Khoutbah n°1284
Discours du vendredi 3 mai 2024 correspondant au 24 Chawwal 1445 de l’Hégire.
Le Danger du Suicide
خُطُورَةُ الِانْتِحار
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le remercions, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous demandons Son pardon et Sa bonne guidée, nous demandons que Dieu nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Dieu guide, c’est lui le bien guidé, celui qu’Il égare, tu ne trouveras personne pour le guider. Je témoigne qu’il n’est de Dieu que Dieu, Lui seul Il n’a pas d’associé ni de semblable ni d’équivalent ; quoi que tu imagines en ton esprit, Dieu n’est pas ainsi. Celui qui qualifie Dieu par une des significations des humains devient mécréant. Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, la cause de notre joie, محمّد Mouhammad, est l’esclave de Dieu et son Messager, Son élu, celui qu’Il agrée le plus, celui que Dieu a envoyé avec la bonne guidée, la religion de vérité, orientant vers le bien, annonçant la bonne nouvelle et avertissant d’un châtiment, appelant à l’adoration de Dieu par Sa volonté, telle un flambeau radieux. Par lui, Dieu a guidé la communauté, Il a dévoilé l’obscurité et a fait sortir les gens des ténèbres vers la lumière. Que Dieu le rétribue du meilleur de ce dont il a rétribué un de Ses prophètes pour sa communauté.
Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad, ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs et ceux qui les ont suivis parfaitement jusqu’au Jour du jugement.
Après quoi, esclaves de Dieu, je me recommande à moi-même ainsi qu’à vous de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَظِيم Al-^Adhim. Craignez Dieu, le Seigneur des Mondes, Lui qui vous a accordé des biens et des enfants, Lui Qui dit dans le Livre du قرآن Qour’an honoré :
﴿ وَلَنَبۡلُوَنَّكُم بِشَيۡءٖ مِّنَ ٱلۡخَوۡفِ وَٱلۡجُوعِ وَنَقۡصٖ مِّنَ ٱلۡأَمۡوَٰلِ وَٱلۡأَنفُسِ وَٱلثَّمَرَٰتِۗ وَبَشِّرِ ٱلصَّـٰبِرِينَ ٱلَّذِينَ إِذَآ أَصَٰبَتۡهُم مُّصِيبَةٞ قَالُوٓاْ إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّآ إِلَيۡهِ رَٰجِعُونَ أُوْلَـٰٓئِكَ عَلَيۡهِمۡ صَلَوَٰتٞ مِّن رَّبِّهِمۡ وَرَحۡمَةٞۖ وَأُوْلَـٰٓئِكَ هُمُ ٱلۡمُهۡتَدُونَ ﴾
(walanablouwannakoum bichay’in mina l-khawfi wal-jou^i wanaqsin mina l-’amwali wal-’anfouci wath-thamarati wabachiri s–sabirin al-ladhina ‘idha ‘asabat-houm mousibatoun qalou ‘inna lil-Lahi wa’inna ‘ilayhi raji^oun ‘oula’ika ^alayhim salawatoun min rabbihim warahmatoun wa’oula’ika houmou l-mouhtadoun)
ce qui signifie : « Nous allons vous éprouver par un peu de crainte, de faim, de diminution des biens, de personnes et de fruits, mais annonce la bonne nouvelle à ceux qui patientent, ceux qui, lorsqu’ils sont touchés par une catastrophe disent : “Certes nous appartenons à Dieu et c’est pour Son jugement que nous reviendrons à la vie.” Ceux-là auront des grâces de la part de leur Seigneur et des miséricordes, ceux-là sont les bien guidés. »
Dieu عزّ وجلّ nous a appris qu’Il éprouve Ses esclaves par certaines choses parmi lesquelles la peur, l’insécurité, la faim due au manque de nourriture, la diminution des biens matériels et même des personnes, par la perte des êtres proches ou chers à nos cœurs, par leur décès ou autre. De même, Dieu éprouve Ses esclaves par la diminution de la production de fruits, en raison du manque de pluie ou de catastrophes qui touchent leurs vergers.
