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Khoutbah n°1301 : La Naissance Prophétique Honorée

Quiconque instaure dans l’Islam une bonne tradition, en aura la récompense et une récompense semblable à celle de ceux qui la pratiqueront après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses.

Khoutbah n°1301

Discours du vendredi 30 août 2024 correspondant au 25 Safar 1446 de l’Hégire

La Naissance Prophétique Honorée

المولد النبوي الشريف

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions. Nous recherchons la préservation de Dieu contre le mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé et je témoigne que notre maître et notre bien-aimé Mouhammad est Son esclave et Son messager, Son élu et Son bien-aimé. Dieu l’a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment, appelant à l’obéissance à Dieu par Sa volonté, il a été tel un flambeau resplendissant. Il a fait parvenir le message et a parfaitement accompli sa mission, il a conseillé la communauté, que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce qu’Il accorde à l’un de Ses prophètes. Ô Dieu, accorde davantage d’honneur et d’élévation en degrés à notre maître Mouhammad, ainsi qu’à sa famille et à ses compagnons bons et purs.

Esclaves de Dieu, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy Al-Qadir, Celui Qui dit dans les versets explicites de Son Livre, dans la sourate An-Niça :

﴿ وَمَن يُشَاقِقِ ٱلرَّسُولَ مِنۢ بَعۡدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُ ٱلۡهُدَىٰ وَيَتَّبِعۡ غَيۡرَ سَبِيلِ ٱلۡمُؤۡمِنِينَ نُوَلِّهِۦ مَا تَوَلَّىٰ وَنُصۡلِهِۦ جَهَنَّمَۖ وَسَآءَتۡ مَصِيرًا ﴾

(waman youchaqiqi r-raçoula min ba^di ma tabayyana lahou l-houda wayattabi^ ghayra sabili                  l-mou’minina nouwallihi ma tawalla wanouslihi jahannama waça‘at masira)

ce qui signifie : « Celui qui s’oppose au Messager, après qu’il a eu connaissance de la bonne guidée, et suit une autre voie que celle des croyants, Nous ferons que son soutien sera ce dont il a cherché le soutien [à savoir les idoles qui ne sont pas profitables et qui ne nuisent pas], Nous le ferons entrer en enfer. Et quelle mauvaise destinée que l’enfer ! »  

Mes frères de foi, ce verset honoré est une preuve que celui qui veut être sauvé doit s’attacher à la voie des croyants, c’est-à-dire à l’unanimité, à ce sur quoi les savants des musulmans sont unanimes. Et ce verset est une preuve que celui qui s’en détourne, sa rétribution sera l’enfer. Et quelle mauvaise destination que l’enfer.

Il est parvenu dans un hadith mawqouf – dont la chaîne de transmission s’arrête à un compagnon – que le compagnon glorieux ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud a dit :

(( مَا رَءاهُ الْمُسْلِمونَ حَسَنًا -أَيْ أَجْمَعُوا عَلى أَنَّهُ حَسَنٌ – فَهُوَ عِنْدَ اللهِ حَسَنٌ، وَما رَءاهُ الْمُسْلِمونَ قَبِيحًا فَهُوَ عِنْدَ اللهِ قَبِيحٌ ))

(ma ra’ahou l-mouslimouna haçanan – ‘ay ‘ajma^ou ^ala ‘annahou haçan – fahouwa ^inda l-Lahi haçan wama ra’ahou l-mouslimouna qabihan fahouwa ^inda l-Lahi qabih) « Ce que les musulmans considèrent comme bien –c’est-à-dire ce qu’ils sont unanimes à considérer comme étant un bien– alors c’est un bien selon le jugement de Dieu ; et ce que les musulmans considèrent comme mauvais, alors c’est une mauvaise chose selon le jugement de Dieu. »

Or, parmi l’ensemble des choses que la communauté considère comme étant bonne, mes bien-aimés, et que la communauté a été unanime à considérer comme étant une chose que la religion incite à faire, il y a le Mawlid, la Commémoration de sa naissance صلى الله عليه وسلم. En effet, le Mawlid fait partie des actes comportant un bien éminent et pour lesquels sera récompensé celui qui les pratique, et ce, en raison de ce que cette célébration comporte comme manifestations de joie et de réjouissance pour sa naissance honorée. Et même si cette célébration n’a pas eu lieu durant sa vie صلى الله عليه وسلم, elle fait partie des bonnes innovations au sujet desquelles les savants de la communauté ont été en accord unanime qu’elles sont autorisées.

