Khoutbah n°1238
Discours du vendredi 16 juin 2023 correspondant au 27 Dhou l-Qa^dah 1444 de l’Hégire.
Les règles du Pèlerinage
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le louons, nous demandons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous demandons Son pardon et nous Lui demandons de nous faire suivre le droit chemin. Nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, que Lui seul Il n’a pas d’associé, ni d’équivalent, ni d’opposant. Il n’a ni forme, ni image, ni membres, ni localisation, ni direction, ni endroit. Mon Seigneur est exempt de toute imperfection. Il n’a aucune ressemblance avec quoi que ce soit, et rien n’a de ressemblance avec Lui. Il ne s’incarne pas dans les choses et rien n’émane de Lui. Absolument rien n’est comme Lui, et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit.
Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, celui qui est le plus éminent pour nous, notre guide et la cause de notre joie, محمّد Mouhammad, est Son esclave et Son envoyé, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, il a bien transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié et il a porté le conseil à la communauté. Que Dieu le rétribue pour nous du meilleur dont Il ait rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Dieu, honore et élève davantage en degrés notre Maître محمّد Mouhammad. Ô Dieu, accorde des bénédictions, davantage d’honneur et de bienfaits à notre maître محمّد Mouhammad l’Enseignant de la religion, à sa famille, à ses compagnons bons et purs ainsi qu’à ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.
Esclaves de Dieu, faites preuve de piété à l’égard de Dieu, restez sur la droiture, sur Sa bonne guidée et évoquez Sa parole تعالى dans le Livre révélé qui ne comporte pas d’erreur dans la sourate البَقَرَة Al-Baqarah :
﴿ ٱلۡحَجُّ أَشۡهُرٞ مَّعۡلُومَٰتٞۚ فَمَن فَرَضَ فِيهِنَّ ٱلۡحَجَّ فَلَا رَفَثَ وَلَا فُسُوقَ وَلَا جِدَالَ فِي ٱلۡحَجِّۗ وَمَا تَفۡعَلُواْ مِنۡ خَيۡرٖ يَعۡلَمۡهُ ٱللَّهُۗ وَتَزَوَّدُواْ فَإِنَّ خَيۡرَ ٱلزَّادِ ٱلتَّقۡوَىٰۖ وَٱتَّقُونِ يَـٰٓأُوْلِي ٱلۡأَلۡبَٰبِ ﴾
(al-hajjou ‘ach-houroun ma^loumatoun faman farada fihinna l-hajja fala rafatha wala fouçouqa wala jidala fi l-hajji wama taf^alou min khayrin ya^lamhou l-Lahou watazawwadou fa’inna khayra z–zadi t-taqwa wattaqouni ya ‘ouli l-‘albab)
ce qui signifie : « Le pèlerinage s’effectue dans des mois bien définis. Celui qui a décidé d’y accomplir le pèlerinage, alors qu’il ne commette pas de rapport, ni de grands péchés, ni de débat inutile durant le pèlerinage. Et tout le bien que vous faites, Dieu le sait. Prenez des provisions. La meilleure des provisions, c’est la piété et craignez Moi, ô vous qui êtes dotés de raison. »
Et Dieu تعالى dit dans la sourate الحَشۡر Al-Hachr :
﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَلۡتَنظُرۡ نَفۡسٞ مَّا قَدَّمَتۡ لِغَدٖۖ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَۚ إِنَّ ٱللَّهَ خَبِيرُۢ بِمَا تَعۡمَلُونَ ﴾
(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Laha waltandhour nafsoun ma qaddamat lighad wattaqou l-Laha ‘inna l-Laha khabiroun bima ta^maloun)
ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants, faites preuve de piété à l’égard de Dieu et que chacun observe bien ce qu’il a préparé pour le lendemain. Faites preuve de piété à l’égard de Dieu. Certes, Dieu sait ce que vous faites. »
Chers bien aimés musulmans, nous sommes aujourd’hui dans les mois du pèlerinage béni et ceux qui se languissent de visiter la Maison sacrée et de visiter la tombe du Prophète صلَّى الله عليه وسلم ont leur cœur rempli de nostalgie pour ces lieux bénis. En effet, en pareille journée, les sentiments des musulmans s’embrasent et leur nostalgie augmente envers la Maison sacrée dont Dieu a fait pour les gens une source de récompenses et une source de paix. Leurs grands groupes se mettent en branle à partir des différents recoins de la Terre pour se diriger vers la Mosquée Al-Haram afin de participer à l’adoration éminente qu’est le pèlerinage. C’est pour cela, toi qui aspire à visiter la Maison sacrée et à visiter la tombe du Prophète صلَّى الله عليه وسلم, viens donc assister aux assemblées de science de religion pour apprendre la manière d’accomplir le pèlerinage, la manière d’accomplir la ^oumrah, les règles de comportement de la visite honorée.
