Le Qour’an est le Livre que Dieu a révélé au Prophète Mouhammad. Il comporte 114 chapitres (sourat) dont sourat Al-Fatihah. La récitation de sourat Al-Fatihah fait partie des piliers oraux de la prière. Voici son explication.
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Rechercher la préservation contre le diable
أَعُوذُ بِاللهِ مِنَ الشَّيطانِ الرَّجيمِ
(‘a^oudhou bil-Lahi mina ch-chaytani r-rajim)
« Je demande à Allah la préservation contre le chaytan humilié. »
L’isti^adhah, c’est la parole (‘a^oudhou bil-Lahi mina ch-chaytani r-rajim) et c’est une demande de préservation. Elle ne fait pas partie du Qour’an selon l’unanimité. Elle signifie : « Je demande à Dieu qu’Il me préserve du mal du diable (chaytan). » Le diable, c’est le rebelle, l’insolent, le mécréant parmi les jinn. Ar-rajim signifie celui qui est éloigné du bien, qui est chassé, humilié. Il est recommandé de commencer par l’isti^adhah avant de réciter le Qour’an. Ceci est l’avis de la majorité.
Sourat Al-Fatihah
Elle a été révélée alors que le Prophète résidait à la Mecque et comporte sept versets (‘ayah).
Commencer par dire bismi l-Lah (bismillah)
﴿ بِسۡمِ ٱللَّهِ ٱلرَّحۡمَٰنِ ٱلرَّحِيمِ ١ ﴾
(bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim)
« Je commence en citant le nom de Allah, Ar-Rahman, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants et aux non croyants dans le bas monde mais uniquement aux croyants dans l’au-delà, Ar-Rahim, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants. »
La basmalah est la parole (bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim). Elle est une des ‘ayah de la Fatihah selon l’Imam Ach-Chafi^iyy et la prière n’est pas valable sans elle. Selon les Imams Malik et Abou Hanifah, ce n’est pas une ‘ayah de la Fatihah.
Les gens du Salaf, c’est-à-dire les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire et ceux du Khalaf, c’est-à-dire les musulmans des siècles suivants, ont eu l’habitude de commencer leurs écrits et leurs ouvrages par la basmalah. La basmalah vient en effet au début de chaque sourat, mis à part sourat Bara‘ah. Commencer par la basmalah est recommandé mais non obligatoire avant de faire tout ce qui est honorable selon la Loi de l’Islam, à moins qu’autre chose ait été rapportée, comme pour la prière (salat) qui commence par la parole (Allahou ‘akbar), appelée takbir, et pour les invocations (dou^a’) qui commencent par la parole (al-hamdou li l-Lah), appelée hamdalah.
Explication du deuxième verset
﴿ ٱلۡحَمۡدُ لِلَّهِ رَبِّ ٱلۡعَٰلَمِينَ ٢﴾
(al-hamdou lil-Lahi Rabbi l-^alamin)
« La louange est à Allah le Seigneur des mondes. »
Al-hamd, c’est faire l’éloge par la langue pour le bien accordé gracieusement, c’est-à-dire sans que cela soit une obligation. La parole (al-hamdou lil-Lah) signifie que Allah mérite qu’on fasse Son éloge en disant ce qui est digne de Lui, pour les bienfaits et les grâces qu’Il nous accorde sans que cela soit une obligation de Sa part, Lui Qui est (Rabbou l-^alamin) le Seigneur des mondes, c’est-à-dire Celui à Qui appartient tout ce qui entre en existence.
Explication du troisième verset
﴿ ٱلرَّحۡمَٰنِ ٱلرَّحِيمِ ٣ ﴾
(Ar-Rahmani r-Rahim)
« Ar-Rahman, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants et aux non croyants dans le bas monde mais uniquement aux croyants dans l’au-delà, Ar-Rahim, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants. »
Ar-Rahman est l’un des noms de Allah, il signifie que la miséricorde de Allah englobe les croyants et les non croyants dans le bas monde et qu’Il est Celui Qui fait miséricorde aux seuls croyants dans l’au-delà. Allah ta^ala dit :
﴿ وَرَحۡمَتِي وَسِعَتۡ كُلَّ شَيۡءٖۚ فَسَأَكۡتُبُهَا لِلَّذِينَ يَتَّقُونَ ﴾
[sourat Al-‘A^raf / 156]
(warahmati waci^at koulla chay’in faça’aktoubouha lil-ladhina yattaqoun)
« Ma miséricorde englobe toute chose [dans le bas monde] et Je la réserve [dans l’au-delà] à ceux qui se seront préservés de toute forme de mécréance ».