Cette célébration a eu lieu pour la première fois au début du septième siècle de l’hégire. Elle a été instaurée par un homme pieux et savant, le roi nommé Al-Moudhaffar ; il était roi d’Erbil. Il a réuni à cet effet de nombreux savants de son époque qui ont considéré son acte comme étant un grand bien. Ils en ont fait l’éloge, ils ne l’ont absolument pas blâmé pour son acte. Il en a été de même des savants qui sont venus après eux.

Mes bien-aimés, aucun d’entre eux n’a réprouvé la pratique de cette célébration. Bien plus, le Hafidh Ibnou Dihyah et d’autres ont composé des ouvrages à ce sujet. Le Mawlid a été considéré comme un grand bien par le Hafidh Al-^Iraqiyy, par le Hafidh Ibnou Hajar, par le Hafidh As-Souyoutiyy, et par bien d’autres… jusqu’à ce qu’apparaisse… au siècle dernier… un groupe de gens qui assimilent Dieu aux créatures… des gens qui prétendent que Dieu serait un corps et qui renient le tawassoul. Ces gens ont renié la célébration du Mawlid. Ce faisant, ils ont renié ce que la communauté entière a toujours considéré, à travers les époques successives, comme étant un bien et ils ont prétendu, du fait de leur ignorance et de leur arrogance dans le domaine religieux, que ce serait une bid^ah dalalah – une innovation d’égarement –, en prétendant tirer leur argumentation d’un hadith qu’ils ont interprété indépendamment de son contexte. Ce hadith est le suivant :

(( كُلُّ مُحْدَثَةٍ بِدْعَةٌ ))

(koullou mouhdathatin bid^ah) dont le sens, au mot à mot, hors contexte, serait que toute chose nouvellement instaurée serait une mauvaise innovation. Ils ont voulu par-là duper les gens. Il est à noter que c’est un hadith dont la chaîne de transmission est forte. Or il signifie seulement que ce qui est instauré après le Prophète صلى الله عليه وسلم est une mauvaise innovation, hormis ce qui est en accord avec l’enseignement révélé de l’Islam, car dans ce cas, cela n’est pas quelque chose de blâmable. Ainsi, le terme كُلّ koull, généralement traduit par « tout » en français, veut dire dans ce contexte « la plupart » et non pas « la totalité sans exception », tout comme cela est parvenu dans Sa parole ta^ala dans la sourate Al-‘Ahqaf :

﴿ تُدَمِّرُ كُلَّ شَيۡءِۢ بِأَمۡرِ رَبِّهَا ﴾

(toudammirou koulla chay’in bi’amri Rabbiha)

à propos de la tempête qui a détruit (koulla chay’), littéralement « toute chose », alors qu’elle n’a détruit ni le sol ni les montagnes.

Par ailleurs, il est rapporté dans un hadith dont la chaîne de transmission est forte et qui est mentionné dans le Sahih de Mouslim, et dans d’autres recueils de hadith, que le Messager de Dieu صلى الله عليه وسلم a dit :

(( مَنْ سَنَّ في الإِسْلامِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُها وَأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِها بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىْءٌ ))

(man sanna fi l-‘Islami sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouha wa‘ajrou man ^amila biha ba^dahou min ghayri ‘an yanqousa min ‘oujourihim chay’)

ce qui signifie : « Quiconque instaure dans l’Islam une bonne tradition, en aura la récompense et une récompense semblable à celle de ceux qui la pratiqueront après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses. »

C’est pour cela que l’Imam Ach-Chafi^iyy, que Dieu l’agrée, a dit : « Les bid^ah –les innovations dans la religion– sont de deux sortes : les louables et les blâmables ; celles qui sont en accord avec la Sounnah sont louables et celles qui la contredisent sont blâmables. » Ceci a été rapporté de lui par l’Imam Al-Bayhaqiyy et d’autres.

