Ne manquez pas le récit de cette émigration historique qu’est l’Hégire bénie qui a marqué l’humanité à jamais.
Il y a plus de 14 siècles, a eu lieu, l’émigration bénie du Prophète Mouhammad صلى الله عليه وسلم. Cet événement éminent a changé l’histoire et contribué à l’essor de l’Islam. Cette émigration, n’était en aucun cas une fuite du Prophète Mouhammad mais bel et bien un acte d’obéissance envers DIEU. Ce voyage de la Mecque Honorée à Médine l’illuminée symbolise l’obéissance, la persévérance et la patience face aux difficultés. Les compagnons ont subi de nombreuses nuisances mais grâce à la force de leur foi ils ont surmonté ces épreuves. C’est à partir de cet événement majeur que sont décomptées les années du calendrier musulman, un rappel aux musulmans de la valeur de la foi et de la résilience face à l’adversité.
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحمٰن الرَّحِيمِ
Un événement majeur dans l’histoire de la communauté
L’émigration bénie est un événement majeur dans l’histoire de la communauté, un événement duquel nous tirons énormément de sagesses et d’enseignement !
La louange est à Dieu le Seigneur des mondes, Celui Qui nous a comblés par l’envoi de notre maître Mouhammad, صلى الله عليه وسلم
J’aimerais tout d’abord rappeler une chose essentielle : L’Émigration prophétique n’était pas une fuite loin du combat ni un manque de courage pour esquiver une confrontation, mais c’était une émigration ordonnée par Dieu. Le prophète n’a pas fui ! Il a quitté sa ville bien-aimée par ordre de son Seigneur.
Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم subissait des nuisances, et ses compagnons honorables subissaient également des nuisances à La Mecque et les sévices s’étaient abattus sur les musulmans les plus faibles. Ils ont enduré des coups de fouets, des séquestrations et même des assassinats ! Mais Dieu les a secourus. C’est comme s’ils avaient été un rocher que rien ne peut entamer, et le pouls de leurs cœurs, emplis de crainte et de soumission envers Dieu, ont secoué les cœurs et les trônes.
Malgré tout cela le Messager صلَّى الله عليه وسلم avait enduré, il patientait et Dieu le soulagea en lui donnant l’ordre d’émigrer à Médine. Mais en émigrant, il allait quitter la Mecque, sa ville, la ville qu’il chérissait de tout son cœur, la ville où il est né, la ville où il a reçu la révélation, la ville où il a grandi. Après le décès de son épouse la Dame Khadijah, la fille de Khouwaylid qui le soutenait et restait à ses côtés, la situation est devenue plus difficile et le Prophète a été profondément chagriné. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a subit de la part des associateurs de Qouraych une grande nuisance. La même année, son oncle Abou Talib, qui le défendait, est décédé et la tribu de Qouraych a fait beaucoup de mal au Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam, ce qu’elle n’avait pas osé faire durant la vie de son oncle Abou Talib. Le Prophète a malgré cela appelé son peuple à l’Islam avec patience et persévérance malgré leurs nuisances.
Les associateurs de Qouraych ont tenté d’empêcher le Prophète de diffuser son appel à l’Islam.
Les hommes les plus nobles et les maîtres de La Mecque étaient venus pour lui dire : « Nous collecterons une partie de nos biens pour toi afin que tu sois le plus riche d’entre nous. Si tu recherches le pouvoir, nous te désignons comme roi. » Ils ont dit : « Mais arrête de dire du mal de nos dieux. » Mais le Prophète est trop honorable pour avoir l’objectif d’acquérir le bas monde, d’obtenir le pouvoir et de jouir de la gouvernance en contrepartie de l’abandon de sa mission de Prophète.
