Khoutbah n°1312
Discours du vendredi 15 novembre 2024 correspondant au 13 joumada l-‘oula 1446 de l’Hégire
Les Désastres de l’Alcool et des Stupéfiants
ءَافَاتُ الخَمْرِ وَالمُخَدِّرَاتِ
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions, nous recherchons Son pardon, nous nous repentons à Lui, nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni de forme, ni d’image, ni de membre. Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie Mouhammad, est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus. Celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad et préserve-le ce qu’il craint pour sa communauté ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy Al-^Aziz, Celui Qui dit, dans Son Livre honoré :
﴿ يَٰأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ إِنَّمَا ٱلۡخَمۡرُ وَٱلۡمَيۡسِرُ وَٱلۡأَنصَابُ وَٱلۡأَزۡلَٰمُ رِجۡسٞ مِّنۡ عَمَلِ ٱلشَّيۡطَٰنِ فَٱجۡتَنِبُوهُ لَعَلَّكُمۡ تُفۡلِحُونَ ﴾
(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ‘innama l-khamrou wal-maycirou wal-‘ansabou wal-‘azlamou rijsoun min ^amali ch-chaytani fa-jtanibouhou la^allakoum touflihoun) [sourate Al-Ma’idah verset 90] ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants, l’alcool, les paris d’argent, les idoles et les flèches divinatoires sont des infamies provenant des actes du chaytan, alors gardez-vous en ! Puissiez-vous réussir. »
Et Allah ta^ala dit :
﴿ وَلَا تَقۡتُلُوٓاْ أَنفُسَكُمۡۚ ﴾
(wala taqtoulou ‘anfouçakoum) [sourate An-Niça’ verset 29] ce qui signifie : « Ne vous donnez pas la mort ! »
Le premier verset nous apprend l’interdiction de boire de l’alcool et de pratiquer ce qui est cité avec l’alcool, et le second verset nous apprend qu’il est interdit de consommer tout ce qui mène la personne à sa perte. Dans le hadith de Abou Dawoud, le Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam a interdit tout ce qui enivre – mouskir – et tout ce qui cause un effet nuisible au corps et aux yeux – mouftir –. Les stupéfiants sont compris dans le terme mouftir.
Mes frères de foi, dans les sociétés musulmanes de nos jours, surtout parmi les jeunes, il s’est propagé un fléau dévastateur qui mène à la perte… Il s’agit de l’addiction aux stupéfiants et la dépendance à l’alcool !? Mais ce fléau, si on le laisse sans réagir, chers frères de foi, il se peut qu’il s’introduise dans la maison de n’importe lequel d’entre vous d’une manière à laquelle il ne s’attendait pas et sans même qu’il s’en rende compte.
Alors toi qui es père… toi qui es enseignant… toi qui es éducateur… toi qui es professeur… rappelle-toi le hadith du Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam qui est dans le Sahih de Al-Boukhariyy :
(( كُلُّكُمْ رَاعٍ وَكُلُّكُمْ مَسْئُولٌ عَنْ رَعِيَّتِهِ ))
(koulloukoum ra^in wakoulloukoum mas’ouloun ^an ra^iyyatih) ce qui signifie : « Chacun d’entre vous est responsable et chacun d’entre vous aura à répondre de ceux qui sont sous sa responsabilité. »
Ô toi qui es père… où en-est ton fils ? Est-ce que tu t’es posé la question au sujet de son état ?… au sujet de ses amis et de ses fréquentations la nuit ? Ou bien tu te limites simplement à t’inquiéter s’il a mangé et s’il a bu, voilà tout !? Ô toi qui es père… as-tu enseigné [le minimum obligatoire de la religion] à ton fils pour le protéger avant qu’il ne soit trop tard ? Ô toi qui es père… lorsque tu verras ton fils revenir à trois heures du matin par exemple, avec les yeux rouges et cernés, et que tu le verras sans force, de plus en plus paresseux, le sommeil lourd, montrer de moins en moins d’activité et d’ardeur, quelle pourra bien être ta réaction ce jour-là ? N’attends pas que la hache s’abatte sur ta tête et garde ton enfant à l’œil, surveille qui il prend pour meilleur ami. L’homme a tendance à adopter le comportement de son compagnon intime. Garde ton enfant à l’œil, surveille qui il fréquente. Il a été dit « as–sahibou sahib » : d’habitude le compagnon entraîne, soit vers le Paradis, soit vers l’enfer.
Mes frères de foi !… Vous, jeunesse de l’Islam !… Vous, jeunesse de l’Islam !… Vous, jeunesse de l’Islam !…
Nous comptons beaucoup sur vous ! Alors, ne décevez pas les espoirs que nous avons en vous. Vous, jeunesse de l’Islam, faites sortir ces poisons de votre environnement… Faites-les sortir de vos réunions, de vos universités, de vos écoles, de vos rassemblements et de vos maisons. Gardez-vous des drogues et de la consommation d’alcool ! Ce sont des choses qui anéantissent et qui mènent à la perte. Et luttez contre ces maux extrêmement dangereux ! Ne vous taisez pas face à ces fléaux, ô vous, jeunesse de l’Islam ! Si quelqu’un te dit : « Moi, je consomme ces drogues car elles me renforcent et me donnent la force de me concentrer ! » Dis-lui : « C’est plutôt ce que ton âme t’a suggéré et ce que ton chaytan t’a embelli pour que tu prennes ce chemin destructeur ! ». Non ! jeunes de l’Islam !… Gardez-vous de cela les jeunes de l’Islam !…
Quant à toi qui a une addiction aux drogues, réveille-toi ! Tu es en train de t’anéantir toi-même, tu te mènes à ta propre perte. Tu es en train de consumer le cœur de ton père et celui de ta mère à force d’inquiétude pour toi. Ton père ne t’a pas envoyé à l’université pour consommer de la drogue et pour boire de l’alcool. Alors, réveille-toi ! Si ta mère a veillé durant de longues nuits quand tu étais petit, ce n’est pas pour que, devenu grand, tu agisses de la sorte. Alors réveille- toi !
