Khoutbah n°1168
Discours du vendredi 11 février 2022 correspondant au 10 rajab 1443 de l’Hégire.
Comment quérir la Science
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le louons, nous Le remercions, nous demandons Son aide, nous demandons Son pardon, nous faisons le repentir à Lui et nous demandons que Dieu nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider. La louange est à Dieu Qui a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas, Qui a légiféré pour les créatures la religion, Qui a affecté à cette religion des savants et a fait d’eux les héritiers des prophètes et Qui a fait profiter d’eux de nombreuses créatures et a fait que d’autres n’en profitent pas.
Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni d’opposant, ni d’équivalent, ni d’égal, qu’Il n’a pas de forme, ni d’image, ni de membre, qu’Il n’a pas de localisation, ni de direction, ni d’endroit. Mon Seigneur est exempt de toute imperfection, Il n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit et aucune de Ses créatures n’a de ressemblance avec Lui. Il ne s’incarne pas dans quelque chose et rien absolument ne se sépare de Lui. Absolument rien n’est pareil à Lui et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit. Je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, محمد Mouhammad, est l’esclave de Dieu et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, qu’il a bien transmis le message et s’est acquitté de ce qui lui a été confié, qu’il a porté le conseil à la communauté. Que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Dieu, honore et élève en degré, accorde Tes bénédictions et fais grâce à notre maître محمد Mouhammad, celui qui a enseigné le bien, ainsi qu’à sa famille, à ses compagnons purs et à ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.
Esclaves de Dieu, je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Dieu, العَلِيّ العَظِيم Al-^Aliyy Al-^Adhim.
Mes frères, nous allons parler lors de notre discours d’aujourd’hui, si Dieu تعالى le veut, de la quête de la science et de la manière de l’acquérir, car Dieu, dans le قرآن Qour’an, n’a pas ordonné à Son prophète de demander d’augmenter en quoi que ce soit si ce n’est en science. Notre Seigneurتبارك وتعالى dit, dans sourate طه Taha :
﴿ وَقُل رَّبِّ زِدۡنِي عِلۡمٗا ﴾
(waqoul Rabbi zidni ^ilma)
ce qui signifie : « Et dis : ô mon Seigneur, augmente-moi en science. » Et Dieu تعالى dit, dans sourate التوبة At-Tawbah :
﴿ ۞وَمَا كَانَ ٱلۡمُؤۡمِنُونَ لِيَنفِرُواْ كَآفَّةٗۚ فَلَوۡلَا نَفَرَ مِن كُلِّ فِرۡقَةٖ مِّنۡهُمۡ طَآئِفَةٞ لِّيَتَفَقَّهُواْ فِي ٱلدِّينِ وَلِيُنذِرُواْ قَوۡمَهُمۡ إِذَا رَجَعُوٓاْ إِلَيۡهِمۡ لَعَلَّهُمۡ يَحۡذَرُونَ ﴾
(wama kana l-mou’minouna liyanfirou kaffatan falawla nafara min koulli firqatin minhoum ta’ifatoun liyatafaqqahou fi d-dini waliyoundhirou qawmahoum ‘idha raja^ou ‘ilayhim la^allahoum yahdharoun)
ce qui signifie : « Les croyants n’ont pas à se mobiliser tous ensemble ; alors si un groupe de chaque clan se mobilisait pour apprendre la religion et pour avertir leur peuple à leur retour, il se peut qu’ils soient mis en garde. » Dieu a partagé les croyants en deux groupes, un groupe qui veille à la sécurité des musulmans et un groupe qui préserve la voie de la foi, et ce sont les savants de la jurisprudence, les fouqaha’.
At-Tirmidhiyy a rapporté que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( مَنْ خَرَجَ في طَلَبِ العِلْمِ فَهُوَ في سَبِيلِ اللهِ حَتَّى يَرْجِع ))
(man kharaja fi talabi l-^ilmi fahouwa fi sabili l-Lahi hatta yarji^) c’est-à-dire que la récompense de celui qui sort pour apprendre la science de la religion est semblable à la récompense de celui qui fournit des efforts dans la voie que Dieu agrée.
Effectivement, la science de la religion est une défense par laquelle le croyant repousse le diable [qui fait partie des jinn] et les diables parmi les humains, et par laquelle le croyant repousse les mauvaises passions de l’âme qui réside en lui. Il peut, ainsi par la science de religion, distinguer ce qui lui sera bénéfique dans l’au-delà et ce qui lui sera nuisible, et enfin il distingue les actes qui lui font gagner l’agrément de Dieu et les actes qui font mériter le châtiment de Dieu !