Il a ordonné à Son prophète عليه الصلاة والسلام d’annoncer la bonne nouvelle à ceux de Ses esclaves qui patientent, qu’ils seront rétribués par Dieu pour leur patience par des miséricordes particulières. Il ne convient donc pas à quelqu’un de sensé de passer à côté de cela, ni que son cœur oublie que ce bas monde est une résidence d’épreuves. Qu’il maintienne son cœur là-dessus de sorte que, lorsqu’une épreuve s’abat sur lui, il ait présent dans son cœur l’ordre de Dieu de patienter… Qu’il ait présent dans son cœur l’annonce de la part de Dieu en faveur de ceux qui patientent en raison des grandes récompenses pour leur patience… et que ce bas monde n’est pas une patrie pour qu’un être vivant y vive éternellement, mais qu’il laissera bientôt ce bas monde et ce qu’il contient de plaisirs et de chagrins.
Alors mon frère musulman, regarde dans la biographie des vertueux parmi les compagnons du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم et ceux qui sont venus après eux. Regarde ce qui les a touchés et ce qu’il leur est arrivé et comment ils ont patienté ! Afin d’apprendre d’eux la bravoure, le courage, la gloire et l’honneur !
Mouslim a rapporté d’après Jabir Ibnou عبد الله ^Abdi l-Lah, que Dieu l’agrée, qu’il a dit : « Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم nous avait envoyé au combat sous le commandement de Abou ^Oubaydah, que Dieu l’agrée, pour intercepter une caravane de Qouraych. » Il poursuit en disant : « Et il nous a donné en provision une sacoche de cuir pleine de dattes. » Puis il a dit : « Abou ^Oubaydah nous donnait alors une datte après l’autre. » On lui demanda : « Que faisiez-vous de cette datte ? » Il a dit : « Nous la sucions, tout comme les enfants tètent, puis nous buvions de l’eau et elle nous suffisait pour notre journée jusqu’à la nuit. Nous frappions avec nos bâtons le feuillage (al-khabat), puis nous le mouillions avec de l’eau avant de le manger. » Rapporté par Mouslim.
Al-khabat, ce sont des feuilles d’arbres que les chameaux consomment ; et quand il dit : « nous le mouillions avec de l’eau », cela indique qu’il était sec. Regarde mon frère croyant la patience des compagnons honorables face à la dureté de la vie et sache que nous, aujourd’hui, toutes les difficultés que nous subissons n’arrivent pas au quart du quart des difficultés qu’ils ont pu supporter.
Regarde dans la biographie de Abou Hourayrah, que Dieu l’agrée, il a dit : « Je me souviens que je tombais entre le minbar du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, et la pièce de ^A’ichah, évanoui, et voilà que venait à moi quelqu’un et mettait son pied sur mon cou en pensant que j’étais fou, alors que ce n’était pas la folie mais uniquement la faim. » Rapporté par Al-Boukhariyy.
Qui d’entre nous a éprouvé la faim un jour au point d’en perdre connaissance ?
Si les choses deviennent dures pour toi, alors attache-toi à ce vers quoi notre Seigneur عزّ وجلّ nous a guidés, par Sa parole :
﴿ وَمَن يَتَّقِ ٱللَّهَ يَجۡعَل لَّهُۥ مَخۡرَجٗا ٢ ﴾
(waman yattaqi l-Laha yaj^al lahou makhraja)
ce qui signifie : « Et celui qui craint Dieu, Dieu lui accorde une issue. » La piété à l’égard de Dieu, c’est la voie qui mène à la délivrance, et par la crainte de Dieu les difficultés se dénouent et Dieu facilite le bien.
