Khoutbah n°1296
Discours du vendredi 26 juillet 2024 correspondant au 20 Al-Mouharram 1446 de l’Hégire
La Patience et la Miséricorde
الصَّبْرُ والتَّراحُمُ
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions, nous nous repentons à Lui et nous Lui demandons pardon. Nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer, et Celui qu’Il égare, nul ne peut le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni d’opposant, ni d’équivalent. Il a fait exister les êtres et Il a établi le temps, Il est Celui Qui existe de toute éternité sans début et sans fin, sans comment et sans endroit Je témoigne que Mouhammad, est Son esclave et Son Messager, Son élu et celui qu’Il agrée le plus. Il s’est acquitté de ce qui lui a été confié et il a transmis le message, il a donné le conseil à la communauté, il a fourni dans la voie que Dieu agrée un véritable effort, que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes pour sa communauté. Ô Dieu, accorde à notre maître Mouhammad davantage d’honneur et d’élévation en degré, d’apaisement quant au sort de sa communauté. Et Il a comblé de bienfaits, d’éminence et de caractères de noblesse ce Prophète honorable, indulgent et glorieux, ainsi que sa famille, ses compagnons bons et purs et tous ceux qui l’auront suivi avec bienfaisance jusqu’au Jour dernier.
Après quoi, notre Seigneur soubhanahou wata^ala dit :
﴿ وَلَنَبۡلُوَنَّكُم بِشَيۡءٖ مِّنَ ٱلۡخَوۡفِ وَٱلۡجُوعِ وَنَقۡصٖ مِّنَ ٱلۡأَمۡوَٰلِ وَٱلۡأَنفُسِ وَٱلثَّمَرَٰتِۗ وَبَشِّرِ ٱلصَّـٰبِرِينَ ٱلَّذِينَ إِذَآ أَصَٰبَتۡهُم مُّصِيبَةٞ قَالُوٓاْ إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّآ إِلَيۡهِ رَٰجِعُونَ أُوْلَـٰٓئِكَ عَلَيۡهِمۡ صَلَوَٰتٞ مِّن رَّبِّهِمۡ وَرَحۡمَةٞۖ وَأُوْلَـٰٓئِكَ هُمُ ٱلۡمُهۡتَدُونَ ﴾
(walanablouwannakoum bichay’in mina l-khawfi wal-jou^i wanaqsin mina l-‘amwali wal-‘anfouçi wath-thamarati wabach-chiri s–sabirina l-ladhina ‘idha ‘asabathoum mousibatoun qalou ‘inna lil-Lahi wa’inna ‘ilayhi raji^oun ‘oula’ika ^alayhim salawatoun min Rabbihim warahmah wa’oula’ika houmou l-mouhtadoun)
ce qui signifie : « Nous vous éprouverons par quelques frayeurs, quelques famines et quelques diminutions de biens, de personnes et de récoltes, alors annonce la bonne nouvelle à ceux qui patientent ; ceux qui, lorsqu’ils sont touchés par une épreuve, disent : “Certes nous appartenons à Dieu et certes, nous reviendrons à la vie pour Son jugement.” Ceux-là auront des élévations en honneur et en degré de la part de leur Seigneur et une miséricorde ; ce sont eux les bien-guidés. »
Esclaves de Dieu, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy Al-^Adhim, de persévérer sur la voie de son Messager honoré et d’avoir le comportement de Son Prophète louable. Car la meilleure des paroles, c’est la parole de Allah ; la meilleure des guidées et des conduites, c’est celle du Messager de Dieu ﷺ. Bonheur à celui qui fait partie des esclaves patients de Dieu, ceux qui patientent face aux épreuves dans l’aisance et dans la difficulté et dans toutes les situations. Car il est un devoir d’obéir à Allah ta^ala en toute situation, à tout instant et dans tous nos souffles.