Grâce à la science de la religion, mon frère musulman, tu distingues la mécréance de la foi… Tu distingues la croyance en l’unicité de Dieu –le tawhid– de l’adoration d’autre que Dieu –le chirk–… Tu distingues l’exemption de Dieu de toute ressemblance avec Ses créatures –le tanzih– de l’assimilation de Dieu à Ses créatures –le tachbih–… Grâce à la science de la religion, tu sais que Dieu n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit et que rien n’a de ressemblance avec Lui, qu’Il n’est ni un corps palpable comme l’homme ni un corps impalpable comme la lumière… Grâce à la science de la religion, tu sais que Dieu existe mais non pas comme existent les créatures… Qu’Il existe sans endroit et sans direction…
Grâce à la science de la religion, tu sais ce que tu dis et pourquoi tu le dis ! Et tu sais quand tu dois te taire et pourquoi tu te tais ! Grâce à la science de la religion, tu peux distinguer le licite de l’illicite, le vrai du faux, ce qui est bon de ce qui est mauvais ! La science de la religion, c’est la vie de l’Islam, il convient donc que tu lui accordes de l’importance, en l’apprenant et en l’enseignant. La meilleure chose à laquelle tu puisses consacrer le plus précieux de ton temps, c’est l’apprentissage de la science de la religion.
Comment en serait-il autrement, alors que le Prophète صلَّى الله عليه وسلم nous a appris que les anges abaissent leurs ailes pour celui qui apprend la science, par modestie et par satisfaction de ce qu’ils est en train de faire. Comment en serait-il autrement alors que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit à Abou Dharr, que Dieu l’agrée :
(( يَا أَبَا ذَرٍّ لَأَنْ تَغْدُوَ فَتَتَعَلَّمَ ءَايَةً مِنْ كِتَابِ اللهِ خَيْرٌ لَكَ مِنْ أَنْ تُصَلِّيَ مِائَةَ رَكْعَةٍ وَلَأَنْ تَغْدُوَ فَتَتَعَلَّمَ بَابًا مِنَ العِلْمِ خَيْرٌ لَكَ مِنْ أَنْ تُصَلِّيَ أَلْفَ رَكْعَةٍ ))
(ya Aba Dharr, la’an taghdouwa fatata^allama ‘ayatan min kitabi l-Lahi khayroun laka min ‘an tousalliya mi’ata raka^ah, wala’an taghdouwa fatata^allama baban mina l-^ilmi khayroun laka min ‘an tousalliya ‘alfa raka^ah)
ce qui signifie : « Ô Abou Dharr, que tu ailles apprendre un verset du قرآن Qour’an vaut mieux pour toi que d’accomplir cent rak^ah surérogatoires, et que tu ailles apprendre un chapitre de la science de la religion vaut mieux pour toi que d’accomplir mille rak^ah surérogatoires. »
Si, mon frère musulman, tu n’es pas de ceux qui ont une très grande ardeur, ne fais pas pour autant preuve d’insouciance et ne passe pas à côté de l’apprentissage de ce que Dieu t’a ordonné d’apprendre. Car il y a une part de la science de la religion qu’il est un devoir pour toute personne responsable d’apprendre. Al-Bayhaqiyy a rapporté que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit :
(( طَلَبُ العِلْمِ فَرِيضَةٌ على كُلّ مُسْلِم ))
(talabou l-^ilmi faridatoun ^ala koulli mouslim)
ce qui signifie : « Quérir la science de la religion est une obligation pour tout musulman. »
Cette part de connaissance englobe la science du tawhid et ce qui permet à celui qui le met en œuvre d’être croyant. C’est une obligation pour tout musulman de l’apprendre et il ne sied à personne de l’ignorer. En effet, son caractère obligatoire est général et n’est pas limité aux seuls savants.
Cette part de science de la religion englobe également ce qu’a visé Ibnou l-Moubarak lorsqu’il avait été interrogé à propos de la science qu’il est un devoir d’apprendre pour les gens ; il avait répondu : « L’homme ne s’engage dans rien sinon avec une connaissance, il demande et il apprend.
