Khoutbah de Aïd Al-Ad–ha béni
Discours du 16 juin 2024 correspondant au 10 dhou l-hijjah 1445 de l’Hégire
Discours de la fête de al-Ad–ha bénie
الله أكبر الله أكبر الله أكبر
الله أكبر الله أكبر الله أكبر
الله أكبر الله أكبر الله أكبر
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi[1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu le Seigneur des mondes, que l’honneur et l’élévation en degré soient accordés au Messager de Dieu. Je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Dieu.
Allah ta^ala dit dans le Qour’an honoré, dans la sourate Younous :
﴿ قُلۡ بِفَضۡلِ ٱللَّهِ وَبِرَحۡمَتِهِۦ فَبِذَٰلِكَ فَلۡيَفۡرَحُواْ هُوَ خَيۡرٞ مِّمَّا يَجۡمَعُونَ ﴾
(qoul bifadli l-Lahi wabirahmatihi fabidhalika falyafrahou houwa khayroun mimma yajma^oun)
ce qui signifie : « Dis : “Qu’ils se réjouissent de ce que Dieu leur accorde par Sa grâce et Sa miséricorde. Ce qu’Il leur accorde est meilleur que ce qu’ils amassent.” »
Al-Bayhaqiyy a rapporté d’après ‘Anas, que Dieu l’agrée, il a dit : « Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم est arrivé à Médine et les gens de Médine avaient deux jours durant lesquels ils s’amusaient dans la jahiliyyah, il a dit :
(( قَدِمْتُ عليكُمْ ولَكُمْ يَومَانِ تَلْعَبُونَ فِيهِمَا في الجَاهِلِيَّةِ وقَدْ أَبْدَلَكُمُ اللهُ خَيْرًا مِنْهُما يَوْمَ النَّحْرِ وَيَوْمَ الفِطْرِ ))
(qadimtou ^alaykoum walakoum yawmani tal^abouna fihima fi l-jahiliyyah waqad abdalakoumou l-Lahou khayran minhouma yawma n-nahri wayawma l-fitr)
ce qui signifie : « Je suis venu à vous et vous aviez deux jours durant lesquels vous vous amusiez dans la jahiliyyah ; Dieu vous les a changés par ce qui est meilleur, le Jour du sacrifice et le Jour de la fin du jeûne. »
Nul doute que Al-^Id est une occasion de joie, de réjouissance et de bonheur pour les croyants. Et nul doute également que la joie des croyants et leur réjouissance dans leur vie du bas monde qui aura une fin louable, n’a lieu que lorsqu’ils réussissent à réaliser un acte d’obéissance à Allah ta^ala, afin d’obtenir grâce à cela la récompense pour leurs œuvres, une récompense qui remplit leur cœur de confiance en la promesse de Allah ta^ala pour les bienfaisants, la promesse qu’ils auront leur rétribution dans l’au-delà.
Parmi les grâces éminentes et les manifestations de miséricorde que Dieu a accordées à cette communauté, c’est qu’Il a remplacé deux jours de distraction et d’amusement qui avaient lieu dans la jahiliyyah par deux jours d’évocations et de remerciements, et Il en a fait des rites de la religion. Les croyants reçoivent pendant ces deux fêtes la bonne nouvelle, ils se manifestent mutuellement leur joie, heureux des bienfaits et des bénédictions que Allah ta^ala leur a accordés par Sa grâce.
Al-^Id glorieux provoque dans les cœurs sincères l’ardeur et la ferme volonté à continuer à accomplir les actes de bienfaisance, de bien et d’obéissance à Allah ta^ala. Les deux jours de ^Id viennent après l’accomplissement de deux actes d’adoration éminents à l’occasion desquels les croyants trouvent une douceur dans le cœur et une pureté dans l’âme, puisque l’un des deux termine le mois du jeûne et de bienfaisance, Ramadan béni, c’est ^Idou l-Fitr, tandis que ^Idou l-Ad–ha, la fête du sacrifice, intervient le jour du grand pèlerinage, le jour du sacrifice dans lequel ont lieu la plupart des actes du pèlerinage, après que les pèlerins ont accompli le plus grand des piliers du pèlerinage qui est la station à ^Arafah.
Al-^Id vient alors chargé de significations, porteur d’amour et de tendresse entre les croyants pour qu’ils mettent en pratique la parole de Allah ta^ala, dans la sourate Al-Houjourat :
﴿ إِنَّمَا ٱلۡمُؤۡمِنُونَ إِخۡوَةٞ ﴾
(‘innama l-mou’minouna ‘ikhwah)
qui signifie : « Certes les croyants sont véritablement frères. »
Nul doute que les liens de fraternité dans la religion sont plus forts que les liens de proche parenté, et ce que le lien de la foi rassemble est plus ferme que ce que rassemble la proche parenté et les liens de mariage.