Ainsi, celui qui veut l’agrément de Dieu سبحانه وتعالى et la récompense de Sa part en accomplissant les rites du pèlerinage et de la ^oumrah, il convient qu’il consacre un certain temps avant de s’y engager et avant de commencer les rites du pèlerinage et de la ^oumrah, afin d’apprendre les jugements du pèlerinage et de la ^oumrah s’il ne les connait pas déjà, tout comme il va consacrer une partie de ses biens, de sa santé et de son temps pour ce voyage éminent.
En effet, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( مَنْ عَمِلَ عَمَلًا لَيْسَ عَلَيْهِ أَمْرُنا فَهُوَ رَدٌّ ))
(man ^amila ^amalan layça ^alayhi ‘amrouna fahouwa radd) ce qui signifie : « Quiconque accomplit un acte qui n’est pas conforme à notre religion, cet acte est rejeté » c’est-à-dire qu’il ne sera pas accepté.
Un acte ne sera donc juste, correct, agréé par Dieu, que s’il est conforme à la Loi de Dieu. Et le pèlerinage fait partie des sujets de l’Islam les plus éminents. C’est un devoir de l’accomplir pour le musulman qui est libre et responsable, qui a eu la capacité de l’accomplir une fois dans sa vie. Or il comporte des difficultés, une dépense d’argent, un voyage, un exil. Il convient de veiller à l’accomplir de la manière telle qu’il soit agréé, accepté selon la Loi. Surtout que certains ont dit :
(ما أَكثَرَ الضَّجِيجَ وما أقَلَّ الحَجِيجَ)
(ma ‘akthara d–dajija wama ‘aqalla l-hajij) « Tant de bruit pour si peu de véritables pèlerins. » C’est-à-dire que malgré le grand nombre de personnes qui vont au pèlerinage, beaucoup d’entre eux ont une déficience dans leur pèlerinage. La raison en est que beaucoup de ceux qui partent accomplir le pèlerinage et la ^oumrah y vont sans avoir appris les piliers ni les causes d’annulation du pèlerinage et de la ^oumrah. Ils y vont sans savoir comment leur pèlerinage sera valide, comment leur ^oumrah sera valide et sans avoir connu ce qui pourra être compensé par un épanchement de sang en cas de délaissement, et ce qui ne sera pas compensé par un épanchement de sang. Ils seront donc perdus. Beaucoup de ceux qui partent y vont sans connaître les limites de ^Arafah. Ils se tiennent donc à l’extérieur de ^Arafah, là où la station n’est pas valable. Beaucoup y vont et ne savent pas quand commence le temps du lancement des pierres ni comment il sera valide ou non, et ce qui en découle. Beaucoup n’ont aucune connaissance concernant de nombreux autres sujets en rapport avec le pèlerinage.
Et certains d’entre eux peuvent se mettre en colère et s’exaspérer pour un sujet ou un évènement particulier. Tu les trouves en train de dire des paroles vulgaires… Au point que certains d’entre eux peuvent aller jusqu’à insulter Dieu, ou la religion de l’Islam, ou le pèlerinage. Que Dieu nous en préserve ! Qui agit ainsi annule son pèlerinage et sort de l’Islam !