Ô vous, les jeunes de l’Islam, cela commence avec un cachet, une gorgée ou une piqûre ! Alors toi, mon frère qui es jeune, fais bien attention. Il se peut qu’un de tes amis te donne quelque chose sans que tu saches ce que cela contient. Alors mon frère, ne prends rien qui te soit inconnu ! Il se peut qu’il te dise : « Regarde, tu es malheureux et tourmenté, allez, prends un peu de ça, ou bois un peu de ça, et tous tes problèmes vont disparaître… »
La drogue et l’alcool qu’on te propose ne sont en rien une solution à tes problèmes ! C’est plutôt le début de problèmes auxquels tu n’étais pas habitué auparavant. Comment oseras-tu désobéir à Dieu, Lui Qui t’a créé, Lui Qui t’a fait grâce de tout bienfait qui est en toi !? Toi, mon frère qui es jeune, après cela, si tu deviens accro aux drogues et à l’alcool, où iras-tu te procurer l’argent pour acheter tout cela ? Il se peut que tu voles l’argent de ton propre père, ou que tu vendes les affaires de ta famille, ou que tu cherches n’importe quel autre moyen corrompu pour parvenir à tes fins. Bien plus, tu pourrais en arriver à embrasser les pieds et à te vendre toi-même pour obtenir une seule injection… que tu tombes dans les ténèbres de l’humiliation : l’humiliation du péché et celle de la soumission aux gens vils… Est-ce que c’est ce que tu veux pour toi mon frère, toi qui es jeune ?
Si tu consommes ces drogues ou que tu bois l’alcool, il se peut que tu renverses quelqu’un avec ta voiture ou que tu frappes quelqu’un parce qu’il t’aura dérangé. Il se peut que tu nuises à ta famille, à tes enfants ou à tes frères et sœurs. Il se peut que tu insultes ta mère, ton père ou que tu les frappes. Tu peux aller jusqu’à les tuer ou à te tuer toi-même. Est-ce que c’est ça que tu veux pour ton âme, mon frère, toi qui es encore un jeune homme ? Ô toi qui es père, est-ce que c’est ça que tu souhaites pour ton fils ? Mon frère en Islam, est-ce que c’est ça que tu souhaites pour toi-même, pour tes frères, tes amis ?
Vous devez absolument vous préserver vous-mêmes, vos familles, vos frères et vos amis contre ces dangers. Et cela se fera grâce à la connaissance, à la prise de conscience, aux conseils et à la persévérance sur la piété à l’égard de Dieu.
Jusqu’à quand allons-nous entendre qu’un jeune homme est mort parce qu’il a pris une overdose de drogue ?… Jusqu’à quand allons-nous entendre qu’un jeune est mort dans un accident de voiture parce qu’il conduisait en état d’ivresse ?… Jusqu’à quand le jeune va-t-il se taire et ne pas mettre en garde ou conseiller son ami qui se drogue et boit de l’alcool ?… Jusqu’à quand ces cachets vont-ils se propager parmi les élèves dans les collèges, les lycées et les universités ?…
Il n’y a aucun doute que la famille a un rôle… que le collège, le lycée et l’université ont un rôle… et il n’y a aucun doute que vous-mêmes, jeunes gens, vous avez un rôle, qui consiste à vous abstenir totalement de prendre ces choses qui mènent à la perte. Vous avez votre rôle qui est de porter conseil à vos frères et sœurs en Islam, à vos amis et à vos proches parents, avec sagesse et avec douceur, afin de les mettre en garde contre leurs conséquences, en leur indiquant leur gravité et leur interdiction dans la religion agréée par Dieu.
Lorsque le Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( انْصُرْ أَخَاكَ ظَالِمًا أَوْ مَظْلُومًا ))
(‘ounsour ‘akhaka dhaliman ‘aw madhlouma) ce qui signifie : « Sois aux côtés de ton frère, qu’il commette une injustice ou qu’il subisse une injustice ! », on lui avait demandé : « Ô Messager de Dieu, je suis à ses côtés quand il subit une injustice ; mais quand il est injuste, comment serais-je à ses côtés ? » Il avait répondu :
((تَحجِزُهُ أَوْ تَمْنَعُهُ عَنِ الظُّلْمِ فَذَلِكَ نَصْرُهُ ))
(tahjizouhou ‘aw tamna^ouhou ^ani dh–dhoulmi fadhalika nasrouh) [rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Tu le retiens ou tu l’empêches de faire preuve d’injustice ; et c’est cela que d’être à ses côtés. »
Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours[1] :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah. Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.