Combien de démonstrations d’amour, de compassion et de fraternité sont manifestées le jour de Al-^Id, combien se manifeste l’amour pour Dieu entre des frères dont les pères et les mères sont pourtant différents.
La manifestation de leur unité se concrétise, c’est un sens éminent que nous espérons s’ancrer toujours davantage, afin que les cœurs s’unissent face aux complots et aux pièges qui sont tendus contre notre communauté pour porter atteinte à sa religion, à sa résilience et à son honneur.
En parlant des manifestations d’entraide et de bienfaisance durant Al-^Id, nous vous rappelons combien d’aumônes et de dons sont donnés avant ce jour-là et combien ont lieu le jour-même, de sorte que l’on puisse donner à celui qui est nécessiteux pour le délivrer de son tourment, pour dissiper ses chagrins et pour que son cœur soit apaisé alors que les douleurs du bas monde l’ont épuisé et que les difficultés de la vie l’ont exténué. Combien de zakat parviennent à ceux qui en ont besoin et qui les enrichissent ainsi ce jour-là. Le pauvre remercie ainsi son Seigneur pour la subsistance qu’Il lui a accordée, et le riche remercie Dieu pour les grâces qu’Il lui a accordées et le versement de la zakat obligatoire qu’Il lui a facilité d’accomplir.
Nous constatons durant Al-^Id l’empressement des croyants les uns envers les autres, les cœurs pardonnent à ceux qui ont eu un mauvais comportement et ils œuvrent à se réconcilier avec ceux qui se sont éloignés de lui, ils se rencontrent avec la joie et l’amour. Combien de liens familiaux rompus ont été renoués durant Al-^Id ? Combien de personnes qui s’étaient tournées le dos, qui se détestaient, se sont réunies sous l’ombre de Al-^Id ? Et combien de personnes qui agissaient mal envers leurs parents ou qui agissaient mal avec leur famille et leurs frères, dont le cœur a purifié par la lumière de Al-^Id et qui se sont ainsi repenties à Leur Seigneur et sont sorties de ce dans quoi elles étaient pour aller vers l’obéissance.
Sans compter ce que les jours de Al-^Id bénis permettent de vivre comme maintien des liens avec les proches parents, avec les frères, avec les cousins, les fils de l’oncle et de la tante paternels ou maternels, en plus des visites des amis et des compagnons, qui renforcent les cœurs avec la joie et le repos et qui retirent la haine des cœurs. Ainsi les disputes se dissipent, la haine s’effondre alors qu’elle avait pris place dans les cœurs de nombreuses personnes. L’un embrasse la main de son père… l’autre embrasse les pieds de sa mère et cherche à obtenir la satisfaction de ses parents… un autre serre son frère entre ses bras… Untel purifie son cœur avec son ami alors que la zizanie avait perturbé leur relation… Nul doute que tout cela fait partie de la bienfaisance que nous avons besoin de renouveler dans notre société, jour après jour, afin que disparaisse la rouille qui a entouré les relations entre de nombreuses personnes.
Notre Prophète honoré صلَّى الله عليه وسلم nous a dirigés vers tout bien et nous a incités à toute vertu et nous a appelés à réparer nos âmes et à les rectifier. Ô combien avons-nous besoin de suivre sa voie عليهِ الصَّلاةُ والسلامُ et d’être guidés par sa bonne guidée le jour de Al-^Id et tous les jours de l’année !
Le sens de Al-^Id n’est pas de nous embellir par de beaux vêtements neufs uniquement… ce n’est pas de s’acheter la dernière mode de vêtements orientaux ou occidentaux… ni de prendre la route pour voyager et changer d’air, pour se promener et céder aux autres tentations du bas monde… sans faire attention à ces principes nobles qu’il convient de comprendre concernant le ^Id.
La grande joie, c’est que tes actes d’obéissance augmentent, c’est que tes bonnes actions deviennent plus nombreuses ! Sinon, quel est le sens de s’embellir avec des vêtements, de multiplier le superflu dans la nourriture et la boisson alors que tu as rompu avec ton frère croyant et que tu n’as pas mis à profit la morale du hadith de Abou Ayoub Al-‘Ansariyy qui rapporte du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم qu’il a dit :
(( لا يَحِلُّ لِرَجُلٍ أَنْ يَهْجُرَ أَخَاهُ فَوْقَ ثَلاثِ لَيَالٍ يَلْتَقِيَانِ فَيُعْرِضُ هَذا وَيُعْرِضُ هذا وَخَيْرُهُما الذِي يَبْدَأُ بِالسَّلامِ ))
(la yahil-lou lirajoulin ‘an yahjoura ‘akhahou fawqa thalathi layalin yaltaqiyani fayou^ridou hadha wayou^ridou hadha wakhayrouhouma l-ladhi yabda’ou bis-salam) [rapporté par Al-Boukhariyy]
ce qui signifie : « Il n’est pas permis de rompre les liens avec son frère plus de trois nuits durant lesquelles ils se rencontrent, chacun se détournant de l’autre ; le meilleur des deux est celui qui commence à passer le salam. »
Dans le hadith, il y a une preuve explicite que le fait qu’un croyant rompe les liens avec son frère croyant plus de trois nuits est interdit si cette rupture a lieu pour une raison du bas monde, comme s’ils s’étaient disputés pour un des bien du bas monde et que chacun des deux avait rompu les relations avec l’autre. Et il se peut que cette rupture dure plusieurs mois, plusieurs années, peut-être même jusqu’à la mort !
