰنِهِمۡ يَقُولُونَ رَبَّنَآ أَتۡمِمۡ لَنَا نُورَنَا وَٱغۡفِرۡ لَنَآۖ إِنَّكَ عَلَىٰ كُلِّ شَيۡءٖ قَدِيرٞ٨﴾
(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou toubou ‘ila l-Lahi tawbatan nasouhan ^aça Rabboukoum ‘an youkaffira ^ankoum sayyi’atikoum wayoud-khilakoum jannatin tajri min tahtiha l-‘anharou yawma la youkhzi l-Lahou n-nabiyya wal-ladhina ‘amanou ma^ahou nourouhoum yas^a bayna ‘aydihim wabi’aymanihim yaqoulouna Rabbana ‘atmim lana nourana waghfir lana ’innaka ^ala koulli chay’in qadir)
« Ô vous qui êtes croyants, faites un repentir définitif à Allah, Votre Seigneur expiera vos mauvaises actions et vous fera entrer au Paradis où coulent des fleuves. Ce jour-là, ni le Prophète ni ceux qui ont été croyants avec lui ne seront rabaissés par Allah. Ils auront une lumière devant eux et autour d’eux. Ils diront : “Ô notre Seigneur, complète-nous notre lumière, pardonne-nous. Certes, Tu es sur toute chose tout puissant.” »
Chers frères, il y a quelques jours nous avons dit au revoir au mois béni de Ramadan. C’était le mois du bien, le mois des bénédictions, le mois du repentir et le mois des actes d’obéissance. Après avoir dit au revoir au mois du repentir, persévérez sur le repentir. Après avoir salué le mois de l’obéissance, persévérez sur l’obéissance.
Comme ta persévérance était éminente, ô Thabit ! Thabit Al-Bounaniyy, chers bien-aimés, faisait partie des Imams des successeurs des compagnons. Il était une référence dans la science et dans les actes. Il a été rapporté de lui qu’il récitait le Qour’an chaque jour et nuit et qu’il jeûnait un jour sur deux toute l’année –hormis les jours qu’il est interdit de jeûner–. Il disait : « J’ai dû fournir des efforts pour persévérer à accomplir la prière pendant vingt ans, puis j’ai éprouvé du plaisir à l’accomplir pendant vingt ans. »
Chers frères de foi, il a été rapporté que celui qui a placé Thabit dans la niche creusée au fond de sa tombe, a dit : « Par Allah, il n’est de dieu que Lui ! C’est moi qui ai fait entrer Thabit Al-Bounaniyy dans la niche de sa tombe. Lorsque nous avons disposé les briques plates qui l’obstruent, l’une d’elles est retombée et nous l’avons vu en train de faire la prière dans sa tombe. J’ai dit à celui qui m’accompagnait : “ Vois-tu ce que je vois ? ” Il m’a dit : “ Tais-toi ! ”. Lorsque nous avons égalisé la terre sur sa tombe, nous sommes partis voir sa fille et nous lui avons demandé : “ Que faisait Thabit de particulier durant sa vie, dans ce bas monde ? ” Elle nous a répondu : “ Qu’est-ce que vous avez vu pour me poser cette question ? ” Nous lui avons dit ce que nous avions vu. Elle a dit : “ Il a veillé toutes les nuits en prières surérogatoires pendant cinquante ans ; à la fin de la nuit juste avant l’aube, il disait dans ses invocations : “Ô Allah, si Tu accordes à quelqu’un d’accomplir la prière dans sa tombe, alors accorde-le moi !” Et Allah lui a accordé ce qu’il a demandé. ” » Rapporté par Abou Nou^aym dans Hilyatou l-‘Awliya’.