Quant à celui qui ne patiente pas face à l’épreuve et qui a recours à quelque chose dont les conséquences ne sont pas louables, comme le fait de voler ou de piller, de tuer des gens ou de se tuer lui-même, alors cette personne ne s’est pas fait du bien ni ne s’est honorée par cela mais son état sera comme l’a dit le Prophète صلَّى الله عليه وسلم :
(( أَلا يا رُبَّ مُكْرِمٍ لِنَفْسِهِ وهُوَ لَها مُهِينٌ ))
(‘ala ya roubba moukrimin linafsihi wahouwa laha mouhin)
ce qui signifie : « Combien de gens croient faire honneur à eux-mêmes alors qu’ils sont en train de s’humilier. »
C’est-à-dire qu’ils font des actes, en pensant que par cela ils honorent leur propre personne alors qu’en réalité ils s’humilient parce qu’ils s’exposent à se souiller par la désobéissance à Dieu, par ce qui représente l’un des plus grands des grands péchés, comme en tuant quelqu’un ou en se tuant eux-mêmes. Notre seigneur عزّ وجلّ dit :
﴿ وَلَا تَقۡتُلُوٓاْ أَنفُسَكُمۡۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ بِكُمۡ رَحِيمٗا ﴾
(wala taqtoulou ‘anfouçakoum ‘inna l-Laha kana bikoum rahima)
ce qui signifie : « Ne vous tuez pas vous-même, certes, Dieu est miséricordieux envers vous. »
Tuer quelqu’un injustement est le plus grand des péchés que puisse commettre l’esclave, après la mécréance, que Dieu nous en préserve. Celui qui se suicide mérite le châtiment douloureux de Dieu si Dieu ne le pardonne pas. Le suicide n’est pas une solution aux problèmes et n’est pas une porte de délivrance. Choisis alors, la patience face aux épreuves pour l’agrément de Dieu car la patience comporte un bien et une récompense éminente. Si la situation devient difficile, alors réfugie-toi dans l’adoration de Dieu… Si les tourments t’entourent de toutes parts, alors fie-toi à Dieu… Si les catastrophes s’abattent sur toi, persévère dans l’obéissance à Dieu…
Dites-moi, chers bien-aimés, avez-vous jamais entendu parler de quelqu’un du bataillon de Abou ^Oubaydah, que Dieu l’agrée, qui se serait souillé avec les péchés à cause de l’épreuve ? Avez-vous entendu que Abou Hourayrah, que Dieu l’agrée, se serait suicidé en raison de la gravité de ses épreuves et de la faim ? Non. Ils ont patienté face à la dureté de la vie, et la conséquence de cela fut la gloire dans le bas monde et la réussite dans l’au-delà. Pourquoi certaines personnes ont-elles recours à ce qui leur nuira, au péché, certaines en se suicidant, alors qu’elles n’ont pas été atteintes par une goutte de l’océan d’épreuves qui a touché les compagnons du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم. Ces gens-là n’ont-ils pas su que patienter pour obéir à Dieu est plus facile à supporter que patienter pour endurer Son châtiment ? Alors craignez Dieu, esclave de Dieu, et gardez-vous de Lui désobéir, et surtout gardez-vous de tuer une âme que Dieu a interdit de tuer et parmi cela le suicide.
Celui qui se suicide à l’aide d’un objet, ce châtiment lui sera répété dans l’enfer. Mais s’il se suicide par rébellion contre Dieu et par objection contre Lui, alors il a mécru et il est sorti de l’Islam. La patience face au châtiment du bas monde est supportable, quant à la patience face au feu de l’enfer, ce n’est pas quelque chose que l’on peut supporter.
Alors prenez garde, prenez bien garde, vous, les croyants, et craignez Dieu تعالى ! Et mon frère musulman, que le peu de faim et le peu de difficultés ne t’amènent pas à te rebeller contre Dieu. Le bas monde est une résidence d’épreuve, il a été dit :
« Combien de fois une épreuve est venue me combattre avec son armée
alors face à elle j’en eus le cœur serré.
Jusqu’à ce que, désespérant de la voir disparaître,
les miséricordes affluent vers moi, avec la délivrance. »
Combien est magnifique celui qui, étant passé par le feu de la forge, en ressort mué en or rougeoyant !
Et de quelle grande sottise fait preuve celui que les difficultés de ce bas monde amènent à commettre les plus grands péchés.
Que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-même.
Second Discours [1] :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.