Et observez bien cette position du Guide éminent محمّد Mouhammad عليه الصلاة والسلام, lorsque les associateurs étaient venus parler à son oncle paternel Abou Talib en lui disant : « Ô Abou Talib, que veut ton neveu ? Il veut un rang élevé ?… Nous le lui donnerons et nous ne ferons rien sans le consulter ! Il veut de l’argent ?… Nous ferons une collecte pour lui, pour qu’il devienne le plus riche d’entre nous ! Il veut la souveraineté ?… Nous le désignerons comme roi ! » Mais le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a répondu à son oncle paternel en disant :
(( واللهِ يا عمّ لو وضعوا الشمسَ في يميني والقمرَ في شمالي ما تركتُ هذا الأمرَ حتى يظهرَه اللهُ أو أهلِكَ دونَه ))
(wal-Lahi ya ^ammi law wada^ou ch-chamsa fi yamini wal-qamara fi chimali ma taraktou hadha l-‘amra hatta youdh-hirahou l-Lahou ‘aw ‘ahlika dounah)
« Je jure par Dieu, ô mon oncle, s’ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, pour que j’abandonne ce sujet, je ne l’abandonnerai pas, jusqu’à ce que Dieu lui donne la victoire ou que je meure en l’accomplissant. »
Quant à Bilal Al-Habachiyy que Dieu l’agrée, malgré l’extrême torture qu’il a endurée de la part des mécréants, il ne leur a pas concédé ce qu’ils voulaient, à savoir l’abandon de sa religion de vérité à laquelle il s’était converti. Il est plutôt resté à répéter :
أحَدٌ أحَدٌ، أحَدٌ أحَدٌ
« Un seul et unique [Dieu], un seul et unique [Dieu]. »
Malgré les tortures Bilal est resté attaché à la foi.
Le Prophète a émigré à Médine par ordre de Dieu
A la différence de la première émigration qui a eu lieu en Abyssinie et concernait une partie des musulmans, cette deuxième émigration a eu lieu vers Médine (appelée Yathrib auparavant) et surtout elle concernait la totalité des musulmans de La Mecque. Elle a vu un grand sacrifice des compagnons, qui ont laissé derrière eux leurs biens, leurs familles et leurs terres dans le seul but d’être agréés par Dieu. Suite à cela, les gens ont commencé à entrer en Islam en masse.
Le Prophète est parti à Médine par une révélation de Dieu. Il lui avait été donné de voir Médine dans le rêve, or les rêves que font les prophètes constituent une révélation. Dieu lui a montré dans le rêve que la terre vers laquelle il allait émigrer avait telles et telles caractéristiques. L’ordre est venu de la part de Dieu ^azza wajall d’accomplir l’émigration à Médine l’Illuminée. Les musulmans ont alors commencé à émigrer les uns à la suite des autres.
Le pacte des associateurs de La Mecque pour assassiner le Prophète
Celui que Dieu agrée le plus a persévéré, d’une persévérance devant laquelle la stabilité des montagnes les plus profondément ancrées est bien peu de chose. C’est à partir de ce moment que les associateurs se sont concertés pour l’assassiner. Les associateurs de La Mecque s’étaient réunis et s’étaient mis d’accord pour tuer le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, par crainte que son appel ne se propage à d’autres villes. Ils s’étaient mis d’accord pour choisir dans chaque tribu un homme vaillant, d’ascendance bien établie, pour que tous ensemble ils lui portent le coup d’un seul homme, c’est-à-dire pour le tuer tous en même temps, afin que son sang rejaillisse sur les tribus et que son clan, celui de Banou ^Abdi Manaf soit incapable de les combattre toutes ensemble et qu’ils acceptent en contrepartie le prix du sang.
Mais جبريل Jibril عليه السلام est venu lui annoncer la ruse des associateurs et lui a ordonné de ne pas passer la nuit à l’endroit où il dormait d’habitude. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a appelé ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Dieu l’agrée. Il lui a ordonné de dormir dans son lit et de se couvrir d’un habit à lui de couleur verte, c’est donc ce que ^Aliyy a fait. Et il lui a ordonné de restituer les objets qu’il gardait en dépôt, à tous ceux qui lui avaient confié quelque chose. Puis le Prophète صلَّى الله عليه وسلم est sorti en se fiant à Dieu. Les mécréants étaient juste devant sa porte. Il a récité la parole de Dieu تعالى dans sourate يسٓ Yaçin :
﴿ يسٓ ١ وَٱلۡقُرۡءَانِ ٱلۡحَكِيمِ٢ ﴾
(yaçin, wal-qour’ani l-hakim) jusqu’à la parole de Dieu تعالى :
﴿ وَجَعَلۡنَا مِنۢ بَيۡنِ أَيۡدِيهِمۡ سَدّٗا وَمِنۡ خَلۡفِهِمۡ سَدّٗا فَأَغۡشَيۡنَٰهُمۡ فَهُمۡ لَا يُبۡصِرُونَ ٩ ﴾
(waja^alna min bayni ‘aydihim saddan wamin khalfihim saddan fa’aghchaynahoum fahoum la youbsiroun) [36/9]
« Nous avons fait qu’il y ait devant eux un écran et derrière eux un écran et Nous avons fait en sorte qu’ils ne puissent pas voir. »
Dieu a préservé son prophète de la ruse des associateurs
Dieu a fait que les mécréants ne voient pas Son prophète. De plus, le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a dispersé du sable qu’il avait à la main sur leurs têtes. Ils n’ont donc pas vu le Prophète sortir صلَّى الله عليه ووسلم.