Tout comme je me rappelle et je vous rappelle à moi-même le hadith du Messager de Allah ﷺ dans lequel il nous a incités à faire preuve de miséricorde les uns envers les autres et à nous soutenir mutuellement. Que l’un d’entre nous soit avec son frère comme les pierres d’un mur qui se soutiennent les unes les autres, comme un même corps. Le Prophète ﷺ a dit :
(( مَثَلُ المُؤْمِنِينَ فِي تَوادِّهِمْ وتَراحُمِهِمْ كَمَثَلِ الجَسَدِ الواحِد إِذا اشْتَكَى مِنْهُ عُضْوٌ تَداعَى لَهُ سائِرُ الجَسَدِ بِالسَّهَرِ والحُمَّى ))
(mathalou l-mou’minina fi tawaddihim watarahimihim kamathali l-jaçadi l-wahid ‘idha chtaka minhou ^adwoun tada^a lahou sa’irou l-jaçadi bis-sahri wal-hama)
ce qui signifie : « Les croyants dans leur amour réciproque, leur miséricorde et leur compassion mutuelle sont à l’exemple d’un seul et même corps qui, lorsque l’un de ses membres ou de ses organes est défaillant, tout le reste du corps le veille fiévreusement. » Rapporté par Mouslim.
Et le Prophète ﷺ a dit pour nous avertir et nous mettre en garde contre le délaissement de la miséricorde :
(( مَنْ لا يَرْحَمُ لا يُرْحَمُ ))
(man la yarhamou la yourham)
ce qui signifie : « Celui qui ne fait pas miséricorde, il ne lui sera pas fait miséricorde. » Rapporté par Al Boukhariyy et Mouslim et d’autres. Faites-vous miséricorde les uns les autres chers frères de foi, soyez miséricordieux les uns envers les autres.
Parmi les formes de miséricorde et aussi de miséricorde mutuelle, il y a d’agir avec bienfaisance envers tes parents, ceux qui t’ont élevé quand tu étais enfant faible jusqu’à devenir fort et que tu sois âgé. Garde-toi de les négliger s’ils s’affaiblissent, s’ils deviennent âgés. La bienfaisance envers les parents est un acte d’obéissance éminent grâce auquel il se peut que tu aies une subsistance. Notre Seigneur ta^ala dit dans sourat Al-‘Isra’ :
﴿ وَٱخۡفِضۡ لَهُمَا جَنَاحَ ٱلذُّلِّ مِنَ ٱلرَّحۡمَةِ وَقُل رَّبِّ ٱرۡحَمۡهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرٗا ﴾
(wakhfid lahouma janaha dh-dhoul-li mina r-rahmati waqoul Rabbi rhamhouma kama rabayani saghira)
ce qui signifie : « Fais preuve de modestie envers eux par miséricorde Et dis : “Ô Seigneur, fais-leur miséricorde tout comme ils se sont occupés de moi quand j’étais petit”. »
De plus, chers frères de foi, le maintien des liens avec les proches parents est l’une des plus grandes formes de miséricorde les uns envers les autres. Garde-toi de manquer au maintien des liens sous prétexte d’avoir peur de leur demande d’aide. Le Messager de Allah ﷺ indiquait à sa communauté ce qui mène à la droiture et il a ainsi dit :
(( وَاللهُ فِي عَوْنِ العَبْدِ ما كانَ العَبْدُ فِي عَوْنِ أَخِيه ))
(wal-Lahou fi ^awni l-^abdi ma kana l-^abdou fi ^awni ‘akhih)
ce qui signifie : « Allah accorde Son aide à l’esclave tant que l’esclave aide son frère. »
Et il a dit ﷺ :
(( ومَنْ فَرَّجَ عَنْ مُؤْمِنْ كُرْبَةً مِنْ كُرَبِ الدُّنْيا فَرَّجَ اللهُ عَنْهُ كُرْبَةً مِنْ كُرَبِ يَوْمِ القِيامَة ))
(waman farraja ^an mou’minin kourbatan min kourabi d-dounya farraja l-Lahou ^anhou kourbatan min kourabi yawmi l-qiyamah)
ce qui signifie : « Celui qui soulage un croyant d’un des tourments du bas monde, Allah le soulagera d’un des tourments du Jour du jugement. » Rapporté par An-Naça’iyy dans les Sounan.
Le Prophète ﷺ nous a incité à faire preuve de miséricorde les uns envers les autres, il nous a ordonné d’être miséricordieux, d’avoir de la compassion envers les gens, de leur régler leurs affaires et le Prophète ^alayhi s-salam était celui, parmi les gens, qui appliquait le plus ces conseils.