Mes frères de foi, ce pèlerinage béni a un privilège éminent, que Dieu تبارك وتعالى lui a spécifiquement accordé, un privilège qu’Il n’a accordé ni à la prière, ni au jeûne, ni à la زكاة zakat. À savoir que le pèlerinage mabrour expie des grands et des petits péchés, tout comme cela est parvenu dans le حديث hadith du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم qui signifie : « Celui qui fait le pèlerinage, durant lequel il ne fait pas de rapport sexuel et ne commet pas de grand péché, il sortira de ses péchés comme au jour où sa mère l’a mis au monde. »
Mais pour que le pèlerinage expie les grands et les petits péchés et fasse que la personne redevienne comme au jour où sa mère l’a mis au monde, il y a des conditions qu’il est indispensable de respecter, et beaucoup de gens passent à côté de ces conditions. Entre autres, il y a de faire en sorte que son intention soit sincère par recherche de l’agrément de Dieu. Dieu n’agrée parmi les actes que ceux qui sont accomplis sincèrement, pour Son agrément, ceux qui sont accomplis pour Lui, tout comme cela est parvenu dans le حديث hadith.
Il est une condition également, pour obtenir cette faveur, de se préserver de la mécréance sous toutes ses formes, ainsi que des grands péchés et de s’abstenir d’avoir un rapport sexuel tant que l’on est en ‘ihram, tout comme cela est compris de sa parole صلَّى الله عليه وسلم qui signifie : « Celui qui fait le pèlerinage, durant lequel il ne fait pas de rapport sexuel et ne commet pas de grand péché, il sortira de ses péchés comme au jour où sa mère l’a mis au monde. »
C’est-à-dire qu’il n’ait pas de rapport sexuel durant al-‘ihram et qu’il ne commette pas de grand péché, comme en insultant des musulmans, ou en frappant un musulman injustement, ou en faisant des grands péchés du même ordre qu’il est indispensable que les pèlerins connaissent afin de pouvoir les éviter.
Il est une condition également pour obtenir ce privilège que l’argent qu’il prend pour son pèlerinage soit licite.
Quant à celui qui ne remplit pas ces conditions, son pèlerinage ne le fera pas revenir comme au jour où sa mère l’a mis au monde. Toutefois, s’il ne se préserve pas des petits péchés, cela ne l’empêche pas de gagner cette faveur. On ne dit pas, à quelqu’un qui a commis quelques petits péchés lorsqu’il est au pèlerinage, comme en mentant, d’un mensonge qui est un petit péché, ou en jetant un regard avec désir : « Tu as perdu la récompense de ton pèlerinage. »
Le premier des piliers, chers bien-aimés, c’est al-‘ihram –l’intention d’entrer en rituel–. Al-‘ihram ne signifie pas mettre des vêtements blancs, comme le croient certains de ceux qui veulent partir au pèlerinage. Ce qui est visé par al-‘ihram, c’est l’intention. Tout comme la prière a indispensablement une intention, de même, le pèlerinage a nécessairement une intention. Al-‘ihram consiste à avoir l’intention d’entrer en rituel, comme en se disant en soi-même, et ce n’est pas une condition de le dire par la langue : « J’ai l’intention de faire le pèlerinage et je m’engage dans le pèlerinage pour l’agrément de Dieu » ou en se disant, dans son cœur : « Je m’engage dans les actes de pèlerinage. » C’est cela al-‘ihram. Mais il est indispensable au moment de l’intention –au moment de al-‘ihram– que les hommes aient enlevé tous les vêtements qui entourent le corps grâce à une couture. Ils ne portent donc pas, par exemple, de chemise et ce qui est de cet ordre.
Le deuxième pilier, chers bien-aimés, c’est la station à ^Arafah. Il consiste à être présent à ^Arafah, même un instant, entre le moment où le soleil quitte le milieu du ciel le jour de ^Arafah jusqu’à l’aube de la nuit du ^id. Il est indispensable de se tenir dans les limites de la terre de ^Arafah, tout comme nous l’avons cité, et il n’est pas suffisant de se tenir à l’extérieur.
Le troisième, ce sont les tours rituels autour de la Ka^bah, sept fois, après la moitié de la nuit du ^id. Ils ont des conditions. Entre autres, d’avoir couvert sa zone de pudeur, de s’être purifié de toute najaçah et des deux hadath. Faire le tawaf sans وضوء woudou’ n’est donc pas valide, ni le tawaf de la part des femmes qui ont les menstrues. Cela se produit en effet de la part de certaines femmes et ce n’est pas correct.
