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Khoutbah n°1306 : La Préservation des Prophètes

Les Prophètes ont reçu de la part de Dieu les plus hauts degrés de perfection, la plus haute élévation du statut et la plus grande supériorité du rang.

Khoutbah n°1306

Discours du vendredi 4 octobre 2024 correspondant au 1er rabi^ al-‘akhir 1446 de l’Hégire

La Préservation des Prophètes

عصمة الأنبياء

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu le Seigneur des mondes. Que l’honneur et l’élévation en degrés les plus complets et les plus parfaits soient accordés à notre maître Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam, le meilleur des prophètes et des envoyés, ainsi qu’à sa famille et ses compagnons bons et purs. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique, Celui Qui n’admet ni division ni partition et Qui n’est donc pas un corps, Celui Qui n’a besoin de rien ni de personne alors que toutes les créatures ont besoin de Lui, Celui Qui n’engendre pas et Qui n’est pas engendré et Qui n’a aucun équivalent. Je témoigne que notre maître Mouhammad est Son esclave et Son messager, Son élu et Celui qu’Il agrée le plus.

Je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Dieu, Celui Qui a la toute-puissance et Qui n’est pas vaincu car il domine sans faille Sa création, Celui Qui crée les choses selon Sa volonté par une sagesse parfaite car Il sait les tenants et les aboutissants de toute chose, Lui Qui dit dans le Qour’an honoré :

﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِۦ وَلَا تَمُوتُنَّ إِلَّا وَأَنتُم مُّسۡلِمُونَ ﴾

(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Laha haqqa touqatihi wala tamoutounna ‘il-la wa’antoum mouslimoun)

ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants, faites preuve de piété à l’égard de Dieu comme il se doit, et ne mourez qu’en étant musulmans. »

Un esclave ne sera pieux à l’égard de Dieu qu’après avoir connu Dieu et avoir cru en Lui, et après avoir connu Son Messager alla l-Lahou ^alayhi wasallam et avoir cru en lui, et après s’être conformé aux ordres de Dieu, à tous Ses ordres, et avoir évité Ses interdits, tous Ses interdits.

Or il n’y a pas d’autre voie pour connaître ce que Dieu a ordonné et ce qu’Il a interdit si ce n’est par la voie des prophètes. Ce sont eux qui transmettent de la part de Dieu à Ses créatures ce qui les ravive et ce qui corrige leur religion et leur vie du bas monde. Le besoin des créatures envers les prophètes est donc indispensable du fait qu’il n’y a aucun moyen de connaître ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est correct et ce qui est faux, ce qui sauve dans l’au-delà et ce qui mène à la perte, si ce n’est par la voie des prophètes, que Dieu les honore et les élève davantage en degré.

Étant donné que c’est cela la tâche des prophètes ^alayhimou ssalatou was-salam et leur fonction, ils ont reçu les plus hauts degrés de perfection, la plus haute élévation du statut et la plus grande supériorité du rang, afin que les gens viennent à eux et reçoivent de leur part la transmission des ordres de Dieu, afin que les gens s’attachent à ce qu’ils leur ont exposé comme lois révélées, comme jugements, comme comportements et comme qualités.

Dieu Al-^Alim – Celui Qui sait toute chose – Al-Hakim – Celui Qui crée toute chose selon une sagesse – a élu au rang de prophète, parmi les êtres humains, des hommes parfaits, ayant la meilleure ascendance au sein de leurs peuples, qui sont les meilleurs par leur constitution physique et leur comportement. Il les a donc préservés de tout ce qui pourrait repousser les gens d’accepter leur appel, qu’il s’agisse d’un quelconque défaut physique ou de toute maladie repoussante, telle que le vitiligo, la lèpre ou l’éruption de vers du corps.

Quant à ce que rapportent certains à propos de ‘Ayyoub, le prophète de Dieu, que sa maladie aurait provoqué l’éruption de vers de son corps et que les vers auraient consommé sa chair, ce n’est pas vrai. Les gens s’éloignent de quelqu’un qui serait dans un tel état. Dieu n’éprouve aucun de Ses prophètes par quelque chose qui pourrait repousser les gens d’accepter son appel alors qu’au contraire Il les a envoyés pour transmettre aux gens la religion qu’Il agrée.