Les non musulmans de Qouraych avaient envoyé des gens pour suivre les pas de notre bien-aimé Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam dans le désert. Ce sont ceux que l’on appelle les suiveurs de trace ou spécialistes du traçage. Parmi eux, il y avait un non musulman qui s’appelait Souraqah fils de Malik. Il a pu, après beaucoup d’efforts, connaître le chemin qu’avaient emprunté le Prophète de Dieu et Abou Bakr As–Siddiq. Lorsqu’il s’est rapproché d’eux, le Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
((اللهم اكفناه كيف شئت وبما شئت))
[rapporté par l’Imam Ahmad]
« Ô Allah, préserve-nous de lui comme Tu veux et par ce que Tu veux »
C’est alors que les pattes avant de la monture de Souraqah se sont enfoncées dans la terre et le cheval s’est retrouvé embourbé jusqu’au ventre et Souraqah est tombé. Puis, Souraqah a demandé une garantie de sécurité de la part du Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam, chose qu’il lui a accordé. La monture a alors pu s’extirper et se remettre sur ses pattes comme elle était. Il s’est rapproché du Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam et lui a annoncé ce que les non musulmans de Qouraych voulaient lui faire comme mal et qu’ils avaient promis de l’argent pour celui qui leur annoncerait où se trouvait le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Il a informé le Prophète élu qu’il ne dirait à personne où ils se trouvaient, lui et Abou Bakr.
L’amour de Abou Bakr pour le Prophète
Le Prophète était donc parti seul avec son compagnon Abou Bakr. Abou Bakr As–Siddiq a accompli l’émigration avec le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, il l’a accompagné dans la grotte, il lui a tenu compagnie et il l’a protégé par sa propre personne.
Abou Bakr demandait avant cela au Prophète l’autorisation pour sortir émigrer et le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui disait :
(( لا تعجَلْ لعلّ اللهَ يجعلُ لك صاحبًا ))
« Ne t’empresse pas, il se peut que Dieu t’accorde un compagnon [pour ton émigration]. »
Quand est venu le moment d’émigrer, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم s’est rendu chez Abou Bakr alors qu’il était endormi et l’a réveillé. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم lui a dit :
(( قد أُذِنَ لي في الخُروج ))
« J’ai reçu l’autorisation de partir. »
^A’ichah, que Dieu l’agrée, disait : « J’ai alors vu Abou Bakr pleurer de joie. »
Le messager éminent était donc accompagné par notre maître Abou Bakr As–Siddiq, celui qui avait un cœur doux. Abou Bakr, que Dieu l’agrée, marchait tantôt devant lui, tantôt derrière lui. Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم l’avait interrogé à ce sujet, il avait répondu : « Ô Messager de Dieu, quand je pense aux gens qui essayent de nous rattraper, je marche derrière toi ; et quand je m’attends à des gens qui risquent de nous tendre un piège, je marche devant toi. » Puis il a dit, que Dieu l’agrée : « Par Celui Qui t’a envoyé pour annoncer la vérité, chaque fois qu’il y a une difficulté, je souhaiterais la subir et que tu ne la subisses pas. »
Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, était ainsi parti avec son compagnon Abou Bakr As–Siddiq, jusqu’à parvenir à la grotte de Thawr. Al-Bayhaqiyy a rapporté dans Dala’ilou n-Noubouwwah que, lors de la nuit de l’évènement de la grotte, Dieu a ordonné à un arbre de croître et de pousser. Dieu a aussi ordonné à une araignée de tisser sa toile à l’entrée de la grotte, ce qu’elle a fait. Dieu a également ordonné à deux pigeons sauvages de s’installer juste à l’entrée de la grotte.