Chers bien-aimés, cet homme vertueux a persévéré à accomplir les prières surérogatoires durant cinquante ans et il invoquait Allah ta^ala de lui accorder d’accomplir la prière dans sa tombe. Allah l’a honoré par cela. De nos jours, il y a des gens qui éprouvent de la paresse pour accomplir la prière obligatoire. D’autres ne font la prière que pendant le mois de Ramadan et arrêtent de l’accomplir après Ramadan. Que Dieu nous en préserve ! D’autant que lors du Voyage nocturne et de l’Ascension, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam avait vu des gens dont les têtes étaient fracassées puis revenaient à leur état initial. Jibril ^alayhi s-salam l’avait informé que c’était des gens dont la tête s’alourdissait au point de ne pas prier.
Mon frère musulman, ce ne sont que quelques heures qui passent pour chacun d’entre nous, ou quelques minutes, voire moins que cela. Après quoi, chacun ira dans sa tombe.
Vois-tu ? N’est-ce pas que quelqu’un d’intelligent, c’est quelqu’un qui se rend des comptes et qui œuvre pour ce qui vient après la mort ? Bien sûr, par Allah !
N’est-ce pas que quelqu’un d’intelligent et de clairvoyant, c’est quelqu’un qui se rend des comptes à lui-même dans ce bas monde avant d’avoir à rendre compte dans l’au-delà ? Bien sûr, par Allah ! L’insouciance n’est d’aucune utilité, et les biens du bas monde sont très limités.
Ainsi, combien est éminente la joie des esclaves croyants et vertueux d’avoir accompli des actes de bien durant le mois de Ramadan ! Et combien est éminente leur persévérance à les accomplir après le mois de Ramadan, que ce soit en s’abstenant de dire les choses que Dieu n’agrée pas, en s’éloignant de ce que Allah a rendu interdit ou encore en persévérant à obéir à Allah en priant, en jeûnant ou en apprenant la science de la religion. Mon frère croyant, persévère à participer aux assemblées de science de la religion après le mois de Ramadan et ne cesse pas d’écouter le bien. En effet, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( لاَ يَشْبَعُ مُؤْمِنٌ مِنْ خَيْرٍ يَسْمَعُهُ حَتَّى يَكُونَ مُنْتَهَاهُ الجنَّةَ ))
(la yachba^ou mou’minoun min khayrin yasma^ouhou hatta yakouna mountahahou l-jannah)
« Un croyant ne se lasse pas d’un bien qu’il entend jusqu’à ce qu’il parvienne au Paradis. »
Mes frères, il se peut qu’il y ait des moments dans la vie où un être humain fait preuve d’insouciance. Par la suite, il se réveille, il prend conscience de son état et frappe alors à la porte du repentir à Allah tabaraka wata^ala. La porte du repentir reste ouverte tant que l’âme qui est en train de sortir au moment de la mort n’est pas arrivée au gosier, c’est-à-dire tant qu’il n’a pas poussé le râle de l’agonie. Elle reste ouverte tant que le soleil à la fin du monde ne s’est pas encore levé de son couchant. Elle reste ouverte tant que celui qui va mourir n’a pas encore vu l’ange de la mort ^Azra’il.
Bonheur donc à celui qui fait un repentir définitif à Allah ! La joie pour la fête du Fitr est éminente et vive, mais la joie sera encore plus grande au Jour du jugement, lorsqu’un croyant pieux et bon, pur et vertueux, trouvera dans le livre de ses actes ses bonnes œuvres et s’en réjouira, alors que d’autres à ce moment-là seront perdants et iront à leur perte. Le pieux, lui, sera avec les autres croyants, installés sur des lits en vis-à-vis, abreuvés du nectar et nourris des mets délicieux du Paradis. Ils seront réunis avec le maître des créatures Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam.
Ô Allah, nous Te demandons de nous accorder la récompense dans l’au-delà et de nous faire aimer ceux qui T’aiment. Ô Allah, nous Te demandons de nous accorder la persévérance pour accomplir les œuvres qui nous font obtenir la récompense dans l’au-delà. Ô Allah, fais que la récompense dans l’au-delà soit plus chère à nos cœurs que nos âmes et nos familles et que l’eau fraîche.
Ayant tenu mes propos, je demande que Allah Al-^Adhim me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours [1] :
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.