Le Prophète ﷺ a incité à faire miséricorde envers les animaux, il a lui-même de sa main honorée rapproché le bassin c’est-à-dire un récipient dans lequel il y avait de la nourriture à une chatte pour qu’elle y mange. Et c’est lui qui a dit à propos de cette femme musulmane fornicatrice qui avait sauvé un chien de mourir de soif. Elle s’était déchaussée, elle avait puisé de l’eau d’un puit dans sa chaussure et avait donnée à boire au chien parce qu’il ne pouvait pas arriver jusqu’à l’eau et avait failli mourir de soif ; tant il était assoiffé qu’il avalait la terre.
Chers frères de foi, c’est la miséricorde qui a motivé cette femme pour puiser de l’eau dans sa chaussure et la présenter au chien et le sauver. Le Prophète ﷺ a annoncé qu’il lui avait été pardonné son péché parce qu’elle avait donné à boire à un chien. [Rapporté par Al Boukhariyy et Mouslim.] Si telle est la récompense pour celui qui agit avec un chien, que dire pour celui qui sauve quelqu’un qui est dans le besoin… qui sauve quelqu’un qui est affamé… qui sauve un nécessiteux… un perdu… ou un malade…
Chers frères de foi, si la miséricorde disparait d’entre nous, nous allons à notre perte. Faites preuve de miséricorde les uns envers les autres, entraidez-vous, apportez-vous de l’aide les uns aux autres. Le Messager de Allah ^alayhi s–salatou was-salam, lorsqu’il a rapporté de son Seigneur qu’Il a dit :
(( حَقَّتْ مَحَبَّتِي لِلْمُتَباذِلِينَ فِيَّ ))
(haqqat mahabbati lil-moutabadhilina fiyya)
ce qui signifie : « Mon agrément sera accordé à ceux qui s’offrent des cadeaux les uns aux autres. » Rapporté par Al Hakim dans Al-Moustadrak. C’est-à-dire ceux qui se donnent une partie de leurs biens les uns aux autres, c’est-à-dire toute personne qui aide autrui et lui prodigue des bienfaits.
Où est donc la miséricorde entre les musulmans où est la miséricorde entre les croyants ? Il ne s’est pas encore produit de véritable famine mais écoutez les nouvelles que nous entendons déjà, la dureté des cœurs de beaucoup de gens. L’un qui fait sortir un locataire dans la rue, il ne patiente pas avec lui ! Un autre qui ne patiente pas face à quelqu’un qui est dans la difficulté de rembourser sa dette ! Un autre qui sait que son voisin se tord de douleur de faim et ne l’aide pas ! Ceci n’est pas le caractère des saints, ni les caractères de ceux qui sont accomplis parmi les esclaves de Dieu. Le croyant a une respectabilité, selon le jugement de Dieu, plus éminente que celle de la Ka^bah. Celui qui ne fait pas miséricorde, il ne lui sera pas fait miséricorde !
Chers frères de foi, celui qui patiente face à quelqu’un en difficulté… qui patiente avec cette personne qui est devenu pauvre et n’est plus capable de rembourser sa dette… qui lui laisse un délai… qui patiente avec lui, il sera à l’ombre du Trône au Jour du jugement. Que voulez-vous du bas monde ? Qu’est-ce que nous voulons du bas monde si les musulmans ne sont pas miséricordieux les uns envers les autres ? S’ils ne font pas miséricorde aux pauvres, aux enfants, aux orphelins, aux veuves, à ceux qui ont été chassé de chez eux ? Qui est à leur côté ? Mon frère, ma sœur, comment nous positionnons-nous par rapport à ce qu’ont fait les ‘Ansar, – les partisans – avec les mouhajirin – les émigrants – ? Les partisans du Messager de Allah ﷺ dont l’un d’entre eux partageait avec les migrants sa propre maison et ses propres biens !
Mes frères ! Soyez miséricordieux les uns envers les autres ! Entraidez-vous pour vous sauver les uns les autres, pour sauver les gens de la difficulté des épreuves, du tourment de la faim, de la pauvreté, de la perte, de la mort ! Et Allah aide l’esclave tant que l’esclave aide son frère.
Ayant tenu mes propos, je demande à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours :
الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات.
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.