Dieu a protégé le prophète par une toile d’araignée !
Dieu a préservé Celui qu’Il agrée le plus par une toile d’araignée ! Dieu a protégé celui qu’Il agrée le plus par la plus faible des résidences, la résidence d’une araignée ! Gloire à Dieu Qui est exempt d’imperfection, Celui à Qui toute chose appartient et Qui est exempt de tout défaut, Celui Qui fait absolument ce qu’Il veut.
Que l’honneur et l’élévation en degré te soient accordés ô, mon maître, ô, Messager de Dieu.
Quand ils sont arrivés à la grotte de Thawr, le compagnon du Messager de Dieu a dit à son bien-aimé صلَّى الله عليه وسلم : « Par Celui Qui t’a envoyé pour annoncer la vérité, tu n’y entreras pas avant que je n’y entre, s’il y a quelque chose à l’intérieur, cela m’atteindra avant toi. » Il est donc rentré mais n’a rien vu. Puis ils ont pénétré dans la grotte. Abou Bakr a trouvé dans les parois de la grotte des trous, il s’est mis à déchirer de son vêtement des morceaux d’étoffe pour combler ces trous, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul trou. Il est rapporté qu’il y avait une fente et que Abou Bakr avait craint qu’un animal nuisible n’en sorte et fasse du mal au Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم.
Vous savez ce que Abou Bakr a fait ? Il a mis son pied dans cette fente.
Ensuite, Le Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam s’est allongé et a posé sa tête sur la cuisse de Abou Bakr As–Siddiq, dont le pied bouchait encore cet orifice. Il a été rapporté qu’une vipère l’a mordu au point que ses larmes étaient tombées, sans toutefois qu’il n’enlève son pied.
Des jeunes de Qouraych étaient venus avec leurs bâtons et leurs épées. Quand ils se sont rapprochés du Prophète صلَّى الله عليه وسلم, l’un d’entre eux a regardé vers la grotte. Voyant la toile d’araignée à l’entrée de la grotte et les deux pigeons à l’entrée, il a fini par rejoindre ses compagnons qui lui ont dit : « Qu’est-ce qui t’arrive, tu n’as pas regardé à l’intérieur de la grotte ? » Il a dit : « J’ai vu deux pigeons à l’entrée de la grotte, j’en ai déduit qu’il n’y avait personne à l’intérieur. »
Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم et son compagnon Abou Bakr, que Dieu l’agrée, sont resté dans la grotte pendant trois jours et ^Amir Ibnou Fouhayrah, le serviteur de Abou Bakr As–Siddiq, venait à eux la nuit pour être à leur service. Et ^Abdou l-Lah, le fils de notre maître Abou Bakr As–Siddiq, que Dieu les agrée tous les deux, venait les informer de ce qu’il avait entendu des gens, puis il s’en allait.
Le Prophète a donc voyagé de la Mecque à Médine, alors qu’il était recherché par des gens qui voulaient sa mort, il a parcouru toute cette distance et subit toutes les épreuves que vous nous avons racontées. Imaginez sa joie et le soulagement des musulmans qui l’attendaient à Médine quand il est enfin arrivé.
L’accueil des gens de Médine
Les émigrants et les partisans partaient jusqu’à Qouba’ attendant avec impatience l’arrivée du Prophète صلَّى الله عليه وسلم chaque début de journée, et lorsque le soleil tapait fort, ils retournaient chez eux. Le jour de son arrivée, صلَّى الله عليه وسلم , ils sont partis, comme à leur habitude, le matin, et lorsque le soleil s’est mis à taper trop fort, ils sont reparti. C’est alors que quelqu’un a crié depuis une forteresse « Voici votre compagnon, celui que vous attendez ». Ils portèrent leurs armes et lui firent bon accueil.
Le prophète est parvenu jusqu’à l’emplacement de Qouba’ où il s’est installé avec joie et bonheur.