Ensuite, ô vous qui êtes doués de compréhension, comment ces gens privés du bien osent-ils dire que réunir les musulmans pour réciter le Qour’an, pour évoquer Ar-Rahman, pour faire l’éloge de Mouhammad, le Maître des créatures, conformément à ce que Dieu agrée de faire !… conformément à ce que Son Messager a incité de faire !… et conformément à ce que la communauté a accepté avec approbation !… comment osent-ils dire que ce serait une innovation d’égarement ?! Comment osent-ils dire une chose pareille ?! N’ont-ils pas entendu Sa parole ta^ala dans la sourate Al-Mouzzammil :

﴿ فَٱقۡرَءُواْ مَا تَيَسَّرَ مِنَ ٱلۡقُرۡءَانِۚ ﴾

(faqra’ou ma tayassara mina l-Qour’an)

qui signifie : « Récitez ne serait-ce qu’une partie du Qour’an » ? Ni Sa parole ^azza wajall dans la sourate Al-‘Ahzab :

﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱذۡكُرُواْ ٱللَّهَ ذِكۡرٗا كَثِيرٗا ﴾

(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou dhkourou l-Laha dhikran kathira)

qui signifie : « Ô vous qui avez cru, évoquez Dieu, souvent » ?

N’est-ce pas que l’éloge du Prophète صلى الله عليه وسلم est citée dans le Qour’an honoré ? En effet, Dieu dit de Son bien-aimé, Al-Moustafa – l’Élu – صلى الله عليه وسلم dans la sourate Al-Qalam :

﴿ وَإِنَّكَ لَعَلَىٰ خُلُقٍ عَظِيمٖ ٤ ﴾

(wa’innaka la^ala khoulouqin ^adhim)

ce qui signifie : « Tu as certes les caractères éminents » et Il dit soubhanah, Lui Que l’on exempte de toute imperfection, dans la sourate Al-‘Anbiya :

﴿ وَمَآ أَرۡسَلۡنَٰكَ إِلَّا رَحۡمَةٗ لِّلۡعَٰلَمِينَ ﴾

(wama ‘arsalnaka ‘il-la rahmatan lil-^alamin)

ce qui signifie : « Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les mondes. »

De plus, ô vous mes bien-aimés, n’est-il pas parvenu aussi dans la Sounnah pure ce qui indique la permission de faire son éloge صلى الله عليه وسلم, que ce soit en assemblée ou en étant seul, avec un douff ou sans douff, dans la mosquée ou en dehors de la mosquée ?

N’est-ce pas qu’il est confirmé dans les hadith dont la chaîne de transmission est forte que des gens de l’Abyssinie étaient dans la mosquée du Messager de Dieu et faisaient son éloge dans leur langue ; c’est alors que le Messager de Dieu avait demandé ce qu’ils disaient. On lui a dit qu’ils disaient : « Mouhammad est un homme vertueux » [rapporté par Ahmad et Ibnou Hibban]. Il ne leur a pas interdit de le faire صلى الله عليه وسلم.

N’est-ce pas que Al-^Abbas Ibnou ^Abdi l-Mouttalib, l’oncle paternel du Prophète صلى الله عليه وسلم lui avait dit : « Ô Messager de Dieu, j’ai fait ton éloge en composant des vers de poésie » et qu’alors le Messager de Dieu avait répondu صلى الله عليه وسلم :

(( قُلْهَا لا يَفْضُضِ اللهُ فَاكَ ))

(qoulha la yafdoudi l-Lahou fak)

ce qui signifie : « Récite-les, que Dieu préserve ta bouche de perdre ses dents. » [rapporté par Al-Hakim et Al-Bayhaqiyy et AtTabaraniyy] Il s’est mis alors à réciter une poésie qui débute par ces vers :

Ton degré éminent était déjà connu avant ta naissance,

            quand, au Paradis, les feuilles étaient rassemblées

Et qui se termine ainsi :

Et lorsque tu es né, la terre a rayonné,

            par ta lumière les horizons se sont illuminés.