Le quatrième pilier, ce sont les trajets entre les monts de As–Safa et de Al-Marwah, à sept reprises. Il est indispensable de les accomplir dans l’emplacement correct. Beaucoup de gens à notre époque font le trajet aller depuis As–Safa jusqu’à Al-Marwah dans le nouvel élargissement. Ainsi, une partie de leur trajet a lieu à l’extérieur de l’emplacement correct et leur trajet n’est donc pas valable pour cette raison. Si tu effectues les trajets, alors fais l’aller et le retour dans les limites de l’ancien passage uniquement qui, aujourd’hui, est le passage depuis Al-Marwah jusqu’à As–Safa.
Le cinquième de ses piliers, chers frères de foi, c’est le rasage du crâne pour les hommes ou le raccourcissement des cheveux pour l’homme ou la femme. Il est indispensable que cela ait lieu après la moitié de la nuit du ^id. Avant cela, il est interdit à ceux qui sont en rituel, d’enlever ne fut-ce qu’un seul cheveu de leur corps.
Le sixième de ses piliers, c’est l’ordre entre la majeure partie des piliers. Il est indispensable de faire en premier al-‘ihram –l’intention d’entrer en rituel– avant tous les autres piliers et de retarder le tawaf –les tours rituels obligatoires– ainsi que le rasage de crâne ou la coupe de cheveux, par rapport à la station à ^Arafah.
Le pèlerinage, mon frère musulman, comporte des devoirs en dehors des piliers, comme le lancer des pierres dans Jamratou l-^aqabah et dans les bassins les trois jours du tachriq.
Il convient de faire attention à certaines erreurs qui se produisent de la part de certaines personnes là-bas. Certains, par exemple, lancent les pierres dans Jamratou l-^aqabah avant le début du temps du lancer, c’est-à-dire avant la moitié de la nuit de l’^id, et ceci n’est pas valable. Certains lancent les sept pierres en une seule fois ou bien lancent les pierres à l’extérieur du bassin. Tout cela invalide le lancer, car les pèlerins doivent impérativement lancer les pierres une par une, et faire en sorte que les pierres tombent dans le bassin dédié à cela. Ils ne doivent pas les jeter à l’extérieur du bassin.
Mon frère musulman, le pèlerinage et la ^oumrah sont deux obligations importantes. Il est indispensable pour ces deux obligations, d’avoir une connaissance suffisante afin de ne pas les accomplir de façon corrompue et non acceptée. Alors, veille, mon frère musulman, à accomplir cette adoration correctement et ne nous oublie pas mon frère musulman dans les bonnes invocations dès que tu verras la Ka^bah honorée. En effet, l’invocation, la première fois que tu vois la Ka^bah honorée, est exaucée. Ne nous oublie pas, mon frère pèlerin, dans tes bonnes invocations auprès de la tombe de notre bien-aimé محمّد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم. Rappelle-toi la parole de Dieu تعالى dans la sourate النِّسَاء An-Niça’ :
﴿ وَلَوۡ أَنَّهُمۡ إِذ ظَّلَمُوٓاْ أَنفُسَهُمۡ جَآءُوكَ فَٱسۡتَغۡفَرُواْ ٱللَّهَ وَٱسۡتَغۡفَرَ لَهُمُ ٱلرَّسُولُ لَوَجَدُواْ ٱللَّهَ تَوَّابٗا رَّحِيمٗا ﴾
(walaw ‘annahoum ‘idh dhalamou ‘anfouçahoum ja’ouka fastaghfarou l-Laha wastaghfara lahoumou r-raçoulou lawajadou l-Laha tawwaban rahima) [4/64] ce qui signifie : « Si, ayant été injustes envers eux-mêmes, ils venaient auprès de toi et demandaient le pardon à Dieu et que le Messager demandait le pardon en leur faveur, ils verraient que Dieu est Celui Qui accepte le repentir et Qui est Miséricordieux. »
Ô Dieu pardonne-nous par le degré de Ton Prophète صلَّى الله عليه وسلم. Fais-nous mourir ainsi que nos bien-aimés, sur la foi complète.
Et la dernière de nos invocations sera الحمد لله ربِّ العالمين Al-hamdou lil-Lahi Rabbi l-^alamin –la louange est à Dieu le Seigneur des mondes–, que Dieu honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.
Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours[1] :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.