Et savez vous quel jour a eu lieu son arrivée ? et bien c’était le lundi douze du mois de sa naissance qui est le mois de Rabi^ Al-‘Awwal. Les musulmans l’ont accueilli avec joie et bonheur, un grand bonheur puisque le meilleur de tous les êtres créés par Dieu était venu à eux et allait rester parmi eux.
L’entrée en Islam des Partisans
À propos des gens de Médine, une grande partie d’entre eux étaient entrés en Islam avant que le Messager ne vienne s’installer à Médine, lorsqu’il était encore à la Mecque. Les habitants de Médine (Médine l’Illuminée s’appelait auparavant Yathrib) venaient à l’occasion du pèlerinage. Le pèlerinage chez les associateurs était une coutume qu’ils pratiquaient parce que leurs ancêtres musulmans faisaient le pèlerinage. Eux étaient des idolâtres et faisaient donc ce pèlerinage. Les gens des différents horizons de la Péninsule arabique venaient donc à cette occasion à La Mecque. Le Messager à cette occasion passait parmi les gens et leur disait :
(( أيُّهَا النَّاسُ قولُوا لا إلهَ إلّا اللهُ تُفلِحُوا ))
(‘ayyouha n-naçou qoulou la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou touflihou)
« Ô vous les gens, dites qu’il n’est de dieu que Dieu, vous gagnerez. »
Certains d’entre eux entraient en Islam, ceux à qui Dieu a guidé le cœur vers la foi, mais la plupart des associateurs, quand ils entendaient de lui la parole qu’il n’est de dieu que Dieu, cela leur était difficile, parce que cela voulait dire : « Délaissez ces idoles que vous adorez ! »
Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم avait rencontré, lors de la saison du pèlerinage, des gens de la ville de Yathrib, qui étaient de la tribu de Al-Khazraj. Il les a appelés à l’Islam et ils sont entrés en Islam. La plupart de ses habitants étaient entrés en Islam après la venue de plusieurs d’entre eux à Al-^Aqabah une première fois, puis une deuxième fois l’année suivante. Ils s’étaient engagés à soutenir le Prophète et à lui obéir. Il leur avait envoyé certains de ses compagnons pour leur enseigner la religion agréée par Dieu et diffuser cette religion de droiture à Médine.
Le mérite des premiers compagnons
Il est indispensable, alors que nous sommes en train de parler de l’Émigration prophétique, de nous rappeler nos premiers prédécesseurs, ceux dont Dieu تعالى fait l’éloge dans القرءان le Qour’an honoré par Sa parole :
﴿ وَٱلسَّٰبِقُونَ ٱلۡأَوَّلُونَ مِنَ ٱلۡمُهَٰجِرِينَ وَٱلۡأَنصَارِ وَٱلَّذِينَ ٱتَّبَعُوهُم بِإِحۡسَٰنٖ رَّضِيَ ٱللَّهُ عَنۡهُمۡ وَرَضُواْ عَنۡهُ ﴾
(was-sabiqouna l-‘awwalouna mina l-mouhajirina wal-‘ansari wal-ladhina ttaba^ou bi’ihsanin radiya l-Lahou ^anhoum waradou ^anh) [9/100]
« Les premiers prédécesseurs parmi les émigrants et les partisans et ceux qui les ont suivis parfaitement, Dieu les a agréés et ils se sont satisfaits de Dieu. » Ceux-là étaient tous des saints agréés par Dieu.
Parmi les premiers à avoir cru au Prophète عليه الصلاة والسلام après qu’il a reçu sa mission de prophète, il y a notre maître Abou Bakr et notre maître ^Aliyy. Quant à notre maître ^Oumar et à notre maître ^Outhman, c’est plus tard qu’ils sont entrés en Islam, que Dieu les agrée tous, mais tous ont accompagné le Messager de Dieu une longue période.
Parmi les compagnons, il y a également ceux qui ne sont pas restés une période très longue avec lui, mais à qui Dieu a accordé une forte ardeur et un engagement total, comme Abou Hourayrah qui a rapporté de nombreux حديث hadith du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم. Il a pu en effet rassembler du Messager de Dieu ce que beaucoup d’autres qui étaient entrés en Islam avant lui n’avaient pas pu rassembler.