Tu vois certains qui, au moment de la mort, recommandent à leurs enfants de rompre les liens avec Untel, de ne pas avoir à faire à ses descendants ! Comme si ça n’avait pas suffit dans son bas monde, il veille à mettre sa descendance dans la désobéissance envers Dieu également ! Cela fait partie des grands dangers que nous vivons dans cette société étonnante et qu’il convient de combattre avec la science et la bonne guidée.
Que signifie de voir bon nombre de personnes de différentes couches sociales, chacun attendre Al-^Id pour sortir et se noyer dans les loisirs, dans les boîtes de nuit ou autres, dans l’objectif de rencontrer telle chanteuse ou telle personne qui fait des actes vils, alors que Ramadan s’est écoulé et qu’il n’a pas même jeûné un jour, il n’a pas fait une seule prière pour Dieu… Ou bien les dix premières nuits de Dhou l-Hijjah se sont écoulées et le soleil du jour de Al-‘Ad–ha s’est levé alors qu’il est noyé dans ses péchés et il poursuit le jour de Al-^Id encore plus.
Quel sens de Al-^Id ces gens-là ont-ils connu ? À quoi vont-ils passer leur vie ? Al-^Id est en réalité l’un des rites de la foi qui comporte la glorification de Dieu, le remerciement de Dieu pour les grâces qu’Il nous a accordées. Celui à qui Dieu accorde le bien se rend tôt à la mosquée, avec crainte, plein d’humilité envers Dieu, Al-Wahid – Celui Qui est unique –, Al-Qahhar – Celui Qui domine toute chose –.
اللهُ أَكْبَرُ كَبِيرًا والحمدُ للهِ كثيرًا وسُبحانَ اللهِ وبحمدِهِ بُكْرَةً وأَصِيلًا، لا إله إلا اللهُ وحدَهُ صَدَقَ وَعْدَهُ ونَصَرَ عَبْدَهُ وَأَعَزَّ جُنْدَهُ وَهَزَمَ الأَحْزَابَ وَحْدَهُ
(Allahou ‘akbarou kabira wal-hamdou lil-Lahi kathira wasoubhana l-Lahi wabihamdihi boukratan wa’asila la ‘ilahou ‘il-la l-Lah wahdah sadaqa wa^dah wanasara ^abdah wa’a^azza joundahou wahazama l-‘ahzaba wahdah) ce qui signifie : « Dieu mérite plus de vénération que tout autre. Louanges à Dieu de nombreuses fois. Dieu est exempt de toute imperfection, nous Le louons matin et soir, il n’est de Dieu que Lui, Il a tenu sa promesse, Il a soutenu Son esclave, il a soutenu ses soldats, il a fait vaincre les factions à Lui seul. »
Puis il fait les invocations en faveur du Prophète صلَّى الله عليه وسلم ainsi que pour sa famille, ses épouses et ses compagnons. Il demande le pardon en faveur de ses parents croyants ; puis il fait deux rak^ah de Al-^Id et il écoute après cela l’exhortation de l’orateur, puis il sort pour appliquer pour lui-même ce qu’il a entendu et ce qu’il a vu comme conseil en s’élevant au-dessus des choses viles et des tentations de l’âme qui ordonnent le mal.
Qu’il est beau d’être tous comme le cœur d’un seul homme, que chacun d’entre nous aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même comme bien. ‘Anas a rapporté du Prophète صلَّى الله عليه وسلم qu’il a dit :
(( لا يُؤْمِنُ أَحَدُكُمْ حَتَّى يُحِبَّ لِأَخِيهِ مَا يُحِبُّ لِنَفْسِهِ ))
(la you’minou ‘ahadoukoum hatta youhibba li’akhihi ma youhibbou linafsih) [rapporté par Al-Boukhariyy]
ce qui signifie : « L’un d’entre vous n’atteindra un degré de foi complète que s’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. » Cela veut dire que sa foi ne sera complète que s’il a cette caractéristique.
Al-^Id appelle les musulmans à se rencontrer
dans le bien, dans la foi et la miséricorde.
Al-^Id appelle à rendre visite à celui qui a rompu les relations avec nous
et plus particulièrement à nos proches parents.
Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-même.
Second Discours :
اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ، اللهُ أَكْبَرُ
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar
الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهمّ اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.