Ar-Rahim, c’est Celui Qui fait beaucoup miséricorde aux croyants. Allah ta^ala dit :
﴿ وَكَانَ بِٱلۡمُؤۡمِنِينَ رَحِيمٗا ٤٣ ﴾
[sourat Al-‘Ahzab / 43]
(wakana bil-mou’minina rahima)
« Il est très miséricordieux envers les croyants. »
Explication du quatrième verset
﴿ مَٰلِكِ يَوۡمِ ٱلدِّينِ ٤﴾
(Maliki yawmi d-din)
que Allah est Celui à Qui tout appartient et Qui fait des créatures ce qu’Il veut.
(yawmou d-din) signifie le Jour de la rétribution. Allah est Celui à Qui appartiennent le bas monde et l’au-delà, Il en fait ce qu’Il veut. Quant au fait de distinguer le jour de la rétribution dans cette ‘ayah, ceci est par glorification du Jour de la rétribution, en raison des très grandes difficultés qui auront lieu ce jour-là.
Explication du cinquième verset
﴿إِيَّاكَ نَعۡبُدُ وَإِيَّاكَ نَسۡتَعِينُ ٥﴾
(‘iyyaka na^boudou wa‘iyyaka nasta^in) c’est-à-dire que Allah ta^ala Lui seul mérite que l’on se soumette à Lui d’une extrême soumission. Et c’est à Lui Seul que l’on demande de nous créer la force pour faire le bien et persévérer sur la bonne guidée, car les cœurs sont sous la domination de Allah ta^ala. Cette ‘ayah indique donc que l’on demande exclusivement à Allah l’aide spécifique et propre à Lui seul qui est de créer pour les esclaves ce qui leur est utile, car c’est Allah Qui crée toute chose. Cependant cela ne veut pas dire qu’il serait interdit de demander à autre que Allah toute aide dans l’absolu, preuve en est ce qui est parvenu dans le hadith :
(( واللهُ في عَونِ العَبدِ ما كان العَبدُ في عَونِ أَخِيه ))
(wal-Lahou fi ^awni l-^abdi ma kana l-^abdou fi ^awni ‘akhih)
« Allah aide l’esclave tant que l’esclave aide son frère. »
Explication du sixième verset
﴿ ٱهۡدِنَا ٱلصِّرَٰطَ ٱلۡمُسۡتَقِيمَ ٦ ﴾
(‘ihdina s–sirata l-moustaqim)
« Honore-nous par le fait de persévérer sur la bonne guidée de l’Islam. »
Explication du septième verset
﴿ صِرَٰطَ ٱلَّذِينَ أَنۡعَمۡتَ عَلَيۡهِمۡ ﴾
(sirata l-ladhina ‘an^amta ^alayhim)
sur la religion de ceux que Tu as honorés, les Prophètes et les anges, à savoir l’Islam.
﴿ غَيۡرِ ٱلۡمَغۡضُوبِ عَلَيۡهِمۡ وَلَا ٱلضَّآلِّينَ ٧ ﴾
(ghayri l-maghdoubi ^alayhim wala d–dallin)
« et non pas sur la voie de ceux à qui Tu as prédestiné le châtiment, ni la voie de ceux qui se sont égarés. »
Finir en disant Amin
‘Amin ne fait pas partie du Qour’an par unanimité. Cette parole signifie : « Ô Allah, exauce-nous. »
Il est recommandé de la dire après la Fatihah dans la prière. Et il est parvenu dans le hadith
(( إذا قالَ الإمامُ غَيْرِ الـمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلاَ الضَّالّينَ فَقُولُوا آمِين ))
« Quand l’imam dit (ghayri l-maghdoubi ^alayhim wala d–dallin), dites : (‘amin). »
À retenir
La récitation de sourat Al-Fatihah fait partie des piliers oraux de la prière.
Al Fatihah a été révélée alors que le Prophète résidait à la Mecque.
Elle comporte sept versets (‘ayah).
(wa‘iyyaka nasta^in) ne veut pas dire qu’il serait interdit de demander à autre que Allah toute aide dans l’absolu.
La parole « ‘Amin » ne fait pas partie du Qour’an par unanimité et signifie : « Ô Allah, exauce-nous. »