Le Messager de Dieu ne l’a pas empêché et ne lui a pas interdit de le faire, il ne lui a pas dit : « C’est interdit que tu fasses mon éloge. » Au contraire, il a apprécié ce qu’avait fait Al-^Abbas et il a invoqué en sa faveur afin que Dieu préserve intacte sa dentition. Effectivement, Dieu la lui a conservée intacte, par les bénédictions de l’invocation du Prophète éminent صلى الله عليه وسلم puisque Al-^Abbas est décédé à l’époque du califat de ^Outhman Ibnou ^Affan, que Dieu l’agrée, à l’âge de quatre-vingt-huit ans, sans que sa bouche n’ait perdu une seule dent.

Écoutez aussi mes frères ce que le Hafidh As-Souyoutiyy a dit lorsqu’il avait été interrogé au sujet du Mawlid honoré, dans l’épître qu’il a intitulée L’Objectif Correct dans le Fait de célébrer le Mawlid ; il a dit, prêtez bien attention : « La célébration du Mawlid consiste fondamentalement à réunir les gens, à réciter ne serait-ce qu’une partie du Qour’an, et à citer les nouvelles rapportées sur les tout débuts de l’histoire du Prophète et sur ce qui s’est produit comme signes éclatants lors de sa naissance. Ensuite on étend des nappes, garnies de nourriture dont ils pourront consommer, et ils repartiront sans rien ajouter à cela. Cela fait partie des bonnes innovations – bid^ah – pour lesquelles celui qui les accomplit sera récompensé, en raison de ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète et comme manifestation de joie et de réjouissance dues à sa naissance honorée صلى الله عليه وسلم. »

Ne vous laissez pas impressionner, esclaves de Dieu, que Dieu vous fasse miséricorde, par les paroles de ceux qui renient le tawassoul, de ceux qui sont privés de la grâce d’aimer notre Prophète, le Messager de notre Seigneur, que Dieu lui accorde le meilleur des degrés et apaise son cœur quant à ce qu’il craint pour sa communauté. Ne vous laissez pas impressionner par les paroles de ceux qui prétendent que mes grands-parents ainsi que vos grands-parents, que mes ancêtres et vos ancêtres, ainsi que les ancêtres de tous les musulmans sur la terre entière, seraient sur l’égarement pour avoir célébré le Mawlid honoré, jusqu’à ce qu’ils viennent, eux !, prétendre connaître la vérité. Ces gens-là ne connaissent pas même le Créateur, ta^ala, et sont privés d’éprouver de l’amour pour le Prophète honoré, que les meilleures invocations d’élévation en degré et d’apaisement quant au sort de sa communauté soient faites en sa faveur. Ne soyez donc pas dupés par leurs faux-semblants et ne prêtez aucune considération à leur réprobation des festivités du Mawlid.

Fêtez le Mawlid honoré, récitez le Qour’an, lisez ce qui s’est produit lors de sa naissance et ce qui est apparu comme signes éminents, faites son éloge avec une bonne intention et glorifiez son haut rang. Et ne prêtez aucune attention au premier venu qui réprouverait le Mawlid ou qui le renierait.

Ce Prophète, Mouhammad, est la meilleure de toutes les créatures 

            et l’envoyé à tous les humains, lui dont Adam s’est prévalu.

Il réside à Médine, dans sa tombe, véritablement vivant,

            et il entend quiconque lui adresse ses salutations.

Lorsqu’un homme éprouvé demande à Dieu par son degré en citant son nom,

            disparaît alors la cause de son tourment

Que Dieu, Lui Qui mérite la glorification, lui accorde davantage d’honneur et d’élévation

            chaque fois qu’un voyageur se rend de nuit vers les lieux saints, en chantant son nom.

Je conclus en demandant à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

اللهمّ اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.