De même, chers frères de foi, Dieu a préservé les prophètes de l’abjection et de la vulgarité. Par conséquent, il n’y a pas parmi les prophètes quelqu’un qui soit vil, par exemple qui lance aux femmes épousables – ‘ajnabiyyah – des regards furtifs avec désir. Il n’y a pas non plus parmi eux quelqu’un qui soit vulgaire, qui profère des insultes à tort et à travers.

Et ce que certains rapportent au sujet du prophète de Dieu Dawoud ^alayhi s-salam qu’il aurait vu un jour l’épouse du chef de son armée, se laver dénudée, qu’il se serait mis à l’observer et qu’elle lui aurait plu, et qu’il aurait envoyé son mari se faire tuer au combat pour lui prendre sa femme après sa mort, ceci est infondé et n’est pas vrai. Comment en serait-il ainsi alors que c’est une chose que même les gens les plus vils n’accepteraient pas qu’on dise d’eux ! Comment serait-il valable d’attribuer une chose pareille à l’un des prophètes de Dieu, que son Seigneur a envoyé pour enseigner aux gens les meilleurs comportements ?!

Chers frères de foi, Dieu a également préservé Ses prophètes des grands péchés, tels que boire de l’alcool ou pratiquer la fornication. Il n’est donc pas valable d’attribuer, comme l’ont fait certains mensongèrement, au prophète de Dieu Lout, d’avoir bu de l’alcool et d’avoir commis l’inceste avec ses deux filles !

Ni de rapporter comme certains le font que notre maître Youçouf ^alayhi s-salam aurait voulu commettre la fornication avec la femme du haut dignitaire d’Égypte. En effet, Youçouf a un degré élevé qui le préserve de commettre la fornication ou même de simplement envisager de la commettre. Concernant la parole de Dieu :

﴿ وَرَٰوَدَتۡهُ ٱلَّتِي هُوَ فِي بَيۡتِهَا عَن نَّفۡسِهِۦ وَغَلَّقَتِ ٱلۡأَبۡوَٰبَ وَقَالَتۡ هَيۡتَ لَكَۚ قَالَ مَعَاذَ ٱللَّهِۖ إِنَّهُۥ رَبِّيٓ أَحۡسَنَ مَثۡوَايَۖ إِنَّهُۥ لَا يُفۡلِحُ ٱلظَّـٰلِمُونَ وَلَقَدۡ هَمَّتۡ بِهِۦۖ وَهَمَّ بِهَا لَوۡلَآ أَن رَّءَا بُرۡهَٰنَ رَبِّهِۦۚ كَذَٰلِكَ لِنَصۡرِفَ عَنۡهُ ٱلسُّوٓءَ وَٱلۡفَحۡشَآءَۚ إِنَّهُۥ مِنۡ عِبَادِنَا ٱلۡمُخۡلَصِينَ ﴾

(warawadt-hou l-lati houwa fi baytiha ^an nafsihi waghallaqati l-‘abwaba waqalat hayta laka qala ma^adha l-Lahi ‘innahou rabbi ‘ahçana mathwaya ‘innahou la youflihou dhdhalimoun walaqad hammat bihi wahamma biha lawla ‘an ra’a bourhana rabbihi kadhalika linasrifa ^anhou s-sou’a wal-fahcha’a ‘innahou min ^ibadina l-moukhlasin)

Ce passage du Qour’an signifie que cette femme avait voulu faire la fornication avec le prophète Youçouf et qu’il avait un moment envisagé de la repousser mais qu’il avait eu un signe de la part de son Seigneur que s’il la repoussait, elle prétendrait que c’est lui qui l’avait obligée à commettre la fornication. Alors il ne l’a pas repoussée, mais s’est plutôt dirigé vers la porte pour sortir. C’est alors qu’elle avait tiré sa chemise par derrière et la lui avait déchirée. Cette femme a ensuite accusé Youçouf d’avoir voulu commettre la fornication et Youçouf s’était innocenté de cet acte vil.