C’est cela que les gens ont le devoir d’accomplir en fait d’apprentissage de la connaissance. » Fin de citation
Et Ahmad Ibnou Hanbal a dit : « Il est un devoir pour l’homme d’apprendre, parmi les connaissances de la religion, ce qui lui permet d’accomplir sa prière et les affaires de sa religion, le jeûne, la zakat si elle est obligatoire pour lui » puis il a cité les jugements de l’Islam et a dit : « Il convient qu’il connaisse tout cela. » Fin de citation
D’autres que lui parmi les hafidh du حديث hadith ont dit : « Il incombe à tout musulman, pubère et sain d’esprit, homme ou femme, libre ou pas, d’accomplir la purification, la prière et le jeûne en tant qu’obligations. C’est donc un devoir pour tout musulman d’avoir connaissance de tout cela. De même, il est un devoir pour tout musulman de savoir ce qui lui est licite et ce qui lui est illicite comme nourritures, boissons et vêtements, comme rapports sexuels et autres sujets de cet ordre ; et il ne sied à personne d’ignorer tout cela, c’est une obligation pour les musulmans de s’engager à en faire l’apprentissage. » Fin de citation
Fais en sorte, mon frère musulman, d’avoir cette connaissance ou d’être en train de l’apprendre, et fais en sorte de ne pas être autrement que sur l’un de ces deux états. ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Dieu l’agrée, a dit à Koumayl Ibnou Ziyad : « Retiens ce que je vais te dire : les cœurs sont des réceptacles, les meilleurs des cœurs, ce sont les plus éclairés et les plus éveillés. Les gens se répartissent en trois catégories : un savant éducateur, un étudiant en voie d’apprentissage sur un chemin de sauvegarde, et une population de gens incultes qui suivent tout braillard, qui penchent au moindre souffle et qui n’ont pas été éclairés par la science de la religion. »
Et prêtes bien attention à mes paroles, mon frère musulman, que l’homme ne naît pas savant, il est donc indispensable d’apprendre la science, tout comme il l’a dit عليه الصلاة والسلام :
(( إنّما العِلمُ بالتعلُّمِ ))
(‘innama l-^ilmou bit-ta^alloum)
ce qui signifie : « La science ne vient que par l’apprentissage. »
Apprendre la science n’a lieu que par transmission orale, auprès d’un savant digne de confiance, un savant qui sait ce qu’il transmet des connaissances qu’il a reçues et prises par transmission orale auprès des gens fiables, et ainsi de suite avec une chaîne de transmission qui remonte jusqu’aux compagnons du Messager de Dieu, qui eux-mêmes ont pris cette science par transmission orale auprès du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم.
Notre religion est une religion transmise sans discontinuité, ce n’est pas une idée que quelqu’un aurait inventée. Combien de personnes ont revêtu l’habit des gens de science et ont donné l’illusion à leurs auditeurs qu’ils étaient des savants, mais qui n’ont fait que suivre leurs passions et ce que le diable leur a embelli. Ils ont parlé de religion en donnant leur propre avis, ils se sont égarés eux-mêmes et ont égaré autrui.
Parmi eux, il y a ceux qui ont lu un verset du قرآن Qour’an et qui l’ont mal compris, le diable leur a embelli leur mauvaise compréhension. Ils se sont mis à croire quelque chose qui contredit un autre verset, démentant ainsi le قرآن Qour’an sans même s’en rendre compte.
Il y a ceux à qui le jugement de Dieu n’a pas plu. Ils ont déformé et falsifié le jugement pour le rendre conforme à leurs passions ou pour flatter telle ou telle personne. En conséquence de quoi ils ont glissé et ont sombré dans la perte, que Dieu nous en préserve.
Alors prenez garde, chers frères de foi, prenez bien garde à ces gens-là, et gardez-vous bien de prendre la science auprès d’eux, ce serait une perdition manifeste. Ne te laisse pas berner par leur passage sur telle ou telle chaîne télévisée ou par leur prise de parole devant telle ou telle grande assemblée. Ne prends les sujets de ta religion qu’auprès de quelqu’un dont tu sais qu’il a appris auprès d’un savant digne de confiance, qui lui-même a appris auprès d’un savant digne de confiance, qui lui-même a appris auprès d’un savant digne de confiance et ainsi de suite, avec une chaîne de transmission continue jusqu’au Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم.
Le Hafidh An-Nawawiyy, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : « Il n’est pas permis de demander des jugements de religion à quelqu’un d’autre qu’à un savant digne de confiance. »
Par conséquent, mes frères dans l’obéissance à Dieu, la recherche de la connaissance religieuse ne se réalise pas en lisant directement dans les livres, sans les prendre par transmission orale auprès des gens de science. Les salaf ont fortement mis en garde contre le simple fait de prendre dans les livres sans les prendre par transmission orale d’un savant digne de confiance, et ils ont mis en garde contre le fait de prendre ses connaissances chez quelqu’un qui aurait agi ainsi. Ils ont dit : « Ne prenez pas le قرآن Qour’an chez les autodidactes du Mous–haf, et ne prenez pas la science chez les autodidactes des livres. » Les autodidactes des livres sont ceux qui cherchent à s’instruire en feuilletant les livres sans transmission orale auprès d’un enseignant. Et les autodidactes du Mous–haf sont ceux qui lisent dans le livre du قرآن Qour’an sans en avoir reçu la transmission, avec une chaîne qui remonte jusqu’au Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم.
Alors, cherche le bien concernant ta religion, mon frère musulman et saches que cette science, c’est la science de la religion. Et fais particulièrement attention auprès de qui tu prends ta religion, tout comme l’a dit Ibnou Sirin, que Dieu lui fasse miséricorde. Comprends bien cela mon frère musulman et ne te mènes pas à ta propre perte. Apprends donc la science auprès des gens qui la possèdent véritablement et patiente pour l’obtenir, prends bien garde à ceux qui prétendent la science à tort, puisse Dieu te faciliter une voie de bonne guidée.
Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second discours :
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله. اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات.
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.