Khoutbah n°1091
Discours du vendredi 21 août 2020 correspondant au 2 Al-Mouharram 1442 de l’Hégire.
Dans les bagages des pèlerins de retour du pèlerinage
Al-hamdou lil-Lahi [1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Allah, nous Le louons, nous implorons Son aide, nous Lui demandons de nous guider sur le droit chemin, nous le remercions et nous recherchons Sa protection contre le mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer, et celui que Allah égare, nul ne peut le guider. Que Allah accorde davantage d’honneur et d’élévation en degrés à notre maître Mouhammad ainsi qu’à sa proche parenté musulmane et à ses compagnons bons et purs. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a ni associé, ni semblable, ni équivalent, ni égal. Et je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est l’esclave de Allah et Son messager, Son élu et Son bien-aimé. Que Allah l’honore et l’élève en degré ainsi que tout messager qu’Il ait jamais envoyé.
Ô vous croyants, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy Al-^Adhim. Allah ta^ala dit :
﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَلۡتَنظُرۡ نَفۡسٞ مَّا قَدَّمَتۡ لِغَدٖۖ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَۚ إِنَّ ٱللَّهَ خَبِيرُۢ بِمَا تَعۡمَلُونَ ﴾
(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Laha wal-tandhour nafsoun ma qaddamat lighad ; wat-taqou l-Laha ‘inna l-Laha khabiroun bima ta^maloun)
[sourat Al-Hachr / 18] ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants, faites preuve de piété à l’égard de Allah et que chacun considère ce qu’il a préparé pour le Jour du jugement. Faites preuve de piété à l’égard de Allah, certes Allah sait tout ce que vous faites. »
Bonheur donc à celui qui a fait preuve de piété à l’égard de Son Seigneur et s’est attaché à l’enseignement de notre maître Mouhammad, et bonheur à celui qui a accompli le hajj et la ^oumrah et a visité la tombe du Prophète Mouhammad, et bonheur à celui qui s’est attaché à la voie du Maître des messagers Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam et a pris le chemin de droiture par sa bonne guidée. Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a en effet enseigné aux gens de sa communauté beaucoup de choses qui leur sont d’un grand profit pour leur au-delà ainsi que pour leur vie d’ici-bas, et il les a incités à les pratiquer.
Mes frères de foi, le sujet de notre discours aujourd’hui, par la volonté de Allah le Seigneur des mondes, concerne des choses que les pèlerins rapportent habituellement avec eux à leur retour, comme les siwak, l’eau de Zamzam, les dattes de Médine l’Illuminée, les soubhah et autres choses encore, de ces villes éminentes, à savoir la Mecque –‘Oummou l-Qoura– la Mère de toutes les villes, et Médine –Taybah– qui s’est embaumée grâce au Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam.
Nous commencerons par parler du siwak. À ce sujet, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( السِّواكُ مَطْهَرَةٌ لِلْفَمِ مَرْضاةٌ لِلرَّبِّ ))
(as-siwakou mat-haratoun lil-fami wamardatoun lir-Rabb)
[rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Le siwak est une purification pour la bouche et une cause pour obtenir l’agrément du Seigneur ». Il a dit aussi :
(( رَكْعَتانِ بِسِواكٍ أَفْضَلُ مِنْ سَبْعِينَ رَكْعَةً مِنْ غَيْرِ سِواكٍ ))
(rak^atani bisiwakin ‘afdalou min sab^ina rak^atan min ghayri siwak)
[rapporté par Ibnou Majah] ce qui signifie : « Deux rak^ah [effectuées] en ayant passé le siwak valent mieux que soixante-dix rak^ah sans siwak. »
Utiliser le siwak veut dire, selon la terminologie religieuse, passer un bâton ou ce qui est de cet ordre dans la bouche pour se nettoyer les dents. Le mieux que l’on puisse utiliser pour cela est le bois d’arak. Il est recommandé de l’utiliser lorsqu’on se lève pour accomplir la prière. Il est aussi recommandé de l’utiliser pour le woudou’, on l’utilise alors après s’être lavé les mains. L’utilisation du siwak est aussi recommandée avant de faire le tayammoum et avant de réciter le Qour’an, mais aussi lorsque les dents jaunissent, de même que pour accomplir les tours rituels –tawaf– et lorsqu’on s’éveille de son sommeil. D’autre part, il est recommandé au musulman de passer le siwak avec la main droite en commençant par le côté droit de sa bouche, de le faire passer sur le palais, délicatement, et d’avoir l’intention en l’utilisant de suivre la Sounnah.
Parmi les bienfaits du siwak, on peut citer qu’il purifie la bouche, qu’il fait gagner l’agrément du Seigneur, qu’il fortifie les gencives, qu’il multiplie les récompenses, qu’il blanchit les dents, qu’il aide à prononcer correctement les lettres de leurs points de prononciation et qu’il rappellera de prononcer les deux témoignages au moment de la mort. Qui parmi nous ne souhaite pas prononcer les deux témoignages au moment de la mort ? Alors, mes frères de foi, persévérez à suivre cette sounnah éminente !
Quant à l’eau de Zamzam, il est recommandé d’en boire et celui qui a une affaire qu’il désire voir aboutir, qu’il boive de l’eau de Zamzam avec l’intention de voir son affaire se régler. S’il veut, qu’il dise :
اللَّهُمَّ إِنَّهُ بَلَغَنِي أَنَّ نَبِيَّكَ قالَ:
(( ماءُ زَمْزَمَ لِما شُرِبَ لَهُ ))
(Allahoumma ‘innahou balaghani ‘anna nabiyyaka qal : ma’ou zamzama lima chouriba lah)
[rapporté par Ibnou Majah] ce qui signifie : Ô Allah, il m’est parvenu que Ton prophète a dit : « L’eau de Zamzam est utile pour ce pour quoi elle est bue » Fin du hadith.
اَللَّهُمَّ إِني أَشْرَبُهُ مستشفيًا به فاشفِني واغفِرْ لي اَللَّهُمَّ إِني أسألك عِلْمًا نافِعًا ورِزْقًا واسِعًا وشِفاءً مِنْ كُل داءٍ
(Allahoumma ‘inni ‘achrabouhou moustachfiyan bihi fachfini waghfir li. Allahoumma ‘inni ‘as’alouka ^ilman nafi^an warizqan waci^an wachifa’an min koulli da’)
ce qui signifie : « Ô Allah, j’en bois pour en rechercher la guérison, alors guéris-moi et pardonne-moi. Ô Allah, je Te demande une science utile, une subsistance abondante et une guérison de tout mal. »
Et on demande ce que l’on veut d’autre.
Pour ce qui est des dattes, certaines variétés ont des particularités que d’autres variétés ne possèdent pas, notamment la variété ^ajwah de Médine. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( مَنْ تَصَبَّحَ –أَيْ أَكَلَ صَباحًا– بِسَبْعِ تَمَراتٍ مِنْ عَجْوَةِ المَدِينَةِ مِمّا بَيْنَ لابَتَيْهَا –أَيْ مِمّا بَيْنَ حَرَّتَيِ الـمَدِينَةِ– لَمْ يَضُرَّهُ في ذَلِكَ اليَوْمِ سُمٌّ ولاَ سِحْر ))
(man tasabbaha bisab^i tamaratin min ^ajwati l-madinah mimma bayna labatayha lam yadourrahou fi dhalika l-yawmi soummoun wala sihr)
[rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Celui qui prend au matin sept dattes de la variété ^ajwah de Médine qui poussent entre les deux étendues de pierres noires délimitant la ville, aucun poison et aucune sorcellerie ne lui nuira ce jour-là. »
Parmi les choses que le pèlerin rapporte aussi avec lui, il y a les soubhah –les chapelets–. Il n’y a pas de mal à utiliser une soubhah pour le dhikr de Allah, car elle rappelle à celui qui la porte de faire le tasbih et de glorifier Allah ^azza wajall. Preuve en est le fait qu’une des épouses du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam avait mis devant elle quatre mille noyaux de dattes pour faire le tasbih avec. Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam l’avait vue mais ne l’avait pas blâmée. De ce fait, les savants ont dit que faire le tasbih avec une soubhah est permis et que ce n’est pas haram. Toutefois, il reste préférable de faire le tasbih en comptant avec ses phalanges, car le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :
(( عَلَيْكُنَّ بِالتَّسْبِيحِ والتَّهْلِيلِ والتَّقْدِيسِ واعْقِدْنَ بالأَنامِلِ فَإِنَّهُنَّ مَسْؤُولاتٌ مُسْتَنْطَقاتٌ ))
(^alaykounna bit-tasbihi wat-tahlili wat-taqdici wa^qidna bil-‘anamili fa’innahounna mas’oulatoun moustantaqat)
[rapporté par At-Tirmidhiyy] ce qui signifie : « Attachez–vous à faire le tasbih, le tahlil, le taqdis et faites-le en comptant avec vos phalanges, car elles seront interrogées et il leur sera demandé de parler. » Fin du hadith
Cela signifie que Allah créera une prononciation dans ces phalanges et qu’elles témoigneront de ce que faisait la personne comme dhikr de Allah en comptant avec. De plus, il est arrivé dans ce bas monde un événement qui en témoigne : c’est ce qui s’est produit avec Abou Mouslim Al-Khawlaniyy, qui faisait partie des successeurs des compagnons et des ascètes. Une nuit qu’il était en train de faire du tasbih avec sa soubhah, il s’était endormi et la soubhah s’était mise à tourner autour de sa main en disant :
(( سُبْحانَكَ يا مُنْبِتَ النَّباتِ ويا دائِمَ الثَّباتِ ))
(soubhanaka ya Mounbita n-nabati waya Da’ima th-thabat)
ce qui signifie : « Gloire à Toi Qui es exempt d’imperfection, Toi Qui fais pousser les plantes et Toi dont l’existence n’aura pas de fin. » Abou Mouslim s’était réveillé et avait appelé son épouse en disant : «‘Oumma Mouslim ! Viens voir une chose des plus étonnantes ! » Quand elle vint et vit la soubhah en train de faire le tasbih, la soubhah se tut. Cet événement s’est bien produit dans cette vie du bas monde et confirme que les phalanges pourront prononcer au Jour du jugement afin de témoigner en faveur de ceux qui faisait le tasbih avec elles.
Enfin, nous vous rappelons aussi de demander aux pèlerins de retour de leur hajj d’invoquer Allah qu’Il vous pardonne. Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit en effet :
(( اللَّهُمَّ اغْفِرْ لِلْحاج ولِمَنِ اسْتَغْفَرَ لَهُ الحاجُّ ))
(Allahoumma ghfir lil-hajji walimani staghfara lahou l-hajj)
[rapporté par Al-Bayhaqiyy] ce qui signifie : « Ô Allah, accorde le pardon au pèlerin ainsi qu’à celui en faveur de qui le pèlerin demande le pardon. »
Voilà, et je demande que Allah ta^ala me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second discours :
Al-hamdou lil-Lahi[1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
La louange est à Allah, nous Le louons, nous implorons Son aide, nous Lui demandons de nous guider sur le droit chemin, nous le remercions et nous recherchons Sa protection contre le mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer, et celui que Allah égare, nul ne peut le guider. Que Allah accorde davantage d’honneur et d’élévation en degrés à notre maître Mouhammad ainsi qu’à tout messager qu’Il ait jamais envoyé.
Ô croyants, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy Al-^Adhim. Allah ta^ala dit :
﴿وَقُل رَّبِّ زِدْنِي عِلْمًا﴾
(waqoul rabbi zidni ^ilma)
[sourat Taha / 114] ce qui signifie : « Et dis : ô mon Seigneur, accorde-moi plus de science. »
En effet, la science de la religion, c’est la vie de l’Islam. Il est donc un devoir de s’occuper à l’apprendre et à l’enseigner aux autres. Par ailleurs, son apprentissage se fait en prenant cette connaissance des gens de confiance et de connaissance et non pas par la simple lecture dans les livres. En effet, combien et combien de gens n’ayant pas pris la science de la bouche des savants, se sont égarés et ont égaré à leur tour d’autres personnes car ils pensaient à tort que les livres mènent à l’acquisition des connaissances sans avoir besoin d’un chaykh. De plus, il y a dans certains de ces livres des égarements de toutes sortes, en particulier les livres qui sont distribués aux pèlerins de la Mosquée de la Mecque honorée. Ces livrets décorés et colorés sont remplis de paroles accusant injustement les musulmans de mécréance et d’égarement, et sèment la discorde et les dissensions dans les sociétés. Méfiez-vous de ces livres et ne les lisez pas. Mettez en garde ceux qui les rapportent avec eux.
Ô Allah, préserve-nous afin de rester sur notre religion, cette religion dont Tu as fait une protection pour nous au Jour du jugement.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy. Pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français, les piliers devraient être dits en arabe.