Un témoin qui était de la famille de cette femme leur avait alors dit : « Regardez : si la chemise de Youçouf est déchirée par derrière, alors il est véridique et c’est elle qui est menteuse ; et si sa chemise est déchirée par devant, alors elle est véridique dans sa prétention qu’il aurait voulu commettre la fornication et qu’elle se serait défendue. » Ils ont vérifié et ont trouvé que sa chemise était déchirée par derrière, tout comme notre Seigneur ta^ala nous en a informé dans le Qour’an :

﴿ وَٱسۡتَبَقَا ٱلۡبَابَ وَقَدَّتۡ قَمِيصَهُۥ مِن دُبُرٖ وَأَلۡفَيَا سَيِّدَهَا لَدَا ٱلۡبَابِۚ قَالَتۡ مَا جَزَآءُ مَنۡ أَرَادَ بِأَهۡلِكَ سُوٓءًا إِلَّآ أَن يُسۡجَنَ أَوۡ عَذَابٌ أَلِيمٞ قَالَ هِيَ رَٰوَدَتۡنِي عَن نَّفۡسِيۚ وَشَهِدَ شَاهِدٞ مِّنۡ أَهۡلِهَآ إِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن قُبُلٖ فَصَدَقَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلۡكَٰذِبِينَ وَإِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ فَكَذَبَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ فَلَمَّا رَءَا قَمِيصَهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ قَالَ إِنَّهُۥ مِن كَيۡدِكُنَّۖ إِنَّ كَيۡدَكُنَّ عَظِيمٞ ﴾

(wastabaqa l-baba waqaddat qamisahou min doubourin wa’alfaya sayyidaha lada l-babi qalat ma jaza’ou man ‘arada bi’ahlika sou’an ‘il-la ‘an yousjana ‘aw ^adhaboun ‘alim qala hiya rawadatni ^an nafsi wachahida chahidoun min ‘ahliha ‘in kana qamisouhou qoudda min qouboulin fasadaqat wahouwa mina l-kadhibin wa’in kana qamisouhou qoudda min doubourin fakadhabat wahouwa mina ssadiqin. falamma ra’a qamisahou qoudda min doubourin qala ‘innahou min kaydikounna ‘inna kaydakounna ^adhim)

Par la suite, la femme de ce haut dignitaire a avoué que c’était elle qui avait voulu faire la fornication et que Youçouf s’en était abstenu. Dieu dit à son sujet :

﴿ قَالَتِ ٱمۡرَأَتُ ٱلۡعَزِيزِ ٱلۡـَٰٔنَ حَصۡحَصَ ٱلۡحَقُّ أَنَا۠ رَٰوَدتُّهُۥ عَن نَّفۡسِهِۦ وَإِنَّهُۥ لَمِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾

(qalati mra’atou l-^azizi l-’an hashasa l-haqqou ‘ana rawadtouhou ^an nafsihi wa’innahou lamina ssadiqin)

ce qui signifie : « La femme du haut-notable – al-^aziz – a dit : “Maintenant paraît au grand jour la vérité, c’est moi qui l’ai sollicité contre son gré et il fait partie des gens hautement véridiques.” »

Alors je vous mets en garde, chers frères de foi, contre toute parole qui attribuerait l’indécence ou un caractère de bassesse à l’un des prophètes de Dieu.

Sachez que tous les prophètes de Dieu sont obligatoirement caractérisés par la véracité, l’honnêteté et la chasteté. Il leur est donc impossible de mentir, de trahir, d’être vulgaire ou impudent. L’extrême intelligence leur est obligatoire, il leur est donc impossible d’être idiot ou stupide. Et tout comme il leur est obligatoire le grand courage, il leur est impossible d’être lâche. Ils sont tous musulmans, croyants, il n’arrive à aucun d’entre eux de commettre une mécréance, ni avant d’avoir reçu leur statut de prophète ni après. Ils ne tombent jamais dans les grands péchés ni dans les petits péchés qui indiqueraient une bassesse de caractère, comme de voler un grain de raisin. Pour ce qui est des petits péchés qui ne comportent aucune indécence ni aucune bassesse de caractère, alors cela peut arriver, rarement, à un prophète, mais il serait immédiatement averti pour qu’il se repente avant que quelqu’un de son peuple ne le suive dans ce péché.

Alors ! Obéissez à Dieu, ô esclaves de Dieu, glorifiez les prophètes de Dieu, reconnaissez la réalité de leur haut degré et l’élévation du statut et du rang qui leur sont obligatoires. Ainsi prenez bien garde à ne pas leur attribuer ce qui n’est pas digne de leur rang, car ce serait là l’une des choses qui mènent à la perte.

Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

اللهم اغفر للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah. Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.