Les liens de fraternité entre les émigrants et les médinois
Le Prophète a donné à la ville qui s’appelait auparavant Yathrib le nom de Al-Madinah Al-Mounawwarah (Médine l’Illuminée), et il a établit un lien de fraternité entre ses habitants, c’est-à-dire les partisans –al-‘ansar– et les émigrants –al-mouhajiroun–. Les cœurs des musulmans se sont alors mis à battre comme le cœur d’un seul homme, ils sont devenus tels un mur en pierres de taille dont chaque bloc soutient l’autre. L’émigration était donc la proclamation que le pouvoir du faux, quel qu’il soit, allait s’estomper, échouer et se dissiper, mais que la vérité allait nécessairement voir le jour partout où sa bannière flotterait haut et où sa parole aurait le dessus.
La première année après l’émigration, le Prophète a construit sa mosquée et il a établi une fraternité entre les émigrants (Al-Mouhajiroun) et les partisans (Al-‘Ansar). C’est durant cette année que l’appel à la prière a été légiféré et qu’il a ordonné d’accomplir la prière en direction de Jérusalem, accomplissant la prière dans sa direction pendant environ 17 mois. C’est la deuxième année qu’il a ordonné de se diriger vers la mosquée Al-Haram, en direction de la Ka^bah.
Le jeûne de Ramadan a été rendu obligatoire au mois de Cha^ban de l’an 2 de l’Hégire. Après l’obligation du jeûne, la zakat de al-fitr a été rendue obligatoire deux jours avant Al-^Id (la Fête). C’est cette année aussi qu’a eu lieu la conquête de Badr pendant le mois de Ramadan et au mois de Chawwal qu’il a épousé ^A’ichah et que ^Aliyy a épousé Fatimah. La dixième année, son fils Ibrahim est décédé.
Il y a dans l’Émigration prophétique une sagesse éminente. Huit années après que le Messager ait quitté la Mecque et soit allé à Médine, il est retourné conquérir La Mecque, avec une armée qui comportait dix mille musulmans. Ainsi, Dieu a donné la victoire à Son Prophète محمّد Mouhammad et Il a fait perdre les différentes factions et les associateurs.
Parmi les nombreuses leçons que nous pouvons tirer de l’émigration bénie
L’émigration bénie a été un évènement très important dans l’histoire de la région. On compte les années lunaires du calendrier musulman à partir de cette date charnière. Et le début du calendrier utilisé par les musulmans après cela était le mois de Al-Mouharram de cette année durant laquelle il avait fait l’émigration.
Parmi les nombreuses leçons que nous pouvons tirer de l’émigration bénie, il y a le fait de :
Se soumettre et obéir aux ordres de Dieu, quel que soit le prix du sacrifice, se montrer patient et endurant face aux difficultés, aux épreuves et à toutes les sortes d’injustice et d’oppression, se mettre du côté de la vérité avec courage, fermeté, détermination et volonté.
Peu importe le nombre des épreuves et la gravité des problèmes qui nous atteignent, nous ne devons pas délaisser la piété. Dieu dit dans le Qour’an
ومن يتّق الله يجعل له مخرجا ويرزقه من حيث لا يحتسب
« Celui qui craint Dieu et Lui obéit, Il lui accordera une issue et Il lui accordera une subsistance de là où il ne s’attendait pas. »
Il ne convient pas d’être de ceux qui ne font les adorations que lorsqu’ils ont des problèmes. Il ne convient pas d’être de ceux qui ne font la prière que durant les périodes d’examen. Il ne convient pas d’être de ceux qui ne donnent des aumônes et ne s’acquittent de la zakat que lorsqu’ils sont malades. Au contraire, il convient de craindre Dieu dans la prospérité et dans la difficulté.
فإن مع العسر يسرا إن مع العسر يسرا
Après la difficulté, viendra la prospérité. Certes, après la difficulté, viendra la prospérité.
Les leçons que l’on peut tirer de l’Émigration sont nombreuses. Entre autres, il y a la patience face aux difficultés et aux épreuves, la persévérance lorsque l’on est confronté à ce qui est faux et le fait de se tenir du côté de la vérité avec courage et détermination en prodiguant ses efforts et ses biens pour lui assurer la victoire. L’hégire a été une grande étape dans la propagation de